Œuvres complètes de François Villon. François Villon
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Название: Œuvres complètes de François Villon

Автор: François Villon

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 4064066089603

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      De ceste vie sont bouffez:

      Autant en emporte ly vens.

      Voire, où sont de Constantinobles

      L'emperier aux poings dorez,

      Ou de France ly roy tresnobles,

      Sur tous autres roys décorez.

      Qui, pour ly grand Dieux adorez,

      

      Bastist eglises et convens?

      S'en son temps il fut honorez,

      Autant en emporte ly vens.

      Où sont de Vienne et de Grenobles

      Ly Daulphin, ly preux, ly senez?

      Où, de Dijon, Sallins et Dolles,

      Ly sires et ly filz aisnez?

      Où autant de leurs gens privez,

      Heraulx, trompettes, poursuyvans?

      Ont-ilz bien bouté soubz le nez?...

      Autant en emporte ly vens.

      ENVOI.

      Princes à mort sont destinez,

      Et tous autres qui sont vivans;

      S'ils en sont coursez ou tennez,

      Autant en emporte ly vens.

      XLII.

      Puys que papes, roys, filz de roys,

      Et conceuz en ventres de roynes,

      Sont enseveliz, mortz et froidz,

      En aultruy mains passent leurs resnes;

      Moy, pauvre mercerot de Renes,

      Mourray-je pas? Ouy, se Dieu plaist;

      Mais que j'aye faict mes estrenes,

      Honneste mort ne me desplaist.

      XLIII.

      Ce monde n'est perpetuel,

      Quoy que pense riche pillart;

      Tous sommes soubz coutel mortel.

      Ce confort prent pauvre vieillart,

      

      Lequel d'estre plaisant raillart

      Eut le bruyt, lorsque jeune estoit,

      Qu'on tiendrait à fol et paillait,

      Se, vieil, à railler se mettoit.

      XLIV.

      Or luy convient-il mendier,

      Car à ce force le contraint.

      Regrette huy sa mort, et hier;

      Tristesse son cueur si estrainct,

      Souvent, se n'estoit Dieu qu'il crainct,

      Il feroit un horrible faict.

      Si advient qu'en ce Dieu enfrainct,

      Et que luy-mesmes se deffaict.

      XLV.

      Car, s'en jeunesse il fut plaisant,

      Ores plus rien ne dit qui plaise.

      Tousjours vieil synge est desplaisant:

      Moue ne faict qui ne desplaise.

      S'il se taist, affin qu'il complaise,

      Il est tenu pour fol recreu;

      S'il parle, on luy dit qu'il se taise.

      Et qu'en son prunier n'a pas creu.

      XLVI.

      Aussi, ces pauvres femmelettes,

      Qui vieilles sont et n'ont de quoy,

      Quand voyent jeunes pucellettes

      En admenez et en requoy,

      Lors demandent à Dieu pourquoy

      Si tost nasquirent, n'a quel droit?

      Notre Seigneur s'en taist tout coy,

      Car, au tanser, il le perdroit.

      

      LES REGRETS

      DE LA BELLE HEAULMIÈRE

      Jà parvenue à vieillesse.

      Advis m'est que j'oy regretter

      La belle qui fut heaulmière,

      Soy jeune fille souhaitter

      Et parler en ceste manière:

      «Ha! vieillesse felonne et fière,

      Pourquoy m'as si tost abatue?

      Qui me tient que je ne me fière,

      Et qu'à ce coup je ne me tue?

      «Tollu m'as ma haulte franchise

      Que beauté m'avoit ordonné

      Sur clercz, marchans et gens d'Eglise:

      Car alors n'estoit homme né

      Qui tout le sien ne m'eust donné,

      Quoy qu'il en fust des repentailles,

      Mais que luy eusse abandonné

      Ce que reffusent truandailles.

      «A maint homme l'ay reffusé,

      Qui n'estoit à moy grand saigesse,

      Pour l'amour d'ung garson rusé,

      Auquel j'en feiz grande largesse.

      A qui que je feisse finesse,

      Par m'ame, je l'amoye bien!

      Or ne me faisoit que rudesse,

      Et ne m'amoyt que pour le mien.

      «Jà СКАЧАТЬ