Название: Faust
Автор: Johann Wolfgang von Goethe
Издательство: Public Domain
Жанр: Зарубежная классика
isbn:
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Monsieur le docteur, il est sans doute honorable et avantageux de se promener avec vous; mais je désirerais ne pas me mêler à ces villageois, attendu que je suis l'ennemi juré de tout ce qui sent la grossièreté. Les violons, les cris, les plaisirs bruyants de ces gens-là, me font un mal!.. Ils hurlent comme des damnés, et ils appellent cela s'amuser, ils appellent cela chanter!
Le berger quitte ses brebis,
Et, mettant ses plus beaux habits,
À la danse il s'apprête.
Sous le bois ils sont déjà tous,
Et dansent là comme des fous.
Ha! ha! ha! ha!
Landerira!
Ainsi dit la musette.
Dans le cercle il entre à grands pas,
Et brusquement heurte du bras
Une jeune fillette.
La belle se tourne aussitôt,
Disant «Prenez-le un peu moins haut;
Ha! ha! ha! ha!
Landerira!
Voyez ce malhonnête!»
Cependant vingt couples dansaient:
À droite, à gauche ils se lançaient,
Robes volaient en tête,
Tous les fronts étaient enflammées,
L'un sur l'autre ils tombaient pâmés.
Ha! ha! ha! ha!
Landerira!
Quel chaos! Quelle fête
«Monsieur, point de ces privautés!
– Fi! point d'épouse à mes côtés!
Mieux vaut une grisette.»
Puis, à part la tirant un brin…
La danse allait toujours son train,
Ha! ha! ha! ha!
Landerira!
Les chants et la musette.
C'est beau de votre part, monsieur le docteur, de ne pas rougir de nous aujourd'hui, et de venir, savant comme vous l'êtes, vous mêler à la foule du peuple. Prenez cette jolie cruche, que nous avons emplie de boisson fraîche, et buvez un coup: je vous l'offre de grand cœur, et je souhaite, non seulement qu'elle vous ôte la soif, mais encore que toutes les gouttes qui y sont s'ajoutent à vos jours.
J'accepte votre offre et vos vœux, en vous en remerciant mille fois, et je vous souhaite à tous une bonne santé.
(Le peuple se range en cercle autour d'eux.)
Assurément, vous faites bien de reparaître chez nous un jour de fête: dans quels mauvais jours vous nous avez visités autrefois! Il y en a ici plus d'un, que votre père arracha aux griffes de la fièvre chaude, dans le temps qu'il mit fin à la contagion6. Et vous, qui n'étiez qu'un jeune homme dans ce temps-là, vous alliez partout où il y avait des malades: on emportait maint cadavre hors des maisons; mais vous, vous en sortiez toujours sain et sauf. Vous avez été mis à de rudes épreuves. L'homme qui secourait ses semblables, Celui qui est là-haut l'a secouru à son tour.
Vive l'homme courageux! Qu'il puisse faire du bien long-temps encore.
Prosternez-vous devant Celui qui est là-haut: lui seul enseigne à faire du bien, lui seul est la source de tout bien.
(Il poursuit son chemin avec Wagner.)
O grand homme! quel plaisir ce doit être pour toi, de te voir ainsi honoré par tout ce peuple! Heureux qui peut retirer un pareil avantage de ses qualités naturelles! Le père te montre à son enfant, chacun interroge la foule, chacun court et se presse autour de toi les violons se taisent, la danse s'arrête. Fais-tu un pas en avant; ils forment une haie, les chapeaux volent en l'air, et peu s'en faut qu'ils ne s'agenouillent, comme si le Saint-Sacrement passait.
Encore quelques pas jusqu'à cette pierre, et nous nous reposerons de notre longue promenade. Là, bien souvent je me suis assis, seul, absorbé dans la méditation, exténué de jeûnes et de prières. Riche d'espoir, ferme dans ma croyance, je pensais, à force de larmes, de soupirs, de convulsions, obtenir la fin de cette contagion du Maître des cieux… Et maintenant les suffrages de ce peuple sonnent à mon oreille, comme ferait l'ironie la plus amère. Ah! si tu pouvais lire dans mon cœur combien peu le père et le fils méritent une telle gloire! Mon père était un honnête homme borné, qui avait la manie de réfléchir sur la nature et ses forces cachées ce qu'il faisait de bien bonne foi, mais à sa manière. Dans la compagnie de quelques adeptes, il s'enfermait au fond d'un obscur laboratoire; et, d'après certaines recettes, il amalgamait les contraires. C'était un lion rouge, amant tant soit peu sauvage, qu'il mariait dans un bain tiède au lis sans tache; après quoi il les plaçait tous les deux dans un four chaud, puis les transvasait sans cesse d'une capsule dans l'autre. Alors paraissait dans un verre la jeune reine nuancée de mille couleurs7; on administrait la médecine, les patients mouraient, et nul ne demandait: «Qui a guéri?» C'est ainsi que, dans ces vallées et sur ces montagnes, distribuant nos élixirs infernaux, nous avons lutté de fureurs avec la contagion. J'ai moi-même présenté le poison à des milliers d'hommes: ils ont passé; et moi je survis, pour qu'on adresse éloge sur éloge à leur téméraire assassin.
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Cette traduction avait paru, pour la première fois, en 1825, dans la collection des Œuvres dramatiques de J. W. Goethe, que publièrent alors les libraires Sautelet et Cie. Encouragé par l'accueil bienveillant, mais trop peu mérité, qu'elle reçut à cette époque du public allemand et de M. de Goethe lui-même, l'auteur ne la réimprime aujourd'hui, qu'après l'avoir revue d'un bout à l'autre avec tout le soin dont il est capable, et lui avoir fait subir de nombreuses corrections. Ce nouveau travail, il est vrai, n'a servi, malgré le scrupule qui y a présidé, ou plutôt à cause de СКАЧАТЬ
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Il s'agit sans doute ici de l'une de ces épidémies, connues sous le nom de
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Jargon d'alchimie.