Fables de La Fontaine. Jean de la Fontaine
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Fables de La Fontaine - Jean de la Fontaine страница 17

Название: Fables de La Fontaine

Автор: Jean de la Fontaine

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066074258

isbn:

СКАЧАТЬ alt=""/>

      VIII

       Table des matières

      L’aigle donnoit la chasse à maître Jean lapin,

       Qui droit à son terrier s’enfuyoit au plus vite.

       Le trou de l’escarbot se rencontre en chemin.

       Je laisse à penser si ce gîte

       Etoit sûr: mais où mieux? Jean lapin s’y blottit.

       L’aigle fondant sur lui nonobstant cet asile,

       L’escarbot intercède, et dit:

       Princesse des oiseaux, il vous est fort facile

       D’enlever malgré moi ce pauvre malheureux:

       Mais ne me faites pas cet affront, je vous prie,

       Et puisque Jean lapin vous demande la vie,

       Donnez-la-lui, de grâce, ou l’ôtez à tous deux:

       C’est mon voisin, c’est mon compère.

       L’oiseau de Jupiter, sans répondre un seul mot,

       Choque de l’aile l’escarbot,

       L’étourdit, l’oblige à se taire,

       Enlève Jean lapin. L’escarbot indigné

       Vole au nid de l’oiseau, fracasse, en son absence,

       Ses œufs, ses tendres œufs, sa plus douce espérance:

       Pas un seul ne fut épargné.

       L’aigle étant de retour, et voyant ce ménage,

       Remplit le ciel de cris; et, pour comble de rage,

       Ne sait sur qui venger le tort qu’elle a souffert.

       Elle gémit en vain; sa plainte au vent se perd.

       Il fallut pour cet an vivre en mère affligée.

       L’an suivant, elle mit son nid en lieu plus haut.

       L’escarbot prend son temps, fait faire aux œufs le saut:

       La mort de Jean lapin derechef est vengée.

       Ce second deuil fut tel que l’écho de ces bois

       N’en dormit de plus de six mois.

       L’oiseau qui porte Ganymède

       Du monarque des dieux enfin implore l’aide,

       Dépose en son giron ses œufs, et croit qu’en paix

       Ils seront dans ce lieu; que, pour ses intérêts,

       Jupiter se verra contraint de les défendre:

       Hardi qui les iroit là prendre.

       Aussi ne les y prit-on pas.

       Leur ennemi changea de note,

       Sur la robe du dieu fit tomber une crotte:

       Le dieu, la secouant, jeta les œufs à bas.

       Quand l’aigle sut l’inadvertance,

       Elle menaça Jupiter

       D’abandonner sa cour, d’aller vivre au désert;

       Avec mainte autre extravagance.

       Le pauvre Jupiter se tut:

       Devant son tribunal l’escarbot comparut,

       Fit sa plainte et conta l’affaire.

       On fit entendre à l’aigle, enfin, qu’elle avoit tort.

       Mais les deux ennemis ne voulant point d’accord,

       Le monarque des dieux s’avisa, pour bien faire,

       De transporter le temps où l’aigle fait l’amour

       En une autre saison, quand la race escarbote

       Est en quartier d’hiver, et, comme la marmotte,

       Se cache et ne voit point le jour.

      IX

       Table des matières

      Va-t’en, chétif insecte, excrément de la terre!

       C’est en ces mots que le lion

       Parloit un jour au moucheron.

       L’autre lui déclara la guerre:

       Penses-tu, lui dit-il, que ton titre de roi

       Me fasse peur ni me soucie?

       Un bœuf est plus puissant que toi;

       Je le mène à ma fantaisie.

       A peine il achevoit ces mots

       Que lui-même il sonna la charge,

       Fut le trompette et le héros.

       Dans l’abord il se met au large;

       Puis prend son temps, fond sur le cou

       Du lion qu’il rend presque fou.

       Le quadrupède écume, et son œil étincelle;

       Il rugit. On se cache, on tremble à l’environ,

       Et cette alarme universelle

       Est l’ouvrage d’un moucheron.

       Un avorton de mouche en cent lieux le harcèle,

       Tantôt pique l’échine СКАЧАТЬ