L’Assassin Zéro. Джек Марс
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Читать онлайн книгу L’Assassin Zéro - Джек Марс страница 8

СКАЧАТЬ verre dans sa main. “De la bière ?”

      “Un thé glacé.” Il esquissa un sourire timide. “Je n’ai pas bu un verre depuis que j’ai repris le boulot.”

      “Et comment ça se passe ?”

      “Pas trop mal,” admit-il. “Je n’ai participé à aucune mission de terrain récemment, étant donné que je m’occupe de Sara et que je dois encore finir de me remettre en forme.”

      “J’allais justement te dire que tu as perdu du poids. Tu as l’air en bien meilleure forme que…”

      Que la dernière fois que je t’ai vu, allait dire Maya, mais elle s’interrompit, car elle ne voulait pas faire remonter le souvenir de cette visite, quand elle avait emmené Greg à la maison, qu’elle s’était mise en colère, qu’elle était partie subitement en abandonnant Greg sur place et qu’elle avait dit à son père qu’elle ne voulait plus jamais le revoir.

      “Merci,” se hâta-t-il de dire, pensant clairement à la même chose. “L’école se passe bien ?”

      Elle le lui avait déjà dit plus tôt, pendant le dîner, mais il semblait qu’il ne la croyait pas vraiment… et elle se rappela qu’une partie de son boulot consistait à savoir lire à travers les gens. Ça ne servait pas à grand-chose de lui mentir, mais ça ne voulait pas dire non plus qu’elle devait tout lui raconter.

      “Je n’ai pas vraiment envie de parler de l’école,” lui dit-elle de but en blanc. Elle ne voulait pas lui dire qu’il manquait parfois des choses dans son casier, ni que les garçons lui criaient des horreurs à travers la cour, ou qu’elle avait la sensation persistante que ce n’était que le début de la tourmente et que plus elle les ignorerait, plus les garçons de West Point continueraient.

      “Pas de souci.” Son père se râcla la gorge. “Euh, il faut que je te dise un truc de mon côté. J’aurais dû vous poser la question avant, mais Maria n’avait nulle part où aller demain, et ça ne me semblait pas juste…”

      “C’est bon, Papa.” Maya sourit à sa tentative bizarre de lui demander sa permission. “Bien sûr que ça ne me dérange pas, et tu n’as pas à me demander mon approbation.”

      Il haussa les épaules. “Je suppose que tu as raison. C’est juste que… tu as tellement grandi à présent, et ta sœur aussi. J’ai manqué des étapes importantes.”

      Maya acquiesça légèrement, même si elle ne ressentait pas le besoin de verbaliser son accord. Aussi, elle changea de sujet. “C’est bien ce que tu fais pour Sara, l’aider ainsi. J’ai l’impression qu’elle en a vraiment besoin.”

      Cette fois, ce fut son père qui hocha légèrement la tête, le regard dans le vide. “Je ferai tout ce que je peux pour elle,” dit-il avec mélancolie. “Mais j’ai bien peur que ça ne suffise pas.”

      “Qu’est-ce que tu veux dire ?”

      Il but une gorgée de son thé glacé avant d’expliquer. “La semaine dernière, nous sommes allés dîner, rien que tous les deux, dans un resto en ville. On a papoté, c’était sympa. Elle semblait aller bien. Quand l’addition est arrivée, j’ai payé avec un billet de cent dollars. Et il s’est passé quelque chose à ce moment-là. C’était comme si un ombre passait sur elle. Je l’ai vue regarder l’argent, puis la porte, et…”

      Son père n’en dit pas plus, mais Maya n’avait pas besoin qu’il développe. À présent, elle comprenait le commentaire qu’avait fait Sara plus tôt. Elle avait en fait pensé à prendre l’argent et à s’enfuir. Elle n’aurait pas été bien loin avec cent dollars, mais elle réfléchissait probablement à très court terme : se faire un rail dès qu’elle pourrait.

      “Je suis sûr que tu as remarqué,” poursuivit son père, “que cet endroit est plutôt vide. Je n’ai pas vraiment mis grand-chose, parce que…”

      Parce que tu as peur qu’elle puisse le voler, le vendre, et s’enfuir à nouveau. La CIA ne l’avait encore envoyé nulle part depuis que Sara vivait avec lui. Pourtant, tôt ou tard, ils le feraient… et ensuite quoi ? Est-ce que Sara se contenterait de rester posée ici à attendre son retour ? Ou risquait-elle de prendre la fuite si elle était livrée à elle-même et à ses démons ?

      “C’est bien plus grave que je ne le pensais,” murmura Maya. Puis, d’un air résolu et sans y réfléchir à deux fois, elle ajouta, “Je reste.”

      “Quoi ?”

      Elle hocha la tête. “Je reste. Il ne reste que trois semaines d’école avant les congés de Noël. Je peux assurer le boulot. Je resterai ici pendant les vacances et je rentrerai à New York après le Nouvel An.”

      “Non,” lui dit fermement Zéro. “Hors de question…”

      “Elle a besoin d’aide. Elle a besoin de soutien.” Maya ne savait pas vraiment quel type de soutien elle pourrait apporter à sa sœur, mais elle aurait le temps de le découvrir. “C’est bon, je peux gérer.”

      “Ce n’est pas ton rôle.” Son père se pencha et lui toucha la main. Elle tressaillit presque, mais ses doigts se refermèrent sur les siens. “J’apprécie ta proposition et je suis sûr que Sara l’apprécierait aussi. Mais tu as des buts. Tu as un but. Tu as travaillé dur pour ça, et tu dois aller jusqu’au bout.”

      Maya cligna des yeux, légèrement prise de court. Pas une seule fois son père l’avait soutenue dans son but de rejoindre la CIA, de devenir la plus jeune agente de l’histoire. En fait, il avait même souvent tenté de la dissuader, mais elle était restée de marbre.

      Il sourit, paraissant comprendre sa surprise. “Ne te méprends pas. Je n’aime toujours pas cette idée du tout. Mais tu es adulte maintenant, c’est ta vie. C’est à toi de prendre la décision.”

      Elle sourit à son tour. Il avait changé. Et peut-être qu’après tout, il y avait une chance pour que leur relation redevienne comme avant. Mais il restait tout de même la question de savoir quoi faire à propos de Sara.

      “Je crois,” dit-elle avec prudence, “que Sara a peut-être besoin d’une aide plus importante que celle que nous pouvons lui apporter. Je pense qu’elle aurait peut-être besoin de l’aide de professionnels.”

      Son père acquiesça comme s’il le savait déjà, comme s’il avait lui-même réfléchi à la question mais qu’il avait besoin de l’entendre dire par quelqu’un d’autre. Elle serra doucement sa main de manière rassurante et ils laissèrent le silence s’installer entre eux. Aucun des deux ne savait ce qui se passerait ensuite mais, pour le moment, tout ce qui comptait était qu’ils étaient une famille.

      CHAPITRE TROIS

      Quiconque a surnommé New York “la ville qui ne dort jamais” n’est jamais allé à La Vieille Havane, songea Alvaro en se dirigeant vers le port et le Malecón. De jour, La Vieille Havane était une magnifique partie de la ville, un riche mélange d’histoire et d’art, de nourriture et de culture. Les rues étaient bouchées par le trafic et l’air était empli des bruits de construction provenant des divers projets de rénovation pour faire entrer le vingt-et-unième siècle dans les parties les plus anciennes de La Havane.

      Mais de nuit… c’était de nuit que la ville montrait ses vraies couleurs. Les lumières, les odeurs, la musique, les rires : et le Malecón était the СКАЧАТЬ