Название: Aristophane; Traduction nouvelle, tome second
Автор: Аристофан
Издательство: Public Domain
Жанр: Драматургия
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Des hérons dans des auges.
Et comment transportaient-ils ce mortier?
Voici, mon bon, une invention des plus ingénieuses. Les oies, se servant de leurs pattes comme de pelles, battaient le mortier et l'entassaient dans les auges.
Ah! vraiment, que ne ferait-on pas avec les pattes?
En même temps, de par Zeus! les canes, la ceinture serrée, portaient des briques; en haut, la truelle au dos, comme des mères leurs enfants, le mortier au bec, voltigeaient les hirondelles.
Quel besoin, après cela, de salarier des mercenaires? Voyons, maintenant, quels oiseaux ont construit la charpente du mur?
Comme charpentiers des plus habiles étaient les pélicans, qui, de leurs becs, équarrissaient les portes: on eût dit le bruit des haches dans un chantier naval. Et maintenant tout est garni de portes, verrouillé et bien gardé; on fait la ronde, la cloche circule, partout sont posées des sentinelles et des feux allumés sur les tours. Mais je cours vite me laver: à toi à présent de faire le reste.
Eh bien, que fais-tu? Tu t'étonnes de ce que la muraille a été bâtie si vite?
Oui, par les dieux! et cela en vaut la peine; car, en vérité, tout cela me paraît mensonges. Mais voici un garde qui nous arrive de la ville en messager; il a l'oeil tout en feu.
Iou Iou! Iou Iou! Iou Iou!
Qu'y a-t-il?
Le plus affreux outrage! Je ne sais quel dieu, envoyé par Zeus, a franchi nos portes et pris son vol en l'air, à l'insu des geais, nos gardes de jour.
Terrible affaire, indigne forfait! Mais quel dieu?
Nous ne savons pas: il avait des ailes, c'est ce que nous savons.
Il fallait absolument envoyer des péripoles à sa poursuite!
Mais nous avons envoyé trente mille éperviers comme archers à cheval; toute la gent aux ongles crochus s'est mise en campagne, crécerelle, buse, vautour, chouette, aigle; leur élan, leurs ailes, leurs battements agitent l'air, à la recherche du dieu. Il n'est pas bien loin, il doit être près d'ici.
Il faut donc prendre les frondes et les flèches: que tout serviteur soit ici! Vise, frappe! Donne-moi une fronde.
Une guerre éclate, guerre indicible, entre moi et les dieux. Que tout le monde garde l'air nuageux, fils de l'Érébos, pour qu'aucun dieu ne le traverse à mon insu; que chacun ait l'oeil au guet à l'entour. Comme s'il planait près d'ici un génie aérien, un bruit d'ailes se fait entendre.
Holà! toi, où, où, où voles-tu? Reste tranquille, ne bouge pas, demeure ici: suspends ta course. Qui es-tu? D'où viens-tu? Dis tout de suite d'où part ton essor.
Je viens de chez les dieux de l'Olympos.
Quel est ton nom? Navire ou Casquette?
Iris la rapide.
Paralienne ou Salaminienne?
Qu'est-ce cela?
Est-ce qu'il n'y a pas là, pour la saisir, une buse ailée?
Me saisir? Qu'est-ce donc que cette indignité?
Tu pousseras de grands soupirs.
C'est quelque chose d'inimaginable.
Par quelles portes as-tu franchi la muraille, misérable?
Mais je ne sais pas, de par Zeus! par quelles portes.
Tu l'entends, comme elle raille. T'es-tu présentée aux officiers des geais? Tu ne dis rien? Avais-tu un cachet scellé par les cigognes?
Qu'est-ce que cette absurdité?
Tu n'en avais pas?
Es-tu dans ton bon sens?
Aucun sauf-conduit ne t'a été donné par un chef des oiseaux?
De par Zeus! pas un seul ne m'en a donné, pauvre fou.
Et c'est comme cela que tu prends ton vol en silence au travers d'une ville étrangère et de l'espace?
Et par quelle autre route doivent voler les dieux?
De par Zeus! je ne sais pas, moi; mais par celle-là, non.
Tu me manques d'égards, maintenant.
Sais-tu que jamais aucune Iris n'aurait été plus justement mise à mort, si l'on te traitait comme tu mérites!
Mais je suis immortelle.
Tu n'en mourrais pas moins. Ce serait, à mon avis, user avec nous d'un procédé des plus étranges, si, quand le reste nous obéit, vous autres dieux vous faisiez les insolents, et ne compreniez pas qu'il vous faut céder, à votre tour, aux plus forts. Mais, dis-moi, où diriges-tu ta navigation aérienne?
Moi? Je vole vers les hommes, de la part de mon père, pour leur dire de sacrifier aux dieux de l'Olympos, d'immoler brebis et boeufs sur les autels, et de remplir les rues de fumée.
Que dis-tu? A quels dieux?
A quels dieux? A nous, les dieux du ciel.
Vous êtes des dieux?
Y a-t-il quelque autre dieu?
Les oiseaux sont aujourd'hui des dieux pour les hommes: c'est à eux qu'il faut sacrifier, et non à Zeus, de par Zeus!
Insensé, insensé, n'excite pas le courroux terrible des dieux, de peur que la Justice, armée de la cognée de Zeus, n'extermine toute race, et que la flamme ne brûle ton corps et les portiques de tes demeures des mêmes traits que Lykimnios.
Écoute toi-même: cesse ces criailleries: СКАЧАТЬ