Condamné à fuir. Блейк Пирс
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СКАЧАТЬ QU’IL NE JALOUSE (Volume 12)

      AVANT QU’IL NE HARCÈLE (Volume 13)

      AVANT QU’IL NE BLESSE (Volume 14)

      LES ENQUÊTES D’AVERY BLACK

      RAISON DE TUER (Tome 1)

      RAISON DE COURIR (Tome2)

      RAISON DE SE CACHER (Tome 3)

      RAISON DE CRAINDRE (Tome 4)

      RAISON DE SAUVER (Tome 5)

      RAISON DE REDOUTER (Tome 6)

      LES ENQUETES DE KERI LOCKE

      UN MAUVAIS PRESSENTIMENT (Tome 1)

      DE MAUVAIS AUGURE (Tome 2)

      L’OMBRE DU MAL (Tome 3)

      JEUX MACABRES (Tome 4)

      LUEUR D’ESPOIR (Tome 5)

      CHAPITRE UN

      Sous un ciel au crépuscule, illuminé par les derniers rayons du soleil couchant, Adèle jeta un coup d’œil aux mains tremblantes de l’agent Masse. La sueur perlait sur sa lèvre supérieure et sa pomme d’Adam tressautait tandis qu’il fixait le canon de son arme de service. Lorsqu’il remarqua son regard, le nouveau partenaire d’Adèle lui adressa un sourire gêné suivi par un pouce en l’air furtif. En esquissant ce dernier geste, Masse relâcha momentanément la pression sur son arme, et dut s’empresser de réajuster sa prise bancale.

      Adèle résista à l’envie de lever les yeux au ciel. Elle opta pour se concentrer sur sa cible, en pointant son arme en direction de la passerelle en plein air du deuxième étage du motel. Sur leur droite, une rampe blanche, étroite et branlante – en acier attaqué par la rouille – représentait une barrière précaire entre le couloir et la cour en contrebas. Les renforts avaient du retard, à cause d’un échange de tirs dans une station-service, qui avait détourné la plupart des unités de la zone. Mais ils ne pouvaient plus attendre. Hernandez s’était montré imprévisible par le passé. Pour l’instant, elle pouvait seulement se reposer sur Masse et ses propres pressentiments.

      Adèle jeta un coup d’œil à la piscine rectangulaire ; l’eau d’un bleu artificiel reflétait les dernières lueurs du soleil, des vagues imperceptibles en ridaient la surface. À une extrémité de la piscine se trouvait un plongeoir, à côté d’une échelle métallique permettant l’accès à l’eau. Une forte odeur de chlore flottait dans l’air, contrastant avec le bourdonnement de la circulation de la rue adjacente. On pouvait apercevoir des voitures garées tout autour à travers les interstices entre les différentes ailes du motel.

      – Regardez en l’air, murmura Adèle.

      Elle s’appuya contre la façade du motel bas de gamme. Elle sentit de la poussière contre sa nuque, mais continua à se mouvoir avec agilité, sans s’éloigner du mur. Une femme regardait fixement par sa fenêtre de l’autre côté de la cour, observant, curieuse, l’approche des agents du FBI.

      Adèle lorgna en direction de la femme au loin et secoua légèrement la tête. La locataire du motel disparut derrière la fenêtre maculée de traces de doigts graisseuses et autres taches.

      L’agent Masse rentra dans Adèle, ce qui attira à nouveau son attention sur la chambre A7. Elle se renfrogna.

      – Attention, marmonna-t-elle sèchement.

      Masse leva une main en guise d’excuse, relâchant à nouveau sa prise sur son arme de service. En son for intérieur, Adèle réprima un grognement de frustration. Aussi revêche qu’il soit, on ne pouvait pas enlever son professionnalisme à John Renée. De retour à San Francisco, Adèle se rendait compte que le grand agent français au visage balafré lui manquait.

      Sur un plan purement professionnel, bien sûr. Bien sûr. John était un excellent tireur, fiable face au danger, et – plus important encore –, jamais il ne serait aussi maladroit à une telle proximité de de la chambre d’hôtel d’un tueur.

      – Pourriez-vous vous contrôler, s’il vous plaît ? siffla-t-elle enfin après avoir reçu un troisième coup de genou accidentel dans la cuisse, tandis qu’ils avançaient sur la passerelle.

      – Désolé, répondit un peu trop fort l’agent Masse.

      Adèle se raidit. Elle crut percevoir du mouvement de l’intérieur de l’A7. Elle fixa la porte, son pouls tambourinant dans ses tempes. Puis tout devint silencieux.

      Adèle attendit, s’humectant le bord de ses lèvres, l’oreille tendue, les yeux fixés sur la poignée argentée de la porte, sous la fente du lecteur de carte.

      Jason Hernandez. Suspecté de deux chefs d’accusation de meurtres barbares. Adèle avait passé la semaine précédente à examiner les rapports de toxicologie. Jason avait bourré ses victimes de méthamphétamine avant de les matraquer à mort dans le salon de leur propre maison.

      Prétendument, songea-t-elle. Des images lui traversèrent l’esprit. Elle revit les taches cramoisies sur un tapis turc à motifs décoratifs. Elle se rappela les expressions horrifiées du personnel de nettoyage qui avait découvert l’œuvre de Jason. Et bien sûr, les crimes s’étaient produits dans les quartiers californiens les plus huppés. Un couple riche et célèbre assassiné ? Passez votre chemin, agents de la criminelle, bonjour, FBI.

      Adèle hocha la tête en direction de la porte, tout en brandissant son arme. Son nouveau partenaire hésita.

      Elle s’efforça de ne pas rouler des yeux, mais elle lâcha avec agressivité :

      – Carte-magnétique. Dépêchez-vous !

      L’agent Masse se raidit comme un cerf surpris par les phares d’une voiture en pleine nuit. Le jeune agent dévisagea Adèle, de profil, avant de sembler enfin comprendre le sens de ses paroles. Se déplaçant maintenant trop rapidement, comme pour rattraper le temps perdu, il se précipita devant elle, se heurtant à la balustrade blanche rouillée du côté de la piscine. Il dirigea une main maladroite en direction de la poche droite de sa veste, tirant sur un bouton.

      Adèle le toisa, incrédule.

      Les joues de Masse virèrent à l’écarlate, et il s’excusa tout en continuant à batailler avec le bouton. Il ne semblait pas parvenir à l’ouvrir. En grimaçant, Masse glissa son arme dans son étui et, à présent, à deux mains, il parvint à déboutonner sa poche. Enfin, son arme toujours dans son étui, il sortit la carte magnétique que le réceptionniste du motel lui avait confiée. D’une main encore frémissante, le jeune agent fit glisser la carte dans la fente. Une petite lumière verte clignota sur la poignée en forme de L.

      Masse recula sans quitter Adèle des yeux avec son expression de novice.

      Elle acquiesça en désignant sa hanche.

      Encore une fois, son visage resta dépourvu de toute expression.

      – Votre arme, grinça Adèle entre ses dents.

      Masse écarquilla les yeux et il dégaina rapidement son arme pour la seconde fois avant de la diriger vers la porte. Les fenêtres de l’A7 étaient fermées, et les rideaux occultaient СКАЧАТЬ