Название: Actrice
Автор: Keith Dixon
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Жанр: Современная зарубежная литература
isbn: 9788873042112
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- Je dois d’abord me battre pour réussir d’abord cette maudite pièce. Le directeur me déteste déjà et n’arrête pas de parler du ‘contrat social’ que Chekhov essaie de créer avec son public. J’essaie juste de comprendre le personnage.
- Ma chérie, fais ce que tu as à faire – vise le sentiment humain. Peu importe le contrat social, tous ces russes victoriens, ils sont des êtres humains, non ?
- Je te le dirai plus tard, lorsque j’aurai des signes.
Le taxi la déposa juste devant la porte du club, le chauffeur la regardant en douce de temps en temps tout en étant poli, lui disant merci lorsqu’elle lui donna un pourboire.
Le club était abrité discrètement dans un entrepôt rénové non loin de Canary Wharf, son unique avantage de marketing étant un petit portique marron en forme de coquille au-dessus de la porte. Derek, en personne, était derrière le bar dans sa veste blanche habituelle et sa chemise noire, donnant des instructions à un nouveau membre du personnel sur la façon de mixer l’un de ses perfides cocktails. Le taux de renouvellement du personnel du club était élevé, en grande partie parce que Derek était un tyran derrière les portes fermées, malgré qu’il joue le lèche-bottes avec la clientèle. Il leva les yeux, fit un grand sourire à Mai et lui fit un signe de tête vers la pièce du fond.
Bien qu’il y avait une cave en bas avec un DJ, la pièce du fond était l’endroit où se réunissaient la plupart des gens que Mai connaissait. C’était plus calme, d’une part, et plus facile à échanger des potins. La pièce était subtilement éclairée telle la chambre noire d’un photographe, rendant relativement facile à éviter des personnes simplement en leur donnant du dos et en prétendant ignorer leur présence. Lorsqu’elle traversa la porte, des dizaines d’yeux brillants se tournèrent vers elle dans l’ombre, telle une horde de lions ayant repéré une gazelle.
Stefan la remarqua immédiatement, son visage s’illuminant sous ses cheveux blonds coupés courts. Il la rejoint, lui saisit le bras et la dirigea vers une table vide, de sa manière solidaire et comique exagérée. Il portait un T-shirt gris serré de Pineapple Studio et des chinos noirs, la peau légèrement luisante, comme s’il venait de faire des exercices. Ils s’assirent sur les chaises en cuir que Derek avait sauvées d’un club en faillite d’un gentleman.
Stefan se pencha avec attention.
- Maintenant, jeune fille, dis-moi tout. Comment s’est passé ton premier jour ?
- Suis-je obligée de te le dire ?
- Tu ne vas pas me refuser la chance de rumeurs, n’est-ce pas ? Y a-t-il une personne dont je devrais être au courant ?
- Et voilà, moi qui pensais que tu t’intéressais à moi…
Les yeux de Stefan s’ouvrirent plus grands.
- Oh, mon cœur, je le suis. Je le suis vraiment. Mais on doit établir certaines priorités. La romance est indéniable. Alors comment c’était, vraiment ? Atroce, ou joyeux ?
- Je ne connais personne d’autre qui utiliserait le mot ‘joyeux’ dans une conversation.
Stefan écarta ses bras comme pour dire : C’est le miracle de ma personne.
- Ils ne servent plus de boissons, ici ? dit Mai.
- Hmm… Suis-je en train de sentir une certaine réticence à parler aujourd’hui ? C’était mauvais ?
- Disons que Pedro ne devrait pas faire de la politique. Ses perspectives de carrière seraient limitées.
- A-t-il été cruel ?
- Je crois qu’il aimerait qu’on dise honnête.
- Eh bien, mon humble avis est… il va se faire foutre.
- Je suis contente que tu y aies pensé.
Stefan sourit.
- Laisse-moi t’offrir un verre. Comme d’habitude ?
- S’il-te-plaît. Pas trop de vin blanc.
Stefan alla au bar chercher le spritzer qui était sa boisson préférée. Ses yeux s’étaient maintenant acclimatés, elle jeta un coup d’œil aux gens dans la pièce – ils étaient pour la plupart dans la vingtaine ou au début de la trentaine, coiffées de manière éblouissante, chaussures brillantes et dents uniformes. Dans les médias de tout genre – la télévision, les magazines, la mode. Elle connaissait beaucoup d’entre eux, ou du moins savait ce qu’ils faisaient : Stefan était un guide compétent pour savoir qui était qui dans les médias de Londres. Il était un an plus âgé qu’elle et était passé directement de son lycée de la région rurale de Northampton au centre de Londres, pour apprendre d’abord la danse avant d’en faire son métier. Il venait juste de décrocher son premier boulot important dans une compagnie de danse contemporaine. Elle était fière de lui.
Il revint et s’assit à côté d’elle, en tournant sa chaise pour faire face à la salle. Il s’installa comme s’il regardait la télévision.
- Ils sont tous là, ce soir, c’est bien pour un lundi ! Ce garçon avec la moustache ratée – tu le reconnais ?
- Non, ni la moustache, d’ailleurs.
- Il a remporté la demi-finale de Generation Ex de la semaine dernière. Il est venu avec cette fille au bar aux bras maigres avec le haut bleu Salvation Army. Bientôt une ex, je pense.
- Comment tu sais ces choses ? Tu reçois des emails que je ne reçois pas ?
- Une heure le matin à faire mes exercices – je me règle sur les bonnes stations et le monde entier est là. En plus d’un flux de l’application MailOnline.
- La ligne directe vers l’enfer.
- Je sais, mais que veux-tu qu’un toxicomane de la rumeur fasse ? Alors dis-moi, comment va Alfie ?
- Je te le dirai quand je le verrai.
Stefan s’imprégna d’un visage sympathique avant de se tourner vers elle.
- Oh, ma chérie.
- Les répétitions – pires que les miennes. On dirait qu’il en aura pour des mois. Leur premier concert sera cette semaine.
- Préviens-moi et je viendrai avec toi. Tu pourrais avoir d’une béquille s’ils se cassent et brûlent. Juste pour dire.
- Ça ne me dérangerait pas, mais il n’a pas donné de nouvelles. Tu sais, c’est mon premier jour de répétitions. S’y intéresser un peu ne lui ferait pas de mal.
- C’est un garçon occupé.
- Ne le défends pas, Stefan. Tu aimes trop le drame pour que tu sois arbitre.
- T’es sûre que tu n’es pas allée à l’université ? Des grands mots et tout !
- L’université de la vie, vieux mec. Un studio de télévision. On apprend vite sinon on se СКАЧАТЬ