Œuvres complètes de François Villon. François Villon
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Название: Œuvres complètes de François Villon

Автор: François Villon

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 4064066089603

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СКАЧАТЬ (ronds comme pelote),

      Me monstrant plus que les comments

      Sur le sens moral d'Aristote.

       Voylà comment il me semble que l'autheur l'entendoit; et vous suffise ce petit amendement pour vous rendre advertiz de ce que puys avoir amendé en mille autres passages, dont les aucuns me ont esté aisez et les autres très difficiles. Toutesfoys, partie avecques les vieulx imprimez, partie avecques l'ayde de bons vieillards qui en sçavent par cueur, et partie par deviner avecques jugement naturel, a esté reduict nostre Villon en meilleure et plus entière forme qu'on ne l'a veu de nos aages, et ce sans avoir touché à l'antiquité de son parler, à sa façon de rimer, à ses meslées et longues parenthèses, à la quantité de ses sillabes, ne à ses couppes, tant féminines que masculines; esquelles choses il n'a suffisamment observé les vrayes reigles de françoise poésie, et ne suys d'advis que en cela les jeunes Poetes l'ensuyvent, mais bien qu'ilz cueillent ses sentences comme belles fleurs, qu'ils contemplent l'esprit qu'il avoit, que de luy apreignent à proprement descrire, et qu'ils contrefacent sa veine, mesmement celle dont il use en ses Ballades, qui est vrayment belle et héroïque, et ne fay double qu'il n'eust emporté le chapeau de laurier devant tous les Poètes de son temps, s'il eust esté nourry en la Court des Roys et des Princes, là où les jugemens se amendent et les langaiges se pollissent. Quant à l'industrie des lays qu'il feit en ses Testamens, pour suffisamment la congnoistre et entendre il fauldroit avoir esté de son temps à Paris, et avoir congneu les lieux, les choses et les hommes dont il parle: la mémoire desquelz tant plus se passera, tant moins se congnoistra icelle industrie de ses lays dictz. Pour ceste cause, qui vouldra faire une oeuvre de longue durée ne preigne son soubject sur telles choses basses et particulières. Le reste des Oeuvres de nostre Villon (hors cela) est de tel artifice, tant plain de bonne doctrine et tellement painct de mille belles couleurs, que le temps, qui tout efface, jusques icy ne l'a sceu effacer; et moins encor l'effacera ores et d'icy en avant, que les bonnes escriptures françoises sont et seront mieulx congneues et recueillies que jamais.

      Et pour ce (comme j'ay dit) que je n'ay touché à son antique façon de parler, je vous ay exposé sur la marge, avecques les annotations, ce qui m'a semblé le plus dur à entendre, laissant le reste à vos promptes intelligences, comme ly Roys pour le Roy, homs pour homme, compaing pour compaignon; aussi force pluriers pour singuliers, et plusieurs autres incongruitez dont estait plain le langaige mal lymé d'icelluy temps.

      Après, quand il s'est trouvé faulte de vers entiers, j'ay prins peine de les refaire au plus près (selon mon possible) de l'intention de l'autheur, et les trouverez expressément marquez de cette marque f, afin que ceulx qui les sçauront en la sorte que Villon les fist effacent les nouveaulx pour faire place aux vieulx.

       Oultre plus, les termes et les vers qui estaient interposez, trouverez reduictz en leurs places; les lignes trop courtes, allongées; les trop longues acoursies; les mots obmys, remys; les adjoutez ostez, et les tiltres myeulx attiltrez.

       Finalement, j'ay changé l'ordre du livre, et m'a semblé plus raisonnable de le faire commencer par le Petit Testament, d'autant qu'il fut faict cinq ans avant l'autre.

       Touchant le Jargon, je le laisse à corriger et exposer aux successeurs de Villon en l'art de la pinse et du croq.

       Et si quelqu'un d'adventure veult dire que tout ne soit racoustré ainsi qu'il appartient, je luy respons dès maintenant que, s'il estait autant navré en sa personne comme j'ay trouvé Villon blessé en ses Oeuvres, il n'y a si expert chirurgien qui le sceust panser sans apparence de cicatrice; et me suffira que le labeur qu'en ce j'ay employé soit agréable au Roy mon souverain, qui est cause et motif de ceste emprise et de l'exécution d'icelle, pour l'avoir veu voulentiers escouter et par très bon jugement estimer plusieurs passages des Oeuvres qui s'ensuyvent.

      MAROT

      AU ROY FRANÇOIS Ier.

      Si à Villon on treuve encor à dire,

      S'il n'est reduict ainsi qu'ay prétendu,

      A moy tout seul en soit le blasme (Sire),

      Qui plus y ay travaillé qu'entendu;

      Et s'il est mieux en son ordre estendu

      Que paravant, de sorte qu'on l'en prise,

      Le gré à vous en doyt estre rendu,

      Qui fustes seul cause de l'entreprise.

       PETIT TESTAMENT

       DE MAISTRE

       FRANÇOIS VILLON

       Table des matières

      FAIT L'AN 1456.

      Mil quatre cens cinquante et six,

      Je, François Villon, escollier,

      Considérant, de sens rassis,

      Le frain aux dents, franc au collier,

      Qu'on doit ses oeuvres conseiller,

      Comme Vegèce le racompte,

      Saige Romain, grand conseiller,

      Ou autrement on se mescompte.

      II.

      En ce temps que j'ay dit devant,

      Sur le Noël, morte saison,

      Lorsque les loups vivent de vent,

      Et qu'on se tient en sa maison,

      Pour le frimas, près du tison:

      Cy me vint vouloir de briser

      La très amoureuse prison

      Qui souloit mon cueur desbriser.

      III.

      

      Je le feis en telle façon,

      Voyant Celle devant mes yeulx

      Consentant à ma deffaçon,

      Sans ce que jà luy en fust mieulx;

      Dont je me deul et plains aux cieulx,

      En requérant d'elle vengence

      A tous les dieux venerieux,

      Et du grief d'amours allégence.

      IV.

      Et, se je pense à ma faveur,

      Ces doulx regrets et beaulx semblans

      De très decepvante saveur,

      Me trespercent jusques aux flancs:

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