Les Contemporains. Jules Lemaître
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Название: Les Contemporains

Автор: Jules Lemaître

Издательство: Bookwire

Жанр: Документальная литература

Серия:

isbn: 4064066084141

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       Jules Lemaître

      Les Contemporains

      Études et Portraits Littéraires

      Publié par Good Press, 2020

       [email protected]

      EAN 4064066084141

       LES CONTEMPORAINS

       OCTAVE FEUILLET [1]

       EDMOND ET JULES DE GONCOURT

       PIERRE LOTI [52]

       HENRY RABUSSON [53]

       JULES DE GLOUVET [54]

       JOSÉPHIN SOULARY [57]

       LA JEUNESSE DU GRAND CONDÉ D'APRÈS M. LE DUC D'AUMALE [58]

       GASTON PARIS ET LA POÉSIE FRANÇAISE AU MOYEN ÂGE [59]

       LES FEMMES DE FRANCE POÈTES ET PROSATEURS [62]

       CHRONIQUEURS PARISIENS

       JEAN RICHEPIN [69]

       PAUL BOURGET [71]

      ÉTUDES ET PORTRAITS LITTÉRAIRES

      TROISIÈME SÉRIE

      Octave Feuillet—Edmond et Jules de Goncourt

       Pierre Loti—H. Rabusson—J. de Glouvet

       J. Soulary

       Le duc d'Aumale—Gaston Paris

       Les Femmes de France

       Chroniqueurs Parisiens

       Henry Fouquier—Henri Rochefort

       Jean Richepin—Paul Bourget

      DEUXIÈME ÉDITION

      PARIS

       LIBRAIRIE H. LECÈNE ET H. OUDIN 17, RUE BONAPARTE, 17

       1887

       Tout droit de traduction et de reproduction réservé

       Table des matières

       Table des matières

      Je ne pourrai jamais dire beaucoup de mal des romans de M. Octave Feuillet. Ils m'ont fait tant de plaisir entre quinze et dix-huit ans que je leur en garde une reconnaissance éternelle et qu'il m'est encore difficile de les juger aujourd'hui en toute liberté. Il fallait bien que Sibylle fût charmante puisqu'elle me charmait si fort, et que Marguerite Larroque fût adorable puisque je l'adorais. Et quant à Bathilde de Palme, elle me troublait jusqu'aux moelles. Rien ne me semblait plus beau, plus noble, plus passionné et plus élégant que ces histoires d'amour. Ces sveltes amazones rencontrées dans les bois, si capricieuses et si énigmatiques; ces jeunes hommes si beaux, si tristes et si prompts aux actes héroïques; ces vieilles châtelaines et ces vieux gentilshommes si dignes, si polis et si fiers; tout ce monde supérieurement distingué de ducs, de comtes et de marquis, cette vie de château et cette haute vie parisienne, ces conversations soignées où tout le monde a de l'esprit; et, sous la politesse raffinée des manières, sous l'appareil convenu des habitudes mondaines, ces drames de passion folle, ces amours qui brûlent et qui tuent, ces morts romantiques de jeunes femmes inconsolées..., amour, héroïsme, aristocratie, Amadis, Corysandre et quelquefois Didon en plein faubourg Saint-Germain, tout cela me remplissait de l'admiration la plus naïve et la plus fervente, et m'induisait en vagues rêveries, et me donnait un grand désir de pleurer.

      Définir ce charme des premiers romans de M. Octave Feuillet, chercher ce qui s'y est ajouté dans ses œuvres plus récentes et pourquoi je préfère quand même les plus anciennes, tel est le dessein qui m'est venu en lisant la Morte.

      I

      La plupart des romans de M. Octave Feuillet ont ceci de remarquable que ce sont des romans éminemment romanesques.

      On sait que le roman, œuvre d'amusement et de pure imagination à l'origine, s'est transformé peu à peu, qu'il a serré de plus en plus la réalité, qu'il tend à devenir une peinture véridique et minutieuse de toute la vie contemporaine. Or, on pourrait presque dire que cette évolution du roman a été non avenue pour M. Feuillet. Il est trop évident que, venu après Balzac, il ne se doute même pas que Balzac ait écrit. Mais il y a plus, et, s'il est vrai qu'il procède quelque peu de George Sand et d'Alfred de Musset, on soutiendrait tout aussi justement que, sauf les modifications inévitables imposées par la différence des temps, une partie de son œuvre continue les romans d'amour et d'aventures du XVIIe siècle et, par delà, les anciens romans grecs, et que M. Octave Feuillet est en quelque façon le descendant d'Héliodore et de Mlle de Scudéry. Sans doute les marquis et les comtesses ont remplacé les princes d'Arménie et les reines de Trébizonde; sans doute l'amour parle chez lui une langue moins diffuse, et les aventures qu'il imagine sont moins invraisemblables et plus intéressantes; sans doute aussi ses amoureux et ses amoureuses ont plus de chair, plus de sang et surtout beaucoup plus de nerfs, que ceux des romans d'autrefois. Mais enfin l'amour fait le principal intérêt des histoires qu'il écrit; l'amour y inspire des actions extraordinaires, et ses héros et ses héroïnes sont les plus distingués que puisse concevoir l'imagination des femmes et des adolescents. Ses romans sont, par excellence, des romans; ils répondent pleinement à l'idée que ce mot éveillait jadis dans les esprits, et c'est peut-être là leur meilleure originalité.

       M. Octave Feuillet a gardé le don, le précieux don du romanesque. On entend assez ce que je veux dire, et c'est fort heureux qu'on l'entende sans autre explication, car le romanesque n'est pas chose СКАЧАТЬ