Jim Harrison, boxeur. Артур Конан Дойл
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Название: Jim Harrison, boxeur

Автор: Артур Конан Дойл

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ puisque nous sommes apparentés par le mariage. Vous en disposerez aussi librement, neveu, et je vous prie de prendre une prise, c'est la preuve la plus convaincante que je puisse donner de mon bon vouloir. En dehors de nous, il n'y a, je crois, que quatre personnes qui y aient eu accès, le Prince, naturellement, Mr Pitt, Mr Otto l'ambassadeur de France, et lord Hawkesbury. J'ai pensé parfois que j'avais été un peu trop empressé pour Lord Hawkesbury.

      – Je suis immensément touché de cet honneur, Monsieur, dit mon père en regardant d'un air méfiant par-dessous ses sourcils en broussaille, car devant cette physionomie grave et ces yeux pétillants de malice on ne savait trop a quoi s'en tenir.

      – Une femme peut offrir son amour, monsieur, dit mon oncle, un homme a sa tabatière à offrir; ni l'un ni l'autre ne doivent s'offrir à la légère. C'est une faute contre le goût, j'irai même jusqu'à dire contre les bonnes moeurs. L'autre jour, pas plus tard, comme j'étais installé chez Wattier, ayant près de moi, sur ma table, tout ouverte ma tabatière de macouba premier choix, un évêque irlandais y fourra ses doigts impudents: «Garçon, m'écriai- je, ma tabatière a été salie. Faites-la disparaître.» L'individu n'avait pas l'intention de m'offenser vous le pensez bien, mais cette classe de la société doit être tenue à la distance convenable.

      – Un évêque! s'écria mon père, vous marquez bien haut votre ligne de démarcation.

      – Oui, Monsieur, dit mon oncle, je ne saurais désirer une meilleure épitaphe sur ma tombe.

      Pendant ce temps, ma mère était descendue et lon se mit à table.

      – Vous excuserez, Mary, l'impolitesse que j'ai l'air de commettre en apportant avec moi mes provisions. Abernethy m'a pris sous sa direction et je suis tenu de me dérober à vos excellentes cuisines de campagne. Un peu de vin blanc et un poulet froid, voilà à quoi se réduit la chiche nourriture que me permet cet Écossais.

      – Il ferait bon vous avoir dans le service de blocus, quand les vents levantins soufflent en force, dit mon père. Du porc salé et des biscuits pleins de vers avec une côte de mouton de Barbarie bien dure, quand arrivent les transports. Vous seriez alors à votre régime de jeûne.

      Aussitôt mon oncle se mit à faire des questions sur le service à la mer.

      Pendant tout le repas, mon père lui donna des détails sur le Nil, sur le blocus de Toulon, sur le siège de Gênes, sur tout ce qu'il avait vu et fait. Mais pour peu qu'il hésitât sur le choix d'un mot, mon oncle le lui suggérait aussitôt et il n'était pas aisé de voir lequel des deux s'entendait le mieux à laffaire.

      – Non, je ne lis pas ou je lis très peu, dit-il quand mon père eut exprimé son étonnement de le voir si bien au fait. La vérité est que je ne saurais prendre un imprimé sans y trouver une allusion à moi: «Sir Ch. T. fait ceci» ou «Sir Ch. T. dit cela». Aussi, ai-je cessé de m'en occuper. Mais, quand on est dans ma situation, les connaissances vous viennent d'elles-mêmes. Dans la matinée, c'est le duc d'York qui me parle de l'armée. Dans l'après-midi, c'est Lord Spencer qui cause avec moi de la marine, ou bien Dundas me dit tout bas ce qui se passe dans le cabinet, en sorte que je n'ai guère besoin du Times ou du Morning- Chronicle.

      Cela l'entraîna à parler du grand monde de Londres, à donner à mon père des détails sur les hommes qui étaient ses chefs à l'Amirauté, à ma mère, des détails sur les belles de la ville, sur les grandes dames de chez Almack.

