Fables de La Fontaine. Jean de la Fontaine
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Читать онлайн книгу Fables de La Fontaine - Jean de la Fontaine страница 26

Название: Fables de La Fontaine

Автор: Jean de la Fontaine

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 4064066074258

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СКАЧАТЬ style="font-size:15px;">       Voyez-vous à nos pieds fouir incessamment

       Cette maudite laie, et creuser une mine?

       C’est pour déraciner le chêne assurément,

       Et de nos nourrissons attirer la ruine:

       L’arbre tombant, ils seront dévorés;

       Qu’ils s’en tiennent pour assurés.

       S’il m’en restoit un seul, j’adoucirois ma plainte.

       Au partir de ce lieu, qu’elle remplit de crainte,

       La perfide descend tout droit

       A l’endroit

       Où la laie étoit en gésine[18]. Ma bonne amie et ma voisine, Lui dit-elle tout bas, je vous donne un avis: L’aigle, si vous sortez, fondra sur vos petits. Obligez-moi de n’en rien dire; Son courroux tomberoit sur moi. Dans cette autre famille ayant semé l’effroi, La chatte en son trou se retire. L’aigle n’ose sortir, ni pourvoir aux besoins De ses petits; la laie encore moins: Sottes de ne pas voir que le plus grand des soins Ce doit être celui d’éviter la famine. A demeurer chez soi l’une et l’autre s’obstine, Pour secourir les siens dedans l’occasion: L’oiseau royal, en cas de mine; La laie, en cas d’irruption. La faim détruisit tout; il ne resta personne De la gent marcassine et de la gent aiglonne Qui n’allât de vie à trépas: Grand renfort pour messieurs les chats.

      Que ne sait point ourdir une langue traîtresse

       Par sa pernicieuse adresse!

       Des malheurs qui sont sortis

       De la boîte de Pandore,

       Celui qu’à meilleur droit tout l’univers abhorre,

       C’est la fourbe, à mon avis.

      VII

       Table des matières

      Chacun a son défaut, où toujours il revient:

       Honte ni peur n’y remédie.

      Sur ce propos d’un conte il me souvient:

       Je ne dis rien que je n’appuie

       De quelque exemple. Un suppôt de Bacchus

       Altéroit sa santé, son esprit et sa bourse:

       Telles gens n’ont pas fait la moitié de leur course,

       Qu’ils sont au bout de leurs écus.

       Un jour que celui-ci, plein du jus de la treille,

       Avoit laissé ses sens au fond d’une bouteille,

       Sa femme l’enferma dans un certain tombeau.

       Là, les vapeurs du vin nouveau

       Cuvèrent à loisir. A son réveil il treuve

       L’attirail de la mort à l’entour de son corps,

       Un luminaire, un drap des morts.

       Oh! dit-il, qu’est ceci? Ma femme est-elle veuve?

       Là-dessus son épouse, en habit d’Alecton,

       Masquée, et de sa voix contrefaisant le ton,

       Vient au prétendu mort, approche de sa bière,

       Lui présente un chaudeau propre pour Lucifer.

       L’époux alors ne doute en aucune manière

       Qu’il ne soit citoyen d’enfer.

       Quelle personne es-tu? dit-il à ce fantôme.—

       La cellerière du royaume

       De Satan, reprit-elle, et je porte à manger

       A ceux qu’enclôt la tombe noire.

       Le mari repart, sans songer:

       Tu ne leur portes point à boire?

      VIII

       Table des matières

      Quand l’enfer eut produit la goutte et l’araignée,

       Mes filles, leur dit-il, vous pouvez vous vanter

       D’être pour l’humaine lignée

       Également à redouter.

       Or avisons aux lieux qu’il vous faut habiter.

       Voyez-vous ces cases étraites[19], Et ces palais si grands, si beaux, si bien dorés? Je me suis proposé d’en faire vos retraites. Tenez donc, voici deux bûchettes; Accommodez-vous, ou tirez.— Il n’est rien, dit l’aragne[20], aux cases qui me plaise. L’autre, tout au rebours, voyant les palais pleins De ces gens nommés médecins, Ne crut pas y pouvoir demeurer à son aise. Elle prend l’autre lot, y plante le piquet, S’étend à son plaisir sur l’orteil d’un pauvre homme, Disant: Je ne crois pas qu’en ce poste je chôme, Ni que d’en déloger et faire mon paquet Jamais Hippocrate me somme. L’aragne cependant se campe en un lambris, Comme si de ces lieux elle eût fait bail à vie; Travaille à demeurer: voilà sa toile ourdie, Voilà des moucherons de pris. Une servante vient balayer tout l’ouvrage. Autre toile tissue, autre coup de balai. Le pauvre bestion tous les jours déménage. Enfin, après un long essai, Il va trouver la goutte. Elle étoit en campagne, Plus malheureuse mille fois Que la plus malheureuse aragne. Son hôte la menoit tantôt fendre du bois, Tantôt fouir, houer: goutte bien tracassée Est, dit-on, à demi pansée. Oh! je ne saurois plus, dit-elle, y résister. Changeons, ma sœur l’aragne. Et l’autre d’écouter: Elle la prend au mot, se glisse en la cabane: Point de coup de balai qui l’oblige à changer. La goutte, d’autre part, va tout droit se СКАЧАТЬ