Histoire fantastique du célèbre Pierrot. Assollant Alfred
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Название: Histoire fantastique du célèbre Pierrot

Автор: Assollant Alfred

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 4064066087142

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СКАЧАТЬ s'écria le premier qui parut sur le seuil de la porte, que voulez-vous? Faut-il piller? faut-il tuer? faut-il brûler? nous sommes prêts.

      —Tu arrives toujours trop tard, imbécile, lui cria le géant.

      En même temps d'un soufflet il le fit pirouetter sur lui-même et le jeta sur le second, celui-ci se renversa sur le troisième, le troisième sur le quatrième, et tous jusqu'au dernier des cent mille tombèrent les uns sur les autres comme un château de cartes, tant ce premier soufflet avait de force!

      Quand ils se furent relevés:

      —Prenez des barques, leur dit le géant, passez le fleuve, et courez sur Pierrot: vous me le ramènerez mort ou vif. Si vous revenez sans lui, je vous couperai la tête à tous.

      Ces paroles donnèrent du courage à tout le monde. On se précipita dans des bateaux, on traversa le fleuve, on chercha la trace de Pierrot. On ne trouva rien.

      Pierrot avait disparu ainsi que Bandoline. Les malheureux Tartares revinrent la tête basse comme des chiens de chasse qui ont manqué le gibier. Pantafilando leur fit couper à tous l'oreille droite, et fit jeter ces oreilles dans les rues pour effrayer les Chinois et leur apprendre à quel nouveau maître ils avaient affaire.

      Vantripan et Horribilis ne furent pas les derniers à féliciter le grand Pantafilando de cet acte de justice. La reine garda le silence. Elle ne pouvait haïr sa fille, qui avait essayé d'échapper au géant, et, d'un autre côté, comment excuser une jeune princesse qui se jetait à l'eau avec le fils d'un meunier?

      Pendant ce temps, qu'étaient devenus Pierrot et la belle Bandoline? Vous le saurez, mes amis, si vous voulez lire le chapitre suivant.

       Table des matières

       Table des matières

       Table des matières

      La fraîcheur de l'eau avait rendu à la belle Bandoline l'usage de ses sens. Pierrot en profita pour lui expliquer rapidement par quelle aventure il lui faisait traverser le fleuve Jaune à la nage d'une manière si inconvenable et si inusitée pour une grande princesse; il termina son discours par mille protestations de dévouement.

      Bandoline fit attendre sa réponse. Elle ne savait si elle devait rire ou se fâcher, rire de la déconvenue du terrible Pantafilando qui avait cru l'épouser, ou se fâcher de l'audace de Pierrot qui avait osé, sans la consulter, la jeter à l'eau; qui l'en avait, il est vrai, retirée, mais qui montrait un dévouement trop ardent pour être longtemps désintéressé. Elle se tira d'embarras en disant que, quoiqu'il y eût dans les détails de l'affaire quelque chose de répréhensible, cependant, en gros, elle ne pouvait qu'être reconnaissante à Pierrot du soin qu'il avait pris d'elle; qu'elle acceptait l'offre de son dévouement, sachant d'ailleurs qu'il était offert non pas à elle seule, mais à toute l'illustre race des Vantripan; que ni son père, ni sa mère, ni son frère n'oublieraient jamais ce service, et que, suivant toute probabilité, avant peu de jours ils seraient en état de le reconnaître dignement.

      Pierrot ne répliqua rien. Il vit bien que ce n'était pas le moment de s'expliquer; d'ailleurs, de la rive opposée accouraient déjà les Tartares de Pantafilando. Il baisa trois fois l'anneau magique et invoqua la fée Aurore.

      Elle parut aussitôt:

      —Ami Pierrot, dit-elle, tu prends l'habitude d'agir sans me consulter, et, quand tu te trouves dans l'embarras, tu m'appelles à ton secours. Cette confiance m'honore, mais elle commence à m'ennuyer.

      —Hélas! bonne marraine, dit Pierrot se jetant à genoux et lui baisant la main, n'êtes-vous pas mon refuge éternel? Si vous me rebutez, à qui m'adresserai-je? N'êtes-vous pas la plus belle, la plus douce, la plus aimable des fées?

      —Il me flatte, dit la fée, donc il a besoin de moi. Voyons, que te faut-il?

      Ce dialogue se faisait presque à voix basse, et Bandoline, occupée près de là à faire sécher sa robe et à gonfler sa crinoline, ne vit pas la fée, qui était invisible pour tout autre que Pierrot, et n'entendit pas un mot de ce qu'elle disait.

      Elle vit seulement Pierrot parler à voix basse et à genoux, et crut qu'il priait Dieu.

      —Il faut d'abord, dit Pierrot, nous mettre en sûreté, la princesse et moi, car voici plus de dix mille Tartares qui passent le fleuve et me poursuivent; puis, s'il y avait un moyen de rendre un trône à cette belle princesse persécutée?

      —On verra, dit la fée; mais toi, mon cher filleul, qui fais le chevalier errant, ne compte pas trop sur les bonnes grâces de ta dame; souviens-toi qu'elle sera deux fois ingrate, comme femme et comme reine, car il n'y a rien de plus oublieux et de plus ingrat que les rois et les femmes, et ne viens pas te plaindre auprès de moi de tes chagrins d'amour.

      —Ne craignez rien, adorable marraine, dit Pierrot, je ne veux aucun salaire pour mes services; elle ne pourra donc pas être ingrate.

      —Bien, bien, cela te regarde; mais défie-toi de cette petite personne.

      A ces mots, et comme les premiers Tartares allaient aborder sur la rive, elle enleva Pierrot et Bandoline dans un nuage et les déposa à cent cinquante lieues de là, dans un petit bois près duquel campait l'armée du grand Vantripan.

      Cette armée se composait de cinq cent mille Chinois qui recevaient pour solde, chaque matin, une ration de riz et la permission d'aller boire l'eau du fleuve Jaune qui coulait près de là. Chaque soldat, comme il est naturel, apportait au service de sa patrie une dose de courage et de zèle patriotique équivalente à sa ration de riz: c'est-à-dire qu'il prenait le chemin de gauche quand un Tartare prenait celui de droite. Un malheur, disait le Chinois, est si vite fait: lorsque deux hommes belliqueux ont les armes à la main, qu'ils sont ennemis, qu'il n'y a personne pour les séparer, il vaut mieux qu'ils se séparent eux-mêmes d'un commun accord que de s'exposer à couper la gorge à des gens qui sont pères de famille ou qui peuvent le devenir. C'est pour cela qu'au premier bruit de l'entrée de Pantafilando en Chine, le général en chef donnant le premier l'ordre et l'exemple de la retraite, ils avaient établi leur camp à plus de deux cents lieues de la route que devaient suivre les Tartares.

      A peine Pierrot et la princesse eurent-ils mis le pied à terre qu'ils se dirigèrent vers la tente du général en chef. Cet indomptable guerrier, nommé Barakhan, était le neveu de Vantripan, et il avait plus d'une fois jeté les yeux avec envie sur sa cousine et sur la couronne que portait son oncle. Aussi Vantripan, avec son discernement ordinaire, l'avait, pour l'éloigner de la cour, mis à la tête de l'armée. A peine la princesse eut-elle fait le récit de ses malheurs et raconté les exploits de Pierrot à son cousin, que celui-ci frappa dans ses mains. Un esclave parut.

      —Qu'on appelle les généraux au conseil, et que toute l'armée prenne les armes!

      En même temps il se revêtit des insignes royaux, et quand tous les principaux officiers СКАЧАТЬ