Glossaire du patois normand. Du Bois Louis François
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Название: Glossaire du patois normand

Автор: Du Bois Louis François

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ ancienne compilation se continuait à Bruxelles.

      A l'époque de la destruction des écoles centrales, Louis Du Bois refusa une chaire de latin à l'école secondaire d'Alençon, et peu après les fonctions de sous-préfet d'Acqui dans le département du Tanaro. Sa ville d'adoption avait pour lui trop de charmes. Une liaison de cœur l'y retenait, et aux jouissances de l'amour il réunissait toutes celles de l'amour-propre; il avait des ennemis, des polémiques (une entre autres avec l'avocat Laigneau-Duronceray, qui publia ses Tablettes en 1804); et, reçu franc-maçon, parvenu rapidement au grade de rose-croix, il était chargé comme orateur de sa loge, de prononcer tous les discours d'apparat. Il fut aussi le poète de cette loge, et composa pour dix solennités dix cantiques imprimés à Alençon et réimprimés à Paris dans divers recueils.

      Quand le préfet de l'Orne, La Magdelaine, mit sur pied les amis de Louis Du Bois pour lui faire accepter les fonctions de son secrétaire intime, il n'éprouva point de refus. Le poste était lucratif, et ses goûts retenaient à Alençon notre jeune et actif écrivain. La Magdelaine était maladif et paresseux; il remit le fardeau de sa préfecture à son secrétaire, qui se livra à l'administration avec le zèle qu'il portait dans toutes ses études. Un fort volume in-fo. qu'il composa sur la statistique du département de l'Orne pour répondre aux désirs du Gouvernement, valut au préfet qui ne l'avait pas lu en entier, des titres et des dotations. Quant à l'auteur, il en tira de bons articles pour ses annuaires de 1808-1812.

      Ces annuaires, le Journal de l'Orne et l'administration n'occupèrent encore qu'une partie de son temps. Une autre était consacrée aux plaisirs de la société, une autre à des compositions sérieuses ou frivoles. Ainsi dans l'année 1810, nous le voyons publier un Traité des melons, 1 vol., et le roman de Geneviève et Siffrid, 2 vol. in-12. A l'occasion de ce dernier ouvrage, Mme de Staël lui écrivait: «Je vous remercie de m'avoir envoyé votre spirituel roman. Il est un peu moderne pour le VIIIe siècle, et sert mieux à faire connaître le temps présent que le passé; mais c'est la manière française de tout transporter dans le point de vue du siècle actuel. Je suis fâchée que vous demeuriez si loin de moi: nous parlerions ensemble, et de votre ouvrage, et de ceux que vous ferez.» Deux mois après, Boufflers lui écrivait, à son tour: «Je trouve, après un assez long voyage, le joli roman (si on peut appeler joli ce qui fait pleurer) que vous avez bien voulu m'envoyer, avec des vers dont je ne suis assurément pas digne, mais dont je voudrais au moins être capable. Autant je dois me défier de tout ce que vous me dites de flatteur, autant vous devez croire au témoignage que j'aime à rendre à un talent exercé et distingué dont j'ai sous les yeux une double preuve.» A nos yeux, ce roman philosophique et moral est un des ouvrages les mieux écrits de Louis Du Bois. On y trouve un résumé de ses réflexions personnelles, des systèmes les plus chers à son esprit, qui sentait le besoin de créer quelque chose après les ruines entassées par la Révolution. Aussi quand, l'année suivante, le fameux comte de Saint-Simon, qu'il avait connu précédemment, vint passer un assez long temps à Alençon (en apparence pour se livrer dans la solitude de la province à des études sur l'ordre social, en réalité pour inquiéter l'allemand Redern, son ancien associé, qui avait acheté le château de Flers), le futur fondateur d'une école devenue trop célèbre eut-il des entretiens fréquents et prolongés avec l'auteur de Geneviève. Toutefois l'esprit plus pratique de celui-ci reconnut le vide et le ridicule des utopies qu'enfantait le comte; il lui prêta de l'argent qui ne lui a jamais été rendu, et ne tarda pas à suivre en Italie, en qualité de secrétaire intime, le jeune fils du sénateur Rœderer, nommé préfet du Trasimène.