      Il s'exprimait toujours dans le même langage fantaisiste, si bien qu'on ne savait s'il fallait rire ou le prendre au sérieux. Je crois qu'il était flatté de l'impression qu'il nous produisait en nous tenant suspendus à ses lèvres.

      Il avait sur certains une opinion favorable, défavorable sur d'autres, mais il ne se cachait nullement de dire que le personnage le plus élevé dans son estime, celui qui devait servir de mesure pour tous, n'était autre que sir Charles Tregellis en personne.

      – Quant au roi, dit-il, je suis l'ami de la famille, cela s'entend, et même avec vous, je ne saurais parler en toute franchise, étant avec lui sur le pied d'une intimité confidentielle.

      – Que Dieu le bénisse et le garde de tout mal! s'écria mon père.

      – On est charmé de vous entendre parler ainsi, dit mon oncle. Il faut venir à la campagne pour trouver le loyalisme sincère, car a la ville, ce qui est le plus en faveur, c'est la raillerie narquoise et maligne. Le Roi m'est reconnaissant du soin que je me suis toujours donné pour son fils. Il aime à se dire que le Prince a dans son entourage un homme de goût.

      – Et le Prince, demanda ma mère, a-t-il bonne tournure?

      – C'est un homme fort bien fait. De loin, on l'a pris pour moi. Et il n'est pas dépourvu de goût dans l'habillement, bien qu'il ne tarde pas à tomber dans la négligence, si je reste longtemps loin de lui. Je parie que demain, il aura une tache de graisse sur son habit.

      À ce moment-là, nous étions tous assis devant le feu, car la soirée était devenue d'un froid glacial.

      La lampe était allumée, ainsi que la pipe de mon père.

      – Je suppose, dit-il, que c'est votre première visite à Friar's

      Oak?

      La physionomie de mon oncle prit aussitôt une expression de gravité sévère.

      – C'est ma première visite depuis bien des années, dit-il. La dernière fois que j'y vins, je n'avais que vingt et un ans. Il est peu probable que j'en perde le souvenir.

      Je savais qu'il parlait de sa visite à la Falaise royale à l'époque de l'assassinat et je vis à la figure de ma mère qu'elle savait aussi de quoi il s'agissait. Mais mon père n'avait jamais entendu parler de l'affaire, ou bien il l'avait oubliée.

      – Vous étiez-vous installé à l'auberge?

      – J'étais descendu chez l'infortuné Lord Avon. C'était à l'époque où il fut accusé d'avoir égorgé son frère cadet et où il s'enfuit du pays.

      Nous gardâmes tous le silence.

      Mon oncle resta le menton appuyé sur sa main, regardant le feu, d'un air pensif.

      Je n'ai aujourd'hui encore qu'à fermer les yeux pour le revoir, sa fière et belle figure illuminée par la flamme, pour revoir aussi mon bon père, bien fâché d'avoir réveillé un souvenir aussi terrible et lui lançant de petits coups d'oeil entre les bouffées de sa pipe.

      – Je crois pouvoir dire, reprit enfin mon oncle, qu'il vous est certainement arrivé de perdre, par une bataille, par un naufrage, un camarade bien cher et de rester longtemps sans penser à lui, sous l'influence journalière de la vie, et puis de voir son souvenir se réveiller soudain, par un mot, par un détail qui vous reporte au passé, et alors vous trouvez votre chagrin tout aussi cuisant qu'au premier jour de votre perte.

      Mon père approuva d'un signe de tête.

      – Il en est pour moi ainsi ce soir. Jamais je ne me suis lié d'amitié entière avec aucun homme – je ne parle pas des femmes – si ce n'est cette fois-là. Lord Avon et moi, nous étions à peu près du même âge. il était peut-être mon aîné de quelques années, mais nos goûts, nos idées, nos caractères étaient analogues, si ce n'est qu'il avait un certain air de fierté que je n'ai jamais trouvé chez aucun autre. En laissant de côté les petites faiblesses d'un jeune homme riche et à la mode, les indiscrétions d'une jeunesse dorée, j'aurais pu jurer qu'il était aussi honnête qu'aucun СКАЧАТЬ