Jim Harrison, boxeur. Артур Конан Дойл
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Jim Harrison, boxeur - Артур Конан Дойл страница 15

Название: Jim Harrison, boxeur

Автор: Артур Конан Дойл

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

Серия:

isbn:

isbn:

СКАЧАТЬ un dragon ailé sur la cire rouge, de la grandeur d'une demi-couronne

      – De qui croyez-vous qu'elle vienne, Anson? demanda-t-elle.

      – J'avais espéré que cela viendrait de Lord Nelson, répondit mon père. Il serait temps que le petit reçoive sa commission, mais si elle vous est adressée, cela ne peut venir de quelque personnage de bien grande importance.

      – D'un personnage sans importance! s'écria-t-elle, feignant d'être offensée. Vous aurez à me faire vos excuses, pour ce mot- là, monsieur, car cette lettre m'est envoyée par un personnage qui n'est autre que sir Charles Tregellis, mon propre frère.

      Ma mère avait l'air de baisser la voix, toutes les fois qu'elle venait à parler de cet étonnant personnage qu'était son frère.

      Elle l'avait toujours fait, autant que je puis m'en souvenir, de sorte que c'était toujours avec une sensation de profonde déférence que j'entendais prononcer ce nom-là.

      Et ce n'était pas sans motif, car ce nom n'apparaissait jamais qu'entouré de circonstances brillantes, de détails extraordinaires.

      Une fois, nous apprenions qu'il était à Windsor avec le roi, d'autres fois, qu'il se trouvait à Brighton avec le prince.

      Parfois, c'était sous les traits d'un sportsman que sa réputation arrivait jusqu'à nous, comme quand son Météore battit Egham au duc de Queensberry à Newmarket ou quand il amena de Bristol Jim Belcher et le mit à la mode à Londres.

      Mais le plus ordinairement, nous l'entendions citer comme l'ami des grands, l'arbitre des modes, le roi des dandys, lhomme qui s'habillait à la perfection.

      Mon père, toutefois, ne parut pas transporté de la réponse triomphante que lui fit ma mère.

      – Eh bien, qu'est ce qu'il veut? demanda-t-il d'un ton peu aimable

      – Je lui ai écrit, Anson. Je lui ai dit que Rodney devenait un homme. Je pensais que n'ayant ni femme, ni enfant, il serait peut- être disposé à le pousser.

      – Nous pouvons très bien nous passer de lui. Il a louvoyé pour se tenir à distance de nous quand le temps était à l'orage, et nous n'avons pas besoin de lui, maintenant que le soleil brille.

      – Non, vous le jugez mal, Anson, dit ma mère avec chaleur. Personne n'a meilleur coeur que Charles, mais sa vie s'écoule si doucement qu'il ne peut comprendre que d'autres aient des ennuis. Pendant toutes ces années, j'étais sûre que je n'avais qu'un mot à dire pour me faire donner tout de suite ce que j'aurais voulu.

      – Grâce à Dieu, vous n'avez pas été réduite à vous abaisser ainsi, Mary. Je ne veux pas du tout de son aide.

      – Mais il nous faut songer à Rodney.

      – Rodney a de quoi remplir son coffre de marin et pourvoir à son équipement. Il ne lui faut rien de plus.

      – Mais Charles a beaucoup de pouvoir et d'influence à Londres. Il pourrait faire connaître à Rodney tous les grands personnages. Assurément, vous ne voulez pas nuire à son avancement?

      – Alors, voyons ce qu'il dit, répondit mon père.

      Et voici la lettre dont elle lui donna lecture:

      «14 Jermyn Street. Saint-James, 15 avril 1803.

      «Ma chère soeur Mary,

      «En réponse à votre lettre, je puis vous assurer que vous ne devez pas me regarder comme dépourvu de ces beaux sentiments qui font l'ornement de l'humanité.

      «Il est vrai, depuis quelques années, absorbé comme je l'ai été par des affaires de la plus haute importance, j'ai rarement pris la plume, ce qui m'a valu, je vous assure, bien des reproches de la part des personnes les plus charmantes de votre sexe charmant.

      «Pour le moment, je suis au lit, ayant veillé fort tard, la nuit dernière, pour offrir mes hommages à la marquise de Douvres, pendant son bal, et cette lettre vous est écrite sous ma dictée par Ambroise, mon habile coquin de valet.

      «Je suis enchanté de recevoir des nouvelles de mon neveu Rodney (mon Dieu! quel nom!), et comme je me mettrai en route la semaine prochaine pour rendre visite au Prince de Galles, je couperai mon voyage en deux en passant par Friar's Oak, afin de vous voir ainsi que lui.

      «Présentez mes compliments à votre mari.

      «Je suis toujours, ma chère soeur Mary,

      «Votre frère.

       «CHARLES TREGELLIS».

      – Que pensez-vous de cela? s'écria ma mère triomphante quand elle eut achevé.

      – Je trouve que c'est le style d'un fat, dit carrément mon père.

      – Vous êtes trop dur pour lui, Anson. Vous aurez meilleure opinion de lui, quand vous le connaîtrez. Mais il dit qu'il sera ici la semaine prochaine, nous voici au jeudi. Nos meilleurs rideaux ne sont pas suspendus. Il n'y a pas de lavande dans les draps.

      Et elle courut, remua, s'agita, pendant que mon père restait l'air boudeur, la main sur son menton et que je me perdais dans mon étonnement en pensant à ce parent inconnu de Londres, à ce grand personnage, et à tout ce que sa venue pourrait signifier pour nous.

      V – LE BEAU TREGELLIS

      J'étais dans ma dix-septième année et j'étais déjà tributaire du rasoir.

      J'avais commencé à trouver quelque peu monotone la vie sans horizon du village et j'aspirais vivement à voir un peu du vaste univers qui s'étendait au-delà.

      Ce besoin, dont je n'osais parler à personne, n'en était que plus fort, car pour peu que j'y fisse allusion, les larmes venaient aux yeux de ma mère. Mais désormais il n'y avait pas l'ombre d'un motif pour que je restasse à la maison, puisque mon père était auprès d'elle.

      Aussi avais-je l'esprit tout occupé de la perspective que m'offrait la visite de mon oncle, et des chances qu'il y avait pour qu'il me fasse faire, enfin, mes premiers pas sur la route de la vie.

      Ainsi que vous le pouvez penser, c'était vers la profession paternelle que se dirigeaient mes idées et mes espérances. Jamais je n'avais vu la mer s'enfler, jamais je n'avais senti sur mes lèvres le goût du sel sans éprouver en moi le frisson que donnaient à mon sang cinq générations de marins.

      Et puis songez aux provocations qui ne cessaient de s'agiter en ces temps-là devant les yeux d'un jeune garçon habitant sur la côte.

      Au temps de la guerre, je n'avais qu'à aller jusqu'à Wolstonbury pour apercevoir les voiles des chasse-marée et des corsaires français.

      Plus d'une fois, j'avais entendu le grondement des canons arrivant de fort loin jusqu'à moi.

      Puis, c'étaient des gens de mer nous racontant comment ils avaient quitté Londres et s'étaient battus avant la tombée de la nuit, ou bien, à peine sortis de Portsmouth, s'étaient trouvés bord à bord avec lennemi, avant même d'avoir perdu de vue le phare de Sainte- Hélène.

      C'était l'imminence du danger qui nous réchauffait le coeur en faveur de nos marins, qui inspirait nos propos, autour des feux de l'hiver, où nous parlions de notre petit СКАЧАТЬ