      Ce départ ne permit pas à Louis Du Bois de donner suite au projet qu'il avait conçu dès-lors de rappeler ses contemporains à l'amour de notre vieille Normandie. Plus d'une fois il revendiqua la priorité de ce retour aux études historiques sur notre illustre province, et l'on ne saurait sans injustice lui en refuser l'honneur. Nous avons, en effet, sous les yeux un prospectus de 1810 ou 1811 intitulé: Archives Normandes, ou Répertoire complet d'ouvrages et d'extraits, imprimés et inédits, soit en prose, soit en vers, sur les antiquités, l'histoire politique, civile et ecclésiastique, la topographie, la statistique, l'agriculture, le commerce, la navigation, l'histoire naturelle et médicale, l'histoire littéraire, les sciences, les lettres, et les arts de la ci-devant province de Normandie; par une société de gens de lettres; publiées par M. Louis Du Bois, ex-bibliothécaire, etc. L'ouvrage devait se publier par volumes trimestriels tirés in-12 et in-8º. Les deux volumes d'Archives publiés, le premier en 1824, le second en 1826, en sont une sorte de spécimen.

      Quoi qu'il en soit, le départ de l'auteur interrompit ses travaux sur la Normandie; il y revint avec bonheur de 1820 à 1830.

      Le sol romain ne fut point sans inspiration pour Louis Du Bois, qui malheureusement eut peu le temps de s'y livrer à la littérature. L'agonie de l'empire et la marche des alliés le forcèrent de rentrer dans sa patrie; le préfet du Trasimène, nommé préfet de l'Aube, emmena dans sa nouvelle préfecture son secrétaire intime, à qui l'envahissement des troupes étrangères ne permit pas plus qu'à son chef d'arriver à Troyes. La Restauration le rendit à la vie privée. Marié depuis trois ans, père d'une charmante petite fille, il vint philosopher et planter à Mesnil-Durand, et se préparer cette humble retraite où nous l'avons vu dans les dernières années de sa vie.

      Le 20 mars 1815 le surprit au milieu des champs. Rœderer, rappelé à la préfecture de l'Aube, rappela son secrétaire intime, qui, après la seconde chute de l'empire, se retira deux ans, d'abord à Troyes, ensuite à Châtillon-sur-Seine. C'est dans cette dernière ville qu'il édita les Noëls Bourguignons de La Monnoye, à très-peu d'exemplaires, uniquement pour établir le texte d'une 14e édition de ces poésies dont il s'occupait, et dont l'introduction, les notes et le glossaire furent malheureusement perdus chez l'imprimeur Jules Didot. Charles Nodier parle ainsi de ce travail qu'il avait eu entre les mains: «M. Louis Du Bois en a préparé une édition exécutée avec le soin extraordinaire que cet excellent philologue porte dans ses moindres études.» (Mélanges tirés d'une petite bibliothèque.)

      Au milieu de l'année 1817, Louis Du Bois revint à Lisieux, et désira y fonder un établissement de librairie. Il voulut même y joindre une imprimerie pour le service de la cause libérale dont il était l'un des plus intrépides défenseurs. Il tenait surtout à publier une édition de Voltaire, son auteur favori, plus complète qu'aucune des précédentes et enrichie de notes et de commentaires. Il a donné plus tard le prospectus d'un Supplément aux diverses éditions des œuvres complètes de Voltaire, qui devait être en 4 ou 5 volumes, tirés in-4º, in-8º et in-12.

      On se demande où notre lexovien-alençonnais avait pu trouver tant d'œuvres inédites du philosophe de Ferney, de même qu'on s'est demandé comment il pouvait avoir tant de manuscrits et de livres venus des couvents. Nous, qui n'avons pas craint de l'interroger, en 1854, sur la provenance de tant de richesses qu'il avait vendues (il n'était pas riche!) et qui furent l'occasion des bruits les plus fâcheux sur sa probité, nous l'avons entendu donner les explications les plus claires et les plus convaincantes, et répondre à chacune de nos questions de manière à ne nous laisser aucun doute sur la légitimité de la possession.

      La génération contemporaine ne sait pas assez ce qu'elle doit aux rares amateurs qui ont arraché aux acquéreurs ou aux pillards de 1793 à 1800 des milliers de manuscrits qui, sans eux, seraient perdus. D'immenses dépôts ont été pendant des années à l'abandon. Des ignorants y puisaient pour leurs besoins les plus vulgaires. Le plus beau vélin, conservateur d'œuvres rares et précieuses, était vendu au poids pour habiller des grammaires et des psautiers destinés aux écoles. Louis Du Bois, au fort de la Révolution, était un jeune littérateur en qui l'amour de la science ne fut jamais étouffé par les opinions politiques. Il attacha du prix à ce que tous dédaignaient, administrateurs comme administrés; il sauva de la destruction une foule d'ouvrages, imprimés ou manuscrits, qu'il trouva presque pour rien chez les libraires de nos villes de l'Orne, de l'Eure et du Calvados.

      Mais les œuvres inédites de Voltaire, comment avait-il СКАЧАТЬ