Fables de La Fontaine. Jean de la Fontaine
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Название: Fables de La Fontaine

Автор: Jean de la Fontaine

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 4064066074258

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СКАЧАТЬ Chacun étant en belle humeur,

       Un domestique accourt, l’avertit qu’à la porte

       Deux hommes demandoient à le voir promptement.

       Il sort de table; et la cohorte

       N’en perd pas un seul coup de dent.

       Ces deux hommes étoient les gémeaux de l’éloge.

       Tous deux lui rendent grâce; et, pour prix de ses vers,

       Ils l’avertissent qu’il déloge,

       Et que cette maison va tomber à l’envers.

       La prédiction en fut vraie.

       Un pilier manque; et le plafonds,

       Ne trouvant plus rien qui l’étaie,

       Tombe sur le festin, brise plats et flacons,

       N’en fait pas moins aux échansons.

       Ce ne fut pas le pis: car, pour rendre complète

       La vengeance due au poëte,

       Une poutre cassa les jambes à l’athlète,

       Et renvoya les conviés

       Pour la plupart estropiés.

       La renommée eut soin de publier l’affaire.

       Chacun cria: Miracle! On doubla le salaire

       Que méritoient les vers d’un homme aimé des dieux.

       Il n’étoit fils de bonne mère

       Qui, les payant à qui mieux mieux,

       Pour ses ancêtres n’en fît faire.

      Je reviens à mon texte: et dis premièrement,

       Qu’on ne sauroit manquer de louer largement

       Les dieux et leurs pareils; de plus, que Melpomène

       Souvent, sans déroger, trafique de sa peine;

       Enfin, qu’on doit tenir notre art en quelque prix.

       Les grands se font honneur dès lors qu’ils nous font grâce:

       Jadis l’Olympe et le Parnasse

       Étoient frères et bons amis.

      XV

       Table des matières

      Un malheureux appeloit tous les jours

       La Mort à son secours.

       O Mort! lui disoit-il, que tu me sembles belle!

       Viens vite, viens finir ma fortune cruelle!

       La Mort crut, en venant, l’obliger en effet.

       Elle frappe à sa porte, elle entre, elle se montre.

       Que vois-je! cria-t-il: ôtez-moi cet objet!

       Qu’il est hideux! que sa rencontre

       Me cause d’horreur et d’effroi!

       N’approche pas, ô Mort! ô Mort, retire-toi!

       Mécénas fut un galant homme;

       Il a dit quelque part: Qu’on me rende impotent,

       Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu’en somme

       Je vive, c’est assez, je suis plus que content.

       Ne viens jamais, ô Mort! on t’en dit tout autant.

      Ce sujet a été traité d’une autre façon par Ésope, comme la fable suivante le fera voir. Je composai celle-ci pour une raison qui me contraignoit de rendre la chose ainsi générale. Mais quelqu’un me fit connoître que j’eusse beaucoup mieux fait de suivre mon original, et que je laissois passer un des plus beaux traits qui fût dans Ésope. Cela m’obligea d’y avoir recours. Nous ne saurions aller plus avant que les anciens: ils ne nous ont laissé pour notre part que la gloire de les bien suivre. Je joins toutefois ma fable à celle d’Ésope, non que la mienne le mérite, mais à cause du mot de Mécénas, que j’y fais entrer, et qui est si beau et si à propos, que je n’ai pas cru le devoir omettre.

      XVI

       Table des matières

      Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée,

       Sous le faix du fagot aussi bien que des ans

       Gémissant et courbé, marchoit à pas pesants,

       Et tâchoit de gagner sa chaumine enfumée.

       Enfin, n’en pouvant plus d’efforts et de douleur,

       Il met bas son fagot, il songe à son malheur.

       Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est au monde?

       En est-il un plus pauvre en la machine ronde?

       Point de pain quelquefois, et jamais de repos:

       Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,

       Le créancier et la corvée,

       Lui font d’un malheureux la peinture achevée.

       Il appelle la Mort. Elle vient sans tarder,

       Lui demande ce qu’il faut faire.

       C’est, dit-il, afin de m’aider

       A recharger ce bois; tu ne tarderas guère.

      Le trépas vient tout guérir,

       Mais ne bougeons d’où nous sommes:

       Plutôt СКАЧАТЬ