Glossaire du patois normand. Du Bois Louis François
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Название: Glossaire du patois normand

Автор: Du Bois Louis François

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ d'apprécier en particulier, sans dépasser les bornes que nous nous sommes imposées? Louis Du Bois a trop écrit et sur trop de matières pour n'être pas sur quelques-unes léger et superficiel. Ses préjugés ont aussi parfois offusqué son intelligence, et ses ouvrages historiques sont parfois gâtés par l'expression de ses principes, qui se ressentent du milieu révolutionnaire dans lequel il a passé ses premières années. Les religions qu'il avait étudiées avec les préventions de Voltaire, son maître, son poète et son philosophe de prédilection, en avaient fait un déiste consciencieux et tolérant dans ses relations privées, mais trop désireux de faire partager ses convictions et prêt à combattre celles d'autrui, la plume à la main. Son style se ressent aussi de la rapidité de ses compositions. En vers, il manque souvent de verve et de coloris, et sa prose n'a pas toujours la correction et l'élégance des écrivains supérieurs. Toujours est-il qu'il se fait lire avec intérêt et profit, car il a souvent du trait; il est instruit, clair et méthodique, et il porte la lumière sur tous les sujets qui l'occupent. Nous ne croyons pas trop dire en avançant qu'il a fait honneur, non-seulement à Lisieux, sa ville natale, mais à la Normandie, sur laquelle il a tant écrit, et à la France qui a demandé aux libraires jusqu'à six éditions de plusieurs de ses traités.

      Julien TRAVERS.

      Langrune, août 1856.

      GLOSSAIRE

      A

      A: ce, cette. A matin: ce matin. L.

      A: elle. Vient-a? Lit-a? Vient-elle? Lit-elle?

      A QUANT ET: Avec.

      A SEULE FIN; A CELLE FIN QUE: Afin que. On ne trouve A celle fin que dans nos vieux auteurs.

      ABAISSE: table abaissée; tablette d'un buffet. Du qualificatif ou adjectif bas. Ce mot n'a pas de rapport avec l'abaisse de la pâtisserie qui est la base des substances culinaires qui composent un pâté.

      ABAT: désordre qui met les choses à bas. B.

      ABATER: embaucher; raccrocher. A.

      ABATTRE DE L'OUVRAGE: faire beaucoup d'ouvrage. Par allusion au travail des bûcherons qui abattent beaucoup de bois.

      ABAUBER (corruption d'ébaubi: étonné, surpris). Voyez BAUBE. Abauber, c'est, à proprement parler, étonner quelqu'un, au point de lui rendre la parole difficile, comme il arrive aux bègues. (Baubes, en patois.)

      ABAUMIR: affadir. De l'effet que produisent certaines substances odorantes, comme le baume. C.

      ABELLIR. MM. Du Méril assurent que ce verbe est usité dans le département de l'Orne. Je ne l'y ai jamais entendu. Suivant eux, ce mot signifierait: «trouver beau, plaire». C'est le sens que Roquefort lui donne dans son Glossaire de la langue romane. En italien abbellire signifie embellir.

      ABET: appât, amorce. Suivant MM. Du Méril, abet est tiré de l'islandais beita, nourriture. Il est plus vraisemblable que c'est par métaplasme qu'on a dit abet pour appet, du verbe français appéter, désirer vivement.

      ABÊTER: amorcer; par extension, tromper.

      ABIBOTER un enfant: lui faire boire du lait, au lieu de l'alaiter.

      ABIÉNER: mettre en bon état une culture, une récolte, une préparation. En roman, abienneur: «l'homme préposé à un bien; qui mettait à bien un héritage», dit Roquefort dans le Supplément de son Glossaire. L.

      ABIMER: gâter. Ce verbe appartient aussi au patois Walon et au patois Rennais. Au surplus, c'est dans ce sens figuré que Boileau a dit:

Abîme tout plutôt: c'est l'esprit de l'Église

      ABITER A: toucher à. On écrivait autrefois habiter: témoin ce passage, cité par l'abbé Carlier dans son Histoire du duché de Valois: «Le prêtre disait aux lépreux: Je te défends que tu ne habites à aultre femme que à la tienne.»

      ABLET: piége. Roquefort dit que l'ableret, mot roman, est un «filet pour la pêche des petits poissons», tels que les ables ou ablettes.

      ABLETTER (verbe réfléchi): se laisser aller, céder. C'est, à proprement parler, tomber dans le piége. V.

      ABLOT: petite pièce de bois, chantier que le charpentier place sous l'arbre abattu qu'il équarrit, pour l'élever au-dessus du sol.

      ABOFFRER: déprécier, mésoffrir. C'est l'opposé de surfaire. B.

      ABOLIR: humilier; anéantir. L.

      ABOMINER: détester, on le trouve dans Nicot et dans les Psaumes de Marot. Du verbe latin abominari.

      ABOT: sorte de cadenas que l'on attache au paturon d'un cheval pour l'empêcher de s'éloigner.

      ABOTER: attacher un abot. Par métaplasme, du grec πούς, pied; en changeant le p en b.

      ABORDER: toucher, heurter. L.

      ABOULER: apporter, envoyer. De boule, par allusion à la boule du jeu de quilles qu'on renvoie en la faisant rouler rapidement.

      ABRIER: abriter, mettre à l'abri. Roman.

      ABRE: arbre. Par syncope, le roman a dit abre pour arbre. On lit dans le roman de Blanchandin:

      La pucele descent sos l'abre;

      Si le trova froit come mabre.

      Un proverbe du moyen-âge, reproduit par M. Le Roux de Lincy, disait:

      Pour l'amour du buisson va la brebis à l'abre.

      ABREAU ou ABROT: petit arbre enduit de glu pour prendre des oiseaux.

      ABROUTOUT: qui brise tout, qui brouille tout, mauvais ouvrier.

      ABSOLUTEMENT: absolument. Ce mot est roman.

      ACA; ACARD; D'ACARD: très-abondamment. La pluie tombe d'aca. De l'islandais kat, averse, inondation. On trouve aca en composition dans acabasser, ci-après, et dans les verbes accabler et accravanter, mot roman. Voyez CRAC. A.

      AÇA: faites attention a cela. En roman, aga, que Roquefort tire du grec άγάω.

      ACABASSER: accabler. Le drapier dit dans la Farce de Pathelin, p. 75:

      Mesmement les bergers des champs

      Me cabassent; ores le mien

      A qui j'ay tousjours faict du bien.

      L'auteur de cette Farce emploie plus loin, p. 82, le verbe cabasser dans les vers suivants:

      L'aignelet! maint aigneau de laict

      Tu as cabassé à ton maistre.

      ACAGNARDIR (S'): devenir paresseux. L'Académie écrit s'acagnarder. En patois Lorrain on dit, comme en Normandie, s'acagnardir.

      ACANCHIER: avoir du succès, de la chance. Usité dans la Manche, comme le verbe suivant.

      ACATER: acheter.

      ACAUCHIER: causer avec quelqu'un; l'appeler. A.

      ACCESSEUR: СКАЧАТЬ