Название: Aristophane; Traduction nouvelle, tome second
Автор: Аристофан
Издательство: Public Domain
Жанр: Драматургия
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Je suis ravi de ce sacrifice d'un moucheron. Qu'il tonne maintenant, le pauvre Zeus!
Mais comment les hommes nous prendront-ils pour des dieux, et non pour des geais, nous qui volons et qui avons des ailes?
Tu extravagues. Hé! de par Zeus! Hermès, tout dieu qu'il est, vole et porte des ailes, ainsi qu'un grand nombre d'autres dieux. Et d'abord la Victoire prend son vol avec des ailes d'or; et, de par Zeus! l'Amour en fait autant. Et Homèros prétend qu'Iris ressemble à une timide colombe.
Et Zeus tonnant ne lance-t-il pas sur nous la foudre ailée?
Si donc les hommes, par ignorance, vous comptent pour rien et ne croient qu'aux dieux de l'Olympos, il faut alors lancer une nuée de moineaux et d'oiseaux granivores qui pillent toutes les semences de leurs campagnes, et que Dèmètèr leur mesure le froment, quand ils seront dans la misère.
Elle ne voudra pas, de par Zeus! mais tu la verras alléguer des prétextes.
En outre, que les corbeaux fondant sur les attelages qui labourent la terre, et sur les troupeaux, leur crèvent les yeux, en manière de preuve, et qu'ensuite le médecin Apollôn les guérisse; on le paie pour cela.
Oh! non, pas avant que j'aie vendu mes deux petits boeufs.
Mais si les hommes vous regardent toi comme dieu, toi comme la vie, toi comme la Terre, toi comme Kronos, toi comme Poséidôn, tous les biens leur arriveront.
De ces biens dis-m'en un seul.
Premièrement les sauterelles ne rongeront plus les vignes en fleurs: un bataillon de chouettes et de crécerelles les dévorera. Les moucherons et les kinips ne mangeront plus les figues: tout cela sera nettoyé par une troupe de grives.
Et pour les enrichir, que ferons-nous? Car chez eux c'est une passion violente.
A ceux qui vous consulteront, on donnera les meilleures mines; on indiquera au devin les marchés avantageux, et il ne périra plus un seul marin.
Comment n'en périra-t-il plus?
Toujours l'oiseau, consulté sur la navigation, répondra: «Aujourd'hui, ne mets pas à la voile, il y aura tempête. Aujourd'hui, mets à la voile, il y aura profit.»
J'achète un bateau et je navigue: je ne veux plus rester chez vous.
Ils indiqueront aux hommes les trésors enfouis par leurs pères; ils savent où est l'argent. Aussi dit-on partout: «Personne ne sait où gît mon trésor, si ce n'est peut-être quelque oiseau.»
Je frète un bateau, j'achète une pioche, et je déterre les vases pleins d'or.
Mais comment leur donner la santé, qui est chez les dieux?
S'ils sont heureux, n'est-ce pas la meilleure santé? Sache-le, un homme malheureux ne se porte jamais bien.
Comment parviendront-ils à la vieillesse? car elle est aussi dans l'Olympos; ou faudra-t-il qu'ils meurent enfants?
Mais, par Zeus! les oiseaux ajouteront trois cents ans à leur vie.
Pris sur qui?
Sur qui? Sur eux-mêmes. Ne sais-tu pas que la corneille babillarde vit cinq âges d'hommes?
Ah! ah! Comme voilà pour nous de bien meilleurs rois que Zeus!
Bien meilleurs, n'est-ce pas? Et d'abord nous n'avons pas besoin de leur bâtir des temples de marbre, ni de les fermer avec des portes d'or: ils habiteront sous l'épaisseur des bois, sous les yeuses; puis les vénérables parmi les oiseaux auront pour temple un olivier. Sans aller à Delphoe ou auprès d'Ammôn, nous leur offrirons ici des sacrifices. Debout parmi les arbousiers et les oliviers sauvages, nous leur présenterons une poignée d'orge ou de blé et nous les prierons, les mains étendues, de nous donner une part de leurs biens, et nous les aurons aussitôt en échange de quelques grains de froment.
O vieillard, qui m'es devenu si cher, après m'avoir été si odieux, il n'est plus possible que je m'écarte désormais volontairement de tes avis. Confiant dans tes paroles, j'ai menacé, j'ai juré que si, lié avec moi par des promesses loyales, sincères, sacrées, tu marches contre les dieux, unis toi et moi par la même pensée, les dieux n'useront pas longtemps le sceptre qui est à moi. Oui, tout ce qu'il faut exécuter par la force, nous nous en chargeons; tout ce qui dépend du conseil et de la délibération repose sur toi.
Non, de par Zeus! ce n'est plus pour nous le moment de sommeiller, ni de temporiser à la façon de Nikias; mais il faut agir au plus vite. Et d'abord entrez dans mon nid, sur ma paille, sur les feuilles sèches que voici, et dites-moi votre nom.
C'est chose facile: mon nom est Pisthétæros.
Et lui?
Evelpidès, du dême de Krios.
Bonne chance à tous les deux!
Nous acceptons l'augure.
Entrez donc.
Allons. Toi, sers-nous de guide.
Allez.
Hé! hé! l'ami! reviens vite sur tes pas. Voyons, voyons, dis-nous un peu. Comment, moi et mon compagnon, vivrons-nous avec vous la gent ailée, étant tous deux sans ailes?
Facilement.
Vois maintenant comme dans les fables æsopiques il est dit que le renard fit un jour imprudemment société avec l'aigle.
Ne crains rien. Vous mangerez d'une certaine racine qui vous donnera des ailes à tous les deux.
Entrons donc. Tiens, Xanthias et toi, Manodoros, prenez notre bagage.
Holà, toi! Je t'appelle, je t'appelle!
Pourquoi m'appelles-tu?