Les français au pôle Nord. Boussenard Louis,
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Название: Les français au pôle Nord

Автор: Boussenard Louis,

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ apporte douze tarières… les plus grandes.

      «C'est compris?

      – Oui, capitaine.

      – Guénic, un falot.

      – Oui, capitaine.

      – Va m'attendre au panneau de la soute aux poudres et emmène avec toi l'armurier, Castelnau, et ton matelot Le Guern.

      – Oui, capitaine.»

      L'officier rentre dans son appartement et revient presque aussitôt portant une clef, celle de la soute probablement.

      Tous quatre enfilent l'escalier de l'arrière, s'arrêtent devant une petite porte que le capitaine ouvre lestement, et pénètrent dans un réduit assez vaste, où sont rangées symétriquement une infinité de caisses fermées avec des boulons.

      Le capitaine en choisit deux marqués d'un D majuscule, les fait enlever aux matelots et ajouta:

      «Portez cela sur le pont et en douceur, garçons.»

      Par les soins du charpentier, les tarières sont déjà rangées au pied du mât.

      Avec une clef anglaise, l'armurier déboulonne les caisses qui apparaissent doublées de cuivre à l'intérieur, avec une lame obturatrice en caoutchouc entre le couvercle et les bords.

      Chacune renferme une centaine de cylindres en gros papier verni, longs de vingt-cinq centimètres et portant à peu près cinq centimètres de diamètre. Puis, une fine cordelette noirâtre lovée sur elle-même, comme un brin de filin, et une petite boîte contenant des étoupilles analogues à celles dont se servent les artilleurs.

      C'est tout.

      Le capitaine ajoute, s'adressant à l'armurier:

      «Ces cartouches renferment chacune cent cinquante grammes de dynamite.

      «La charge est suffisante pour briser la glace dont l'épaisseur ne dépasse pas deux mètres.

      – Certainement, capitaine.

      «Les carriers de la forêt de Fontainebleau font éclater, avec des cartouches de même dimension, des blocs de grès non moins épais.

      – Et tu sais la manière de les mettre en état de faire explosion.

      – Oui, capitaine.

      «Comme la dynamite ne produit son effet détonant que si elle est enflammée par une étoupille, il suffit de percer, dans le sens de la longueur, la cartouche avec un poinçon, et de glisser dans le trou l'étoupille munie d'un bout de cordon Bickford.

      – Bien!

      «Tu sais également charger un trou de mine.

      – Oui, capitaine.

      «Les fragments de glace pilée amenés par les tarières, fourniront d'excellents matériaux.

      «Il est très facile, d'autre part, de calculer la longueur que doit avoir le cordon Bickford pour provoquer l'explosion dans un temps plus ou moins long, et à volonté.

      – A merveille!

      «Et maintenant, que chacun se tienne paré pour m'accompagner.

      «Guénic, fais descendre sur la glace les outils et les deux caisses.

      Le capitaine se rendit à la machine et appela Fritz Hermann, le maître mécanicien.

      – Fritz, lui dit-il, tu vas chauffer et atteindre le maximum de pression.

      «Tu as trois heures pour cela.

      «J'ai besoin de tout le monde, tu garderas avec toi un seul chauffeur.

      – Bien, capitaine! je serai paré dans trois heures.»

      D'Ambrieux remonta sur le pont, donna l'ordre au second de rester à bord avec un timonier, puis commanda:

      «Tout le monde sur la glace!

      «Vous nous accompagnez, n'est-ce pas, docteur?»

      Puis, il descendit le dernier, prit la tête de la petite troupe composée de quatorze hommes portant, les uns les tarières, les autres les caisses de cartouches et se mit en marche vers le nord en comptant ses pas.

      Quand il eut ainsi parcouru mille mètres il s'arrêta et dit aux marins:

      «Espacez-vous de dix en dix mètres, dans la direction du navire, et creusez dans la glace chacun un trou avec votre tarière.

      «Ne dépassez pas en profondeur cinquante centimètres.

      «Et du leste, garçons! car le temps presse; il y aura double ration une fois la besogne terminée.»

      Sans plus tarder, les matelots s'alignent au pas gymnastique et attaquent l'énorme couche de glace avec tant d'adresse et de vigueur qu'en douze minutes, montre en main, les dix trous sont creusés à la profondeur voulue.

      «A ton tour, dit le capitaine à l'armurier qui, pendant ce temps, a garni d'étoupilles un certain nombre de cartouches.

      – Je vous prierai, capitaine, de m'indiquer combien de temps doit s'écouler entre l'inflammation de la mèche et l'explosion?

      – Une demi-heure.

      – Alors, il faut une brasse de cordon, répond l'armurier, en déroulant la petite ficelle noirâtre.»

      Puis il la tronçonne en longueurs égales, pendant que le capitaine s'entretient à voix basse avec Guénic.

      – C'est compris, n'est-ce pas?

      – Compris, oui, capitaine.

      «C'est égal, vous avez là une crâne idée, termine le maître avec la respectueuse familiarité des vieux serviteurs.»

      Castelnau ayant ainsi fractionné le cordon Bickford, introduit dans le premier trou une cartouche, le remplit avec de la glace pulvérisée par la tarière, la tasse du pied et allonge le même cordon qui apparaît, comme un morceau de fil téléphonique.

      «C'est très bien, observe le capitaine satisfait, tu n'as plus qu'à continuer.»

      Le forage est poussé activement, mais, au lieu d'opérer en suivant la direction occupée par les dix premiers trous de mine s'étendant sur une longueur de cent mètres, les matelots se sont portés à dix mètres sur la gauche.

      Puis, une nouvelle ligne de cent mètres étant ainsi minée, ils reviennent sur la droite, dans le prolongement de la première.

      On comprend sans peine le but de cette disposition intelligente.

      D'Ambrieux ne voulant rien laisser au hasard, s'est dit avec raison, que l'explosion d'une série de pétards exposés sur une seule ligne pourrait disloquer un espace insuffisant.

      Aussi a-t-il pris soin de l'interrompre tous les cent mètres et de la doubler, en quelque sorte, en lui donnant la disposition d'un créneau.

      Il est à supposer que tout en économisant СКАЧАТЬ