Название: Essais d'un dictionnaire universel
Автор: Fournier Edouard
Издательство: Public Domain
Жанр: Зарубежная классика
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Degré. Se dit aussi dans les Universitez, des Lettres qu'on donne à quelqu'un pour lui permettre d'enseigner, après qu'il en a été jugé capable par un long examen.
Le degré de Maître és Arts, de Bachelier, de Licencié, de Docteur; ces trois derniers se donnent en Théologie, en Droit Civil, & Canon, & en Medecine: Il a obtenu un Benefice en vertu de ses degrez.
Degré. En terme de Jurisprudence se dit des générations, suivant lesquelles on compte la proximité où l'éloignemcnt des parentez & alliances. L'Ordonnance a permis les récusations & les évocations jusqu'au quatriéme degré de parenté & d'alliance, c'est à dire, jusqu'au cousin issu de germain, & en matière criminelle jusqu'au cinquiéme degré: Un pere & son fils sont parens au premier degré. Le Droit Civil compte les degrez de parenté autrement que le Droit Canon, il n'en faut qu'un de celui-là pour en faire deux de ceux-ci. On dit absolument au Palais, il a des parens au degré, pour dire, il ne peut être juge.
Degré. En termes de Fauconnerie se dit de l'endroit où l'oiseau durant sa montée ou élevation en l'air tourne la tête, & prend une nouvelle carriere qu'on appelle second ou troisiéme degré, jusqu'à ce qu'il se perde de vûë au quatriéme.
Degré. En termes de Medecine, est une certaine extention des qualitez Elementaires, on ne les divise qu'en quatre, le poivre est chaud en un tel degré.
En termes de Phisique ancienne les mêmes qualitez sont divisées en huit: Le dernier ou souverain degré d'intention s'appelle dans l'Ecole ut octo: Le feu est chaud au huitiéme degré & sec au quatriéme.
En termes de Chymie on appelle donner le feu par degrez, lors qu'on ouvre ou qu'on ferme les regîtres ou trous, qu'on fait exprés dans les fourneaux, pour augmenter ou diminuer la violence du feu.
Degré. Se dit aussi des divisions des lignes qui se font sur plusieurs instrumens de Mathematique, comme sur l'Arbalête ou Bâton de Jacob. Il sert aussi sur les Thermometres, ou Barometres, à marquer par les divisions qui sont sur la table qui les supporte, les degrez de chaleur & de pesanteur des corps liquides, par le moyen desquels la Physique moderne a beaucoup encheri sur l'ancienne, pour la subdivision de ces qualitez.
Degré. En termes de Géometrie & d'Astronomie, c'est la division qu'on fait sur les cercles pour servir de mesure: tout cercle se divise en 360. degrez: Cet Astre est élevé de tant de degrez sur l'Horison, il décline de l'Equateur de tant de degrez de longitude & de latitude: Un angle droit est de 90. degrez. Ptolomée a observé qu'un degré sur la terre valoit 68. milles & deux tiers, mais les Arabes n'ont trouvé que 56. milles, quand ils l'ont observé exactement dans les plaines de Seniar par l'ordre d'Almamoum. Ptolomée contoit sur le pied de 500. stades pour degré. Le mille Arabique étoit égal à sept stades & demie. Mais voici des observations plus modernes & plus certaines, Fernel a observé qu'un degré d'un grand cercle de la terre contenoit 68096. pas Géometriques, qui valent 56746. toises, quatre pieds de Paris. Snellius a observé que ce degré étoit de 28500. perches du Rhin, qui font 55021. toises de Paris. Riccioli a fait le degré de 64363. pas de Boulogne qui font 62900. de nos toises; mais M. Picard de l'Academie des Sciences, l'ayant mesuré par ordre du Roi avec toute l'exactitude possible, a trouvé qu'il étoit de 57060. toises suivant l'étalon de Paris, lesquelles étant réduites à la mesure universelle ou invariable, qu'il établit sur la pendule qui a sa proportion avec la toise de Paris, comme de 881. à 864. le degré se trouve de 55959. toises de la mesure universelle. En voici la réduction juste à diverses mesures.
