Название: Œuvres complètes de lord Byron, Tome 8
Автор: George Gordon Byron
Издательство: Public Domain
Жанр: Зарубежная классика
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FIN DU PREMIER ACTE.
ACTE II
Vous plaît-il de signer le rapport maintenant ou de tarder jusqu'à demain?
Maintenant; hier je l'ai examiné: il n'y manque plus que la signature. Donnez-moi la plume. – (Le Doge s'asseoit et signe le papier.) Le voici, seigneur.
Vous avez oublié; il n'est pas signé.
Pas signé? Ah! je le vois, l'âge commence à affaiblir mes yeux. Je ne m'apercevais pas que j'avais trempé la plume sans la mouiller.
Monseigneur, c'est votre main aussi qui tremble: permettez-moi donc-
Je vous remercie; j'ai fait.
Ainsi confirmé par vous et par les Dix, cet acte va donner la paix à Venise.
Il y a bien long-tems qu'elle n'en a joui; puisse un tems aussi long s'écouler avant qu'elle ne reprenne les armes!
Voilà plus de trente-trois ans de guerres continuelles avec les Turcs ou les états de l'Italie; la république sent le besoin de quelque repos.
Sans doute: je trouvai Venise reine de l'Océan, je l'ai laissée dame de la Lombardie. Je me sens heureux d'avoir pu ajouter à son diadême les perles de Ravennes et de Brescia: d'ailleurs Crême et Bergame lui sont demeurés; et tandis que sa domination a pris sous mon règne un tel accroissement, son orgueil maritime ne recevait aucun affront.
Nous l'avouons tous, et ces bienfaits vous concilient la reconnaissance de la patrie.
Peut-être.
Elle devrait complètement se manifester.
Je ne me plains pas, monsieur.
Mon noble seigneur, pardonnez-moi.
Pourquoi?
Ah! mon cœur saigne pour vous.
Pour moi, seigneur?
Et pour votre-
Arrêtez!
Monseigneur, vous m'entendrez: j'ai trop de liens qui m'attachent à vous, à toute votre famille, qui me font un devoir de la reconnaissance, pour ne pas partager profondément le sort de votre fils.
Et qu'importe pour la commission dont vous êtes chargé?
Comment, monseigneur?
Vous ignorez ce dont vous parlez; mais le rapport est signé: reportez-le à ceux qui vous envoient.
J'obéis. Le conseil m'avait encore chargé de vous prier de fixer l'heure de sa réunion.
Dites quand ils voudront; – maintenant, à l'instant même si cela leur convient: je suis le serviteur de l'état.
Ils vous accorderont quelque tems pour vous reposer.
Je ne veux pas de repos; du moins aucun repos qui puisse entraîner la perte d'une heure pour le gouvernement. Qu'ils se réunissent quand ils voudront; je me trouverai où je dois être, et ce que j'ai toujours été.
Prince.
Parlez.
La noble dame Foscari demande une audience.
Introduisez-la. Pauvre Marina!
Mon père, je viens vous poursuivre dans votre intérieur.
Ma fille, je n'en ai pas pour vous. Disposez de mon tems, quand l'état ne l'exige pas.
Je voulais vous parler de lui.
De votre époux?
De votre fils.
Je vous écoute, ma fille!
J'avais obtenu des Dix la permission de rester près de mon mari pendant un certain nombre d'heures.
Cette permission, vous l'avez encore.
Elle est révoquée.
Par qui?
Par les Dix. – Quand nous arrivâmes au Pont des Soupirs, je me préparais à le traverser avec mon cher Foscari, lorsque le brutal gardien de ce passage m'en ferma l'entrée: puis un messager fut envoyé vers les Dix; leur séance était levée: et comme je n'avais aucune permission écrite, je fus impitoyablement laissée dehors; on m'assura même que les murailles de la prison ne cesseraient pas de nous séparer tant que le suprême tribunal ne serait pas de nouveau réuni.
En effet, l'on avait oublié les formes prescrites, par suite de la hâte avec laquelle la cour s'est ajournée, et le fait reste douteux jusqu'à nouvelle réunion.
Nouvelle réunion! Quand elle aura lieu, ils rappelleront leurs supplices; et c'est par le renouvellement de la torture que nous obtiendrons une entrevue de mari et d'épouse, lien sacré, auquel tous les autres devraient céder sous le ciel. – Grand Dieu! et tu vois cela!
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