Название: UKAPISME - Une Gauche perdue
Автор: Christopher Ford
Издательство: Автор
Жанр: Социальная психология
isbn: 9783838268996
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40 P. Diatliv, du Comité Central du POSDU, écrivait à Levynsky pour défendre la ligne anti-guerre adoptée par Yurkevych : «Ainsi, votre édito selon lequel les vues de Bortoba sont celles, personnelles, de « Mr. Rybalka » [Yurkevych] est contraire aux faits … Car vous, camarade, êtes quelqu'un de familier avec le programme et la tactique de notre parti, et il n'y a aucun doute que les vues de Borotba correspondent aux traditions du PSDU. » (Dorshenko p. 62).
41 « Guerre ou révolution », Borotba n° 4, septembre 1915, p. 3-6.
42 Rybalka, « L'Ukraine et la guerre », p. 54.
43 Yurkevych avait reçu un large soutien dans le POSDR, incluant Léon Trotsky, Manouilsky et le groupe de gauche Vperyod.
44 « En outre nous sommes en accord avec les bolcheviks dans leur lutte décisive contre le social-patriotisme. Les efforts des mencheviks pour masquer la pestilence social-patriote, qui dans cette guerre s'est montrée tel qu'elle est dans sa nudité pour toute l'Internationale, ne sont qu'un écho de l'opportunisme mondial -et nous devons lui déclare la guerre si nous voulons sauver le socialisme d'une nouvelle catastrophe intellectuelle. Quiconque déclare que les bolcheviks sont la tendance des « scissionnistes » parce qu'ils luttent contre l'infection patriotique dans l'Internationale, soit ne comprennent pas la signification fondamentale de ce courant dans la crise du socialisme mondial, soit sont eux-mêmes infectés de patriotisme. » (« Les social-démocrates russes et nous », Borotba n°2, avril 1915, p.3).
45 Rybalka « Les social-démocrates russes ». Réédité en russe et ukrainien par Yvan Maistrenko, Munich, Sucanist, 1969. Les citations viennent de la traduction anglaise de Myroslav Yurkevych, « Les social-démocrates russes et la question nationale ». Rybalka « Les social-démocrates russes » p. 59.
46 Rybalka « Les social-démocrates russes » p. 77.
47 Rybalka « Les social-démocrates russes » p. 78.
48 Yurkevych a notamment influencé le comités de Moscou et de Petrograd du POSDU qui ont réédité ses articles de Borotba dans leur journal Nashe Zhyttya.
49 Doroshenko p. 37.
50 Le POSDU grandit fortement en 1917 ; fin mai il déclare s'être « transformé en une organisation de masse » ; fin 1917 il revendique 40 000 membres (Robitnycha Hazeta, 6 mai 1917, cité par Bojcun, Working Class, p. 279).
51 Vynnychenko, Vidrodzhennia natsii, vol. 2, p. 102.
52 Porsh, Mykola. Pro Avtonomiyu Ukrainy. Kyiv: Prosvita, 1907, p. 31
53 Lyst Tsk Vikonomy Kominternu Pro Vzayemovidnostini Mizh UKP i KP(b)U, 27 aoput 1924 (Bachinsjyi, pp. 524-525).
54 V. Vinnychenko; Rozlad i pododzhennia (cité par Rudnysty p. 419)
[NdT : l'interprétation de la Rada centrale de 1917 comme n'étant pas un organisme bourgeois, mais bien une structure « soviétique » ou « conseilliste » réalisant l'unité de la classe ouvrière et de la petite bourgeoisie, reprise par Christopher Ford de Vynnychenko et des marxistes ukrainiens, est en rupture avec toute l'interprétation traditionnelle, y compris celle d'historiens se situant à gauche du stalinisme comme E.H. Carr ou P. Broué, qui ont repris la position du parti bolchevik russe, et en rupture aussi bien entendu avec l'interprétation soviétique officielle. Mais d'autre part elle contredit aussi la mémoire officielle du nationalisme ukrainien dans ses expressions dominantes depuis 1991, qui se réclame de la Rada de 1917 précisément parce qu'elle est censée avoir dés le début lutté contre les soviets et contre « le communisme », et qu'elle aurait été un parlement classique, ce qu'elle n'a manifestement jamais été.
D'autre part, dans la phrase qui suit cet appel de note 54, l'auteur donne l'énumération par Vynnytchenko des courants révolutionnaires « universels », c'est-à-dire n'excluant ni la question nationale ni aucune autre question de l'émancipation humaine, du champ de leur combat, en Ukraine en 1917. Ce point est éclairant. Les courants cités sont au nombre de trois, et par ordre d'importance dans les masses il faudrait sans doute mettre en tête les borotbistes, SR de gauche ukrainiens formant un parti de masse, suivi du courant dont il est ici question, celui du marxisme ukrainien continué dans l'UKP ou « oukapistes », suivi des bolcheviks fédéralistes, à savoir Serhii Mazlakh et Vasyl Shakhray dont il sera question plus loin. Attention, dans leur cas, aux confusions que peut induire le terme « fédéraliste » : il signifie en fait indépendantiste, car l'idée est celle d'une Ukraine qui s'autodétermine librement à se fédérer avec la Russie et d'autres peuples, mais doit donc, pour cela, être indépendante, doit disposer de sa souveraineté nationale.]
55 Il vaut la peine de signaler que le POSDU joua un rôle pivot dans la révolution de Février à Petrograd.
[NdT : sans doute dans la garnison avec les soldats d'origine ukrainienne, mais là, on voudrait en savoir plus ! ]
56 Vinnytchenko, Rozlad i pohodzhennia (cité par Rudnytsky, Ivan L. Essays in Modern Ukrainian History. Edmonton: Canadian Institute of Ukrainian Studies, 1987, p.419).
[NdT : on remarquera que Vynnytchenko écrit systématiquement que les choses « semblaient » être ainsi. La suite du texte expliquera ce doute.]
57 Richytsky, (Anatoly Pisotsky) Andriy. « Memorandum Ukrainskoi Kumunistichnoi Partii», 1920, Dokumenty Ukrainskoho Komunizmu. Ed. Ivan Maistrenko. New York: Prolog, 1962, pp. 45–66.
58 Vynnychenko, Vidrodzhennia natsii, vol. 2 p. 251-2.
59 Porsh rapporte ceci : « Au début la Rada Centrale était un bloc de partis unis sur le mot-d'ordre d'autonomie ou de fédération. Quand notre parti entra à la Rada, il remis son orientation de classe au coeur de la question nationale. Certains de nos camarades disaient très clairement que tant que nous n'avions pas atteint l'objectif de l'unité il ne devait pas y avoir de lutte de classe à la Rada Centrale … Pour autant que je sache, les social-démocrates ukrainiens n'avaient pas le droit de compromettre ainsi les intérêts de classe au nom de la défense générale de la nation avant tout. » (Robitnycha Hazeta, 4 octobre 1917). Selon Vynnytchenko, ceci ne provenait pas simplement de leur sociologie, ou de l'opportunisme, mais de ce qu'ils agissaient « en tant que démocrates, républicains et révolutionnaires nationaux plutôt qu'en tant que socialistes » (Vynnychenko, Vidrodzhennia natsii, vol.2, pp. 89-90).