Chaque degré du grand cercle contient
DEVISE. s. f. Terme de Blason, ce mot se dit en général des chiffres, des caractéres, des rebus, des sentences de peu de mots & des proverbes, qui par figure ou par allusion avec les noms des personnes ou des familles, en font connoître la Noblesse ou les qualitez. La Devise en ce sens est d'un usage plus ancien que le Blason, & c'est d'elle que les armoiries ont pris leur origine; ainsi l'Aigle a été appellée la devise de l'Empire, & S. P. Q. R. étoit la devise du Peuple Romain, qui est encore aujourd'hui ce qui compose l'Ecu de la Ville de Rome. Les devises ont été de simples Lettres semées sur les bords des cottes d'armes, sur les haussures & dans les Banniéres; ainsi le K. a été la devise de nos Rois nommez Charles, depuis Charles V. jusqu'à Charles IX. Il y a eu aussi des devises par rebus, équivoques, ou allusions tant aux noms qu'aux armes, Messieurs de Guise ont pris des A. dans des O. pour signifier chacun A son tour, la Maison de Seneçay, in virtute & honore Senesce. Morlaix, s'il te mord, mord-le. Ceux qui ont eu des tours dans leurs armoiries, turris mea Deus, &c. Il y en a d'autres énigmatiques ou à demi mot, comme celle de la Toison d'or, Autre n'aurai, pour dire que Philippes le Bon qui institua cet Ordre, renonçoit à toute autre femme qu'à Isabelle de Portugal, qu'il épousoit alors. Les Devises contiennent quelquefois des proverbes entiers & sentences, comme celle de Cesar Borgia, aut Cæsar, aut nihil. On met les Devises des armes dans des rouleaux ou listons tout au tour des armoiries, ou bien en cimier, & quelquefois aux côtez & au dessous, & celles des Ordres sur leurs colliers.
Devise. En termes de Blason se dit de la division de quelques piéces honorables de l'Ecu. Quand une fasce n'a que la troisiéme partie de sa largeur ordinaire; elle s'appelle fasce en Devise, ou Devise seulement, & il n'y en doit avoir qu'une en écu. On le dit aussi du chef lors qu'on le pose en sa partie basse, & qu'il n'a que le tiers de sa largeur ordinaire, & alors on l'appelle chef du second surmonté ou chargé de tant d'étoiles, de molettes, ou autres meubles semblables. Ce mot de Devise s'est dit, parce qu'elle servoit à diviser, à separer, & à remarquer les gens & les partis, ce qui se faisoit par les habits, les livrées, les écharpes, & enfin par les paroles ou sentences particuliéres que les Chevaliers prenoient pour se faire remarquer. On les a en suite posées sur les Ecus, d'où sont venuës insensiblement les armoiries. On disoit en vieux François faire sa Devise, pour dire faire son testament ou la division de ses biens, comme on voir dans Villehardoüin.
On a appellé aussi autrefois Devise, les robes de deux couleurs, comme sont celles des Maires & Echevins, & des Huissiers & Bedaux des Villes, des Paroisses, & des Communautez de Marchands: Et cela par la même raison qu'elles étoient divisées en deux couleurs.
Devise se prend maintenant en un sens plus étroit, & signifie une embleme qui consiste en la representation de quelque corps naturel, & en quelque mot qui l'applique en un sens figuré à l'avantage de quelqu'un; le tableau s'appelle le corps, & le mot l'ame de la devise. On met des Devises sur les monnoyes, sur les jetons, sur les écus des Cavaliers, dans les ornemens des Arcs de triomphe, de feux d'artifice, & autres solemnitez. Les Devises sont des espéces d'images qui representent les entreprises de guerre, d'amour, de pieté, d'étude, d'intrigue, de fortune, &c. Les François sont les premiers qui ont fait des Devises, & les Italiens les premiers qui en ont donné des régles. Les Peres Menétrier & le Moine Jesuïtes ont écrit de l'art des Devises.
DRAGON. s. m. Serpent monstrueux qui est parvenu avec l'âge à une prodigieuse grandeur. Les anciens Naturalistes se sont égayez à décrire ce monstre en diverses maniéres, ils lui ont donné des aîles, des crêtes, des pieds & des têtes de differentes figures, jusques-là qu'Aldroandus fait mention d'un Dragon né de l'accouplement d'une aigle avec une louve, qui avoit de grandes aîles, une queuë de serpent & des pieds de loup: mais il est le premier à dire avec les modernes, que c'est un Animal chimerique, СКАЧАТЬ