Название: Liaisons Interdites
Автор: Victory Storm
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Жанр: Современные любовные романы
isbn: 9788835408321
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À ce moment‑là je perçus avec certitude que j’étais celle qui avait la plus faible probabilité de survie.
Je ne pouvais pas voir l’expression de mon visage mais elle dut être suffisamment éloquente pour que Lorenzo me lâchât.
“Vous ne pouvez pas rester ici”, murmura‑t‑il tout près de moi, tandis que sa main allongée et soignée s’éloignait de mon bras mince et éprouvé par cette expérience surréaliste.
J’en restai bouche bée. Comment Lorenzo Orlando avait‑il découvert que j’appartenais à la famille Rinaldi ?
Je bredouillai : “Je... je...”, incapable de trouver une excuse plausible.
“Je ne tolère pas les freelances et en ce moment je n’ai pas l’intention d’embaucher de nouvelles entraîneuses”, m’avertit‑il d’un ton sévère, me montrant d’un signe de tête un groupe de femmes élégantes et sexy qui flirtaient et bavardaient aimablement avec des clients.
Entraîneuses ?!
Lorenzo m’avait prise pour une call girl !
Regardant ma robe je m’aperçus qu’elle était assez osée ; mais je n’imaginais pas qu’on pût me prendre pour une fille aux mœurs légères.
En outre je trouvais mesquin et digne d’un esprit étroit de juger une femme sur ses habits.
Relevant le menton et adoptant l’attitude la plus froissée et la plus hautaine possible, je m’approchai calmement de l’individu auquel j’aurais voulu flanquer des baffes.
“Je ne suis pas une prostituée”, dis-je, vexée, recouvant l’usage de ma voix suite à la colère subite qui parcourait mon corps en cet instant.
“Elles non plus. Ce ne sont que des entraîneuses. Si elles offrent un supplément de service ce n’est pas mon problème. L’essentiel est qu’elles le fassent en dehors d’ici”, répliqua‑t‑il, surpris par le ton fort peu amène de ma voix.
Je répondis aigrement et sur un ton résolu : “Très bien, je rectifie : je ne suis pas une entraîneuse.”
“Les apparences sont parfois trompeuses”, répondit‑il, décidé à avoir raison. Apparemment je n’étais pas la seule à me comporter avec une telle attitude vis‑à‑vis du personnel.
Intérieurement je souris : je sentais l’envie de combattre cette bataille et de remporter la victoire.
Qui sait d’où me venait ce courage subit après avoir eu aussi peur... C’était peut‑être l’adrénaline qui me tendait comme un ressort.
“Je vous en prie. Je vous pardonne. Je peux imaginer que quelqu’un qui vient d’être récemment libéré puisse avoir des moments de trouble et se méprendre face à des situations sans équivoque.”
Il répéta, perplexe : “Libéré ?”, avec une pointe de menace dans la voix. Il était clair qu’il faisait un gros effort pour ne pas m’agresser.
Je pris mon courage à deux mains, grâce au sang‑froid qu’il montrait sans céder d’un pouce. Je connaissais cette forme d’orgueil et je savais ce qu’elle cachait.
“Oui. Admettez‑le : cela fait combien de temps que vous êtes sorti ? Deux jours ? Une semaine ?”
“Sorti de quoi ?”, demanda‑t‑il sèchement, faisant un effort notoire sur lui‑même, bien que je ne doutais pas qu’il connût la réponse.
“De prison, évidemment. Je suis capable de reconnaître quelqu’un qui sort de prison et qui a du mal à se réadapter aux règles de la vie en société.”
De stupeur il ouvrit brièvement la bouche : il n’était assurément pas habitué à ce qu’on lui parle ainsi. Mais il était trop posé pour jeter le masque d’homme parfait qu’il affichait en présence des autres.
“Qu’est‑ce qui vous fait croire que je viens de sortir de prison ?”, siffla Lorenzo, les yeux rétrécis et serrant la mâchoire.
“Par votre apparence.”
“Par mon apparence”, répéta‑t‑il posément, comme le calme avant la tempête
Je renchéris : “Oui, bien sûr. Ces cheveux n’ont pas connu les ciseaux du coiffeur ni un peigne depuis belle lurette”, lui montrant sa chevelure savamment décoiffée, sans manquer d’élégance. “Même cette ébauche de barbe vous donne l’air d’avoir vécu, un passé dissipé... Sans parler des cernes sous vos yeux qui ne laissent pas présager des nuits calmes ; ce qui est compréhensible : je suppose qu’il est difficile de partager une cellule avec un étranger qui pourrait avoir de mauvaises intentions. Malheureusement il n’existe pas encore de législation relativement aux abus sexuels entre détenus, donc vous avez toute ma compréhension.”
“Je crois que j’ai compris”, m’arrêta‑t‑il, incapable d’écouter autre chose sortir de ma bouche. “Navré de vous décevoir mais je n’ai jamais les pieds en prison.”
“Les apparences sont parfois trompeuses”, m’exclamai‑je avec une sourire diabolique et un haussement d’épaules en répétant ses propres paroles.
“ Touché”, murmura‑t‑il avec un demi‑sourire, comprenant mon intention de me venger d’avoir été prise pour une entraîneuse.
“Permettez‑moi de vous offrir un verre”, offrit‑il pour s’excuser alors que je m’apprêtais à partir. Je le dévisageai et son expression du style ‘ ça ne s’arrêtera pas là’ m’alarma.
Je le bloquai instantanément : “Je n’accepte pas de cadeau de la part d’inconnus”, et déposai un billet sur le comptoir, amplement suffisant pour couvrir le coût du Bellini tout en laissant un généreux pourboire au barman.
“J’étais sûr que cela ne serait pas nécessaire mais... soit, je me présente : Lorenzo Orlando, propriétaire du Bridge”, dit‑il me tendant la main.
Je regardai cette main tentatrice et mon cœur se mit à battre la chamade.
L’idée de le toucher me laissait présager de faire quelque chose d’interdit et punissable de la pire des manières.
Ginevra, tu joues avec le feu !
Toute mon arrogance de l’instant d’avant m’abandonna, aussi rapidement qu’elle était arrivée.
“Je vous jure que je ne mords pas”, murmura‑t‑il, notant mon hésitation à lui serrer la main.
“Mia, où étais‑tu fourrée ?”, intervint Maya, me faisant sursauter. Je ne l’avais pas vue s’approcher et je ne m’attendais pas à son bras passé autour de mes épaules.
Je le regardai brièvement et compris qu’elle accourait à mon secours.
“Mia”, СКАЧАТЬ