Condamné à fuir. Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу Condamné à fuir - Блейк Пирс страница 3

СКАЧАТЬ Masse la fixa du regard, frissonnant de la tête au pied, mais acquiesçant. Adèle déglutit, en se contrôlant. Elle ajusta sa prise, sentant le métal froid de son arme entre ses deux mains. Elle s’efforça de ne pas trahir son propre malaise – les armes à feu et tout ce qu’elles entraînaient avaient toujours été l’aspect de son travail qu’elle appréciait le moins.

      Masse prit position de l’autre côté de la porte. Après lui avoir adressé un regard lourd de sens, il tendit la main, tenant toujours son arme de la main gauche, saisit la poignée de la porte, quand…

      La porte s’ouvrit brusquement. Un cri sauvage émergea de l’intérieur et quelqu’un se plaqua contre le faux bois de l’autre côté, envoyant promener Masse.

      Son partenaire tira une fois, puis une deuxième sans viser. L’agent Masse s’effondra par terre, en trébuchant à cause de l’élan qu’il avait pris. Les balles se logèrent dans le plafond. Il y eut du mouvement à l’intérieur de la chambre du motel, de l’agitation en direction de la passerelle. La silhouette floue tenait un objet métallique scintillant dans une main.

      Une arme ?

      Non. Trop petit. La silhouette ne tourna ni à droite ni à gauche, mais plutôt, avec un hurlement, plongea par-dessus la balustrade, dans la piscine en contrebas. Le juron d’Adèle lui échappa en même temps que retentissait l’éclaboussure.

      Adèle visa et avança vers la balustrade de trois pas rapides et contrôlés. Elle fixa la piscine bleue, avant de se diriger vers les haies qui l’entouraient. Elle dirigea son arme sur la silhouette qui tentait de s’échapper…

      …et le reconnut immédiatement – son crâne rasé, ses tatouages de deux serpents entortillés au-dessus des oreilles s’étendant jusqu’à la base de son cou. Les langues des serpents s’entrelaçaient, nouées entre ses omoplates. Jason Hernandez ne portait pas de chemise. Il avait un peu de bedaine, et son pantalon ample était maintenant trempé mais cela ne l’empêcha pas de s’extirper de la piscine dans un grognement, avant de s’éloigner du bord en titubant, mouillé et haletant. Il tenta de sauter par-dessus la haie, trébucha et cassa des branches, atterrissant dans les broussailles, avant – houspillant et jurant en espagnol – de se redresser et de se précipiter en direction de l’ouverture entre les deux ailes du motel, donnant sur la rue animée.

      Le doigt d’Adèle se crispa sur la gâchette, elle serra les dents.

      – Arrêtez ! cria-t-elle.

      Il n’en fit rien. À nouveau, elle aperçut quelque chose de métallique serré dans sa main droite. Un couteau ?

      Un tir sûr. Elle l’avait dans sa ligne de mire. Mais non – il n’était pas armé. La plupart des tueurs n’avaient pas besoin d’armes. Tueur présumé, se souvint-elle. Adèle baissa son arme et se mit à courir, passant devant son partenaire qui essayait encore de se remettre après s’être pris la porte d’une chambre de motel dans la figure. Son nez saignait, il semblait étourdi et se massait le menton.

      Adèle fonça en criant :

      – Il s’échappe !

      Elle se précipita au bout de l’allée sans se retourner. Aucun pas ne résonnait derrière elle, ce qui lui laissait supposer que son nouveau partenaire serait hors service pendant encore quelques instants. Adèle contracta la mâchoire en arrivant à l’escalier de métal en colimaçon et le dévala trois marches à la fois.

      Les armes à feu n’étaient pas son point fort. Mais empêcher les criminels de nuire si. Elle descendit l’escalier à tout allure, tout en voyant Jason courir vers la rue.

      Adèle le perdit de vue alors qu’elle arrivait au rez-de-chaussée et se dirigea également vers la rue. Mais après quelques enjambées, elle s’arrêta et hésita, en reprenant son souffle, à côté des arbustes qui entouraient l’eau bleue.

      Jason emprunterait-il la rue très fréquentée ? Les passants le verraient. Cette partie de la ville était assez bien patrouillée. Jason devait le savoir. Elle repensa à l’éclat métallique qu’elle avait repéré dans sa main. Un couteau ? Non. Une arme ? Trop petit.

      Des clés. Ce devaient être des clés.

      Elle dirigea à nouveau brièvement son regard vers la passerelle du dessus. Les clés de la chambre ? Non. Ils utilisaient des cartes magnétiques. Elle se détourna de la rue en scrutant la deuxième aile du motel, là où le suspect avait disparu. Ferait-il demi-tour ?

      Les clés de la voiture… ce devait être ça, n’est-ce pas ? Le pick-up de Jason était sur le parking du motel ; ils l’avaient vu en arrivant.

      Adèle acquiesça pour elle-même, puis, au lieu de se diriger vers l’espace entre les bâtiments qui menait à la rue, elle se tourna et sprinta dans la direction opposée. Le parking du motel était situé derrière les bâtiments, entouré d’une grande clôture en bois, et bordé aux quatre coins par des bennes rouges avec des couvercles noirs.

      Une intuition. Mais parfois, un agent devait seulement compter sur son intuition.

      Adèle distinguait des sirènes au loin, mais le bruit était encore faible. Elle était seule. Elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule en direction des escaliers, remarquant que son partenaire descendait lentement, l’air toujours absent tandis qu’il secouait la tête. Il titubait un peu, du sang coulait toujours de son nez.

      Résignée, Adèle soupira tout en continuant à courir vers le parking. Elle enjamba une autre petite haie, reconnaissante à tous les joggings matinaux de sa vie. Elle se hâta de longer le bureau d’accueil, puis passa à côté d’une clôture métallique et d’une benne à ordures rouge placée à l’arrière des bureaux. La puanteur des ordures vieilles de deux semaines empestait l’air ambiant et semblait imprégner ses vêtements. Elle ignora l’odeur fétide et grogna lorsqu’elle accrocha son tailleur sur la clôture ; une déchirure discrète, un élancement de douleur. Mais elle força le passage, sans prêter attention au fait que ses vêtements se soient déchirés.

      Adèle se faufila entre la clôture métallique et la benne malodorante avant de s’arrêter un peu plus loin et de fixer l’imposant pick-up noir aux rétroviseurs protubérants. Le véhicule était garé entre deux places derrière un mini van.

      La portière avant du pick-up était ouverte.

      Jason était déjà en train de grimper sur le siège conducteur. Il jeta un regard dans sa direction, laissa échapper un juron avant de claquer la portière et batailler avec ses clefs pour mettre le contact. Elle entendit un cliquetis sourd, et une série de malédictions en espagnol.

      Elle le visa avec son arme et la pointa vers la fenêtre.

      – Arrêtez ou je tire ! hurla-t-elle.

      Mais M. Hernandez l’ignora. Il continua à batailler avec les clés. Finalement, le moteur rugit. Jason regarda par la fenêtre, les yeux écarquillés de panique. Le tatouage tordu des deux serpents semblait se mouvoir sur sa peau, et ses veines avaient sailli sur ses tempes.

      Il murmura quelque chose qu’elle ne put pas entendre à travers la vitre, puis il passa la première vitesse. Il accéléra brutalement. Il y eut un crissement de pneus, et le pick-up s’élança vers l’avant, frôlant la collision avec le bâtiment renfermant les bureaux. Jason jura de manière inaudible et réajusta sa vitesse avant de jeter un coup d’œil par-dessus son épaule et de se préparer à faire СКАЧАТЬ