Название: Œuvres complètes de François Villon
Автор: François Villon
Издательство: Bookwire
Жанр: Языкознание
isbn: 4064066089603
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Verz luy, de qui tiens corps et ame,
Qui m'a préservé de maint blasme
Et franchy de vile puissance.
Loué soit-il, et Nostre-Dame,
Et Loys, le bon roy de France!
VIII.
Auquel doint Dieu l'heur de Jacob,
De Salomon l'honneur et gloire;
Quant de prouesse, il en a trop;
De force aussi, par m'ame, voire!
En ce monde-cy transitoire,
Tant qu'il a de long et de lé;
Affin que de luy soit memoire,
Vive autant que Mathusalé!
IX.
Et douze beaulx enfans, tous masles,
Veoir, de son très cher sang royal,
Aussi preux que fut le grand Charles,
Conceuz en ventre nuptial,
Bons comme fut sainct Martial.
Ainsi en preigne au bon Dauphin;
Je ne luy souhaicte autre mal,
Et puys paradis à la fin.
X.
Pour ce que foible je me sens,
Trop plus de biens que de santé,
Tant que je suys en mon plain sens,
Si peu que Dieu m'en a presté,
Car d'autre ne l'ay emprunté,
J'ay ce Testament très estable
Faict, de dernière voulenté,
Seul pour tout et irrévocable:
XI.
Escript l'ay l'an soixante et ung,
Que le bon roy me délivra
De la dure prison de Mehun,
Et que vie me recouvra,
Dont suys, tant que mon cueur vivra,
Tenu vers luy me humilier,
Ce que feray jusqu'il mourra:
Bienfaict ne se doibt oublier.
Icy commence Villon à entrer en matière
pleine d'erudition et de bon sçavoir.
XII.
Or est vray qu'après plaingtz et pleurs
et angoisseux gemissemens,
Après tristesses et douleurs,
Labeurs et griefz cheminemens,
Travail mes lubres sentemens,
Esguisez comme une pelote,
M'ouvrist plus que tous les Commens
D'Averroys sur Aristote.
XIII.
Combien qu'au plus fort de mes maulx,
En cheminant sans croix ne pile,
Dieu, qui les Pellerins d'Esmaus
Conforta, ce dit l'Evangile,
Me montra une bonne ville
Et pourveut du don d'espérance;
Combien que le pecheur soit vile,
Riens ne hayt que persévérance.
XIV.
Je suys pécheur, je le sçay bien;
Pourtant Dieu ne veult pas ma mort,
Mais convertisse et vive en bien;
Mieulx tout autre que péché mord,
Soye vraye voulenté ou enhort,
Dieu voit, et sa miséricorde,
Se conscience me remord,
Par sa grace pardon m'accorde.
XV.
Et, comme le noble Romant
De la Rose dit et confesse
En son premier commencement,
Qu'on doit jeune cueur, en jeunesse,
Quant on le voit vieil en vieillesse,
Excuser; helas! il dit voir.
Ceulx donc qui me font telle oppresse,
En meurté ne me vouldroient veoir.
XVI.
Se, pour ma mort, le bien publique
D'aucune chose vaulsist myeulx,
A mourir comme ung homme inique
Je me jugeasse, ainsi m'aid Dieux!
Grief ne faiz à jeune ne vieulx,
Soye sur pied ou soye en bière:
Les montz ne bougent de leurs lieux,
Pour un paouvre, n'avant, n'arrière.
XVII.
Au temps que Alexandre regna,
Ung hom, nommé Diomedès,
Devant luy on luy amena,
Engrillonné poulces et detz
Comme ung larron; car il fut des
Escumeurs que voyons courir.
Si fut mys devant le СКАЧАТЬ