Название: L’Assassin Zéro
Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Un Thriller d’Espionnage de L'Agent Zéro
isbn: 9781094306391
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Il tendit la main et elle la saisit. Ses doigts étaient chauds entre les siens et il la conduisit sur la piste de danse qui n’était rien de plus qu’un tiers de la salle à l’avant du bar, où les tables avaient été poussées sur le côté afin de faire de la place à la vingtaine de clients qui étaient venus pour la musique.
“La salsa, ce n’est pas faire les bons pas,” lui dit-il. “Il s’agit de ressentir la musique. Comme ça.” Alors que le groupe entamait la chanson suivante, Alvaro s’avança en rythme, se balançant sur son pied arrière, avant de reculer à nouveau. Ses coudes s’écartaient avec relâchement sur les côtés, une main toujours dans la sienne, ses hanches ondulant avec ses pas. Il n’était pas du tout un expert, mais il était doté d’un sens inné du rythme qui faisait que même les pasos les plus simples avaient l’air impressionnants chez lui.
“Comme ça ?” La fille imita ses pas de manière rigide.
Il esquissa un sourire. “Sí. Mais plus détendue. Fais comme moi. Un, deux, trois, pause. Cinq, six, sept, pause.”
La fille rigola nerveusement avant de se jeter elle aussi dans le rythme, se détendant en gagnant de l’assurance dans ses mouvements. Alvaro attendait son heure, ne dévoilant pas encore son jeu. Il attendit que la chanson s’achève et qu’une autre commence avant de poser doucement une main sur sa hanche, chacune d’elles bougeant toujours en rythme. Puis, il dit, “Tu es très jolie. Comment tu t’appelles ?”
La fille devint toute rouge à nouveau. “Megan.”
“Megan,” répéta-t-il. “Je m’appelle Alvaro.”
La fille, Megan, sembla se détendre encore plus après ça, succombant au charme de cet étranger bronzé et charmant dans un pays exotique. Il l’avait amenée exactement où il voulait. Elle osa se rapprocher de lui, ferma les yeux, ressentant la musique comme il le lui avait indiqué, ses hanches ondulant à chaque petit paso de salsa, s’approchant et s’éloignant, pas aussi belles et dessinées que celles de Luisa, se dit-il, mais tout aussi attirantes. Alvaro savait d’expérience qu’il ne fallait pas aller trop vite, qu’il fallait laisser la musique et son imagination prendre la main en premier, et ensuite…
Il fronça les sourcils en sentant quelque chose trembler en lui. C’était bizarre que la musique électronique pulsative du club d’à côté soit audible à travers les murs, mais il aurait juré l’avoir entendue.
Pas entendue, réalisa-t-il…ressentie. Il sentit un étrange battement dans son corps, difficile à discerner et encore plus dur à décrire, à tel point que sa première hypothèse avait penché pour les basses des enceintes trop puissantes du club voisin. Sa partenaire de danse ouvrit les yeux, le visage empreint d’inquiétude. Elle l’avait senti aussi.
Soudain, le club tout entier tournoya ou, du moins, c’est ce dont eut l’impression Alvaro pendant qu’il était pris de vertiges. Il chancela sur le côté, se rattrapant sur son pied gauche pour éviter la chute. L’américaine n’eut pas cette chance. Elle tomba à genoux. Un à un, les musiciens du groupe cessèrent de jouer, et Alvaro put entendre les gémissements et les cris apeurés des clients de La Piedra avec, en toile de fond, le martèlement sourd des basses du club d’à côté.
Peu importe ce que c’était, ça affectait tout le monde.
Un puissant mal de tête s’empara de son crâne, tandis que la nausée montait en lui. Alvaro tourna vivement la tête à gauche, juste à temps pour voir Luisa tomber derrière le bar.
Luisa !
Il parvint à faire deux pas avant que les vertiges ne reprennent le dessus, l’envoyant s’écrouler contre une table. Du verre se brisa au sol, alors qu’il renversait la table. Une femme hurla, mais Alvaro n’arrivait pas à localiser son cri.
Il tomba sur les mains et les genoux, puis rampa, déterminé à retrouver Luisa. À les tirer de là, même s’ils devaient se traîner au sol pour ça. Mais quand il leva de nouveau les yeux, il ne distingua que des formes vagues. Sa vision se brouillait. Les bruits du bar paniqué s’estompèrent, remplacés par un seul sifflement aigu. Les couleurs vives de La Piedra s’affadirent, les bords de sa vision devenant bruns, puis noirs. C’est alors qu’Alvaro laissa tomber sa tête au sol, nauséeux, étourdi et incapable d’entendre quoi que ce soit d’autre que le sifflement avant de perdre connaissance.
CHAPITRE QUATRE
Jonathan Rutledge n’avait pas envie de sortir du lit.
Il fallait bien avouer que ce lit était extraordinaire, un lit king-size qui portait bien son nom, taillé pour un roi. Toutefois, il se demandait en cette heure matinale s’il ne serait pas plus approprié de l’appeler président-size.
Il grommela en se retournant et tendit instinctivement la main vers l’emplacement vide à côté de lui. Il songea que c’était bizarre qu’il reste toujours de son côté du lit, même quand Deidre n’était pas là. Il était ébahi par la rapidité avec laquelle elle s’était adaptée à sa nouvelle position. Elle était actuellement en tournée dans le Midwest, faisant du lobbying afin de trouver des fonds pour des programmes d’art et de musique dans les écoles publiques, pendant qu’il enfonçait un peu plus son visage dans l’oreiller, comme s’il pouvait noyer le bruit dont il savait qu’il allait arriver à tout moment.
À ce moment-là, le téléphone sonna à nouveau sur sa table de chevet.
“Non,” se dit-il. C’était Thanksgiving aujourd’hui. Les seules choses qu’il avait à son agenda étaient de gracier une dinde, de poser pour quelques photos avec ses filles, puis de profiter d’un bon repas en privé avec elles. Pourquoi est-ce qu’on viendrait l’embêter à l’aube pendant un jour férié ?
Un bref coup frappé à la porte le fit sursauter. Rutledge s’assit, se frotta les yeux et demanda d’une voix forte, “Oui ?”
“Monsieur le Président.” Une voix féminine flotta jusqu’à lui à travers la porte épaisse de la suite présidentielle de la Maison Blanche. “C’est Tabby. Je peux entrer ?”
Tabitha Halpern, sa Chef de Cabinet. Elle ne pouvait pas apporter de bonne nouvelle aussi tôt dans la journée, et sûrement pas un café.
“Si je n’ai pas d’autre choix,” murmura-t-il.
“Monsieur ?” Elle ne l’avait pas entendu.
“Entrez, Tabby.”
La porte s’ouvrit et Halpern entra, joliment vêtue d’un pantalon bleu marine et d’une blouse blanche impeccable. Elle fit deux pas rapides à l’intérieur, puis s’arrêta soudain et baissa les yeux au sol, apparemment gênée de se retrouver face au président encore au lit en pyjama de soie.
“Monsieur,” lui dit-elle, “il y a eu un… incident. Votre présence est requise en Salle de Crise.”
Rutledge fronça les sourcils. “Quel type d’incident ?”
Elle semblait hésiter à le lui dire. “Un attaque terroriste suspectée à La Havane.”
“Pour Thanksgiving ?”
“C’est arrivé la nuit dernière, mais… techniquement oui, Monsieur.”
Rutledge secoua la tête. СКАЧАТЬ