Jane Austen: Oeuvres Majeures. Джейн Остин
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Название: Jane Austen: Oeuvres Majeures

Автор: Джейн Остин

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 9788027302383

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СКАЧАТЬ toujours cet examen. « Eh bien, miss Maria, vous voilà très-bien mise et très-belle encore, quoiqu’on en dise : Consolez-vous, c’est moi qui vous le promets, vous allez faire encore bien des conquêtes ; et tous les jeunes gens ne seront peut-être pas légers et perfides. Mademoiselle Elinor est très-bien aussi. À présent que vous avez si fort maigri, on ne dirait pas qu’elle est l’aînée ; et elle aura bien sa part d’adorateurs ».

      Avec de tels encouragemens elles attendaient ce soir-là le carosse de leur frère. Comme elles étaient prêtes, elles y entrèrent sur-le-champ au grand désespoir de Fanny qui avait espéré qu’elles ne le seraient pas encore et qu’elle pourrait rejeter le retard sur ses belles-sœurs.

      Les évènemens de cette soirée ne furent pas remarquables. Le concert d’amateurs, était, comme ils le sont d’ordinaire extrêmement médiocre, quoique, dans leur propre estime et dans celle de la dame qui les avait rassemblés, ce fussent les premiers talens d’Angleterre. Au reste, à Maria près qui était très-forte sur le piano, mais qui ne faisait nulle attention à la musique, le reste de l’assemblée était peu en état d’en juger. On était là plutôt pour voir et se faire voir, que pour écouter. Aussi Elinor qui n’était point musicienne et n’y avait nulle prétention, ne se fit pas scrupule de détourner ses yeux de l’amphithéâtre de musique pour regarder d’autres objets. Dans le nombre des femmes elle en remarqua une à l’excès de sa parure, d’ailleurs très-peu jolie, mais grande et bien faite, et entourée de tous les élégans, parmi lesquels elle eut bientôt reconnu Robert Ferrars à son costume exagéré et à sa lorgnette avec laquelle il regardait toutes les femmes, avec une fatuité insupportable. Bientôt son tour vint d’être regardée ; et Robert lui-même s’avança avec nonchalance, et s’assit à côté d’elle. Bonjour, ma vieille connaissance, lui dit-il d’un ton léger.

      — Monsieur, vous vous méprenez sans doute, lui dit Elinor, surprise de ce ton ; je n’ai pas du tout l’honneur de vous connaître.

      — Allons donc, vous plaisantez ; n’avons-nous pas passé une heure ensemble chez Grays, l’autre matin ? Je vous reconnus à l’instant l’autre soir chez votre frère, qui je crois est le mien aussi : ainsi vous voyez que nous sommes intimes. D’ailleurs, dit-il, en souriant d’un air qu’il croyait bien fin, je suis aussi le frère d’Edward ; et l’on assure que vous ne le haïssez pas du tout, et qu’il est encore plus que moi votre ancienne connaissance.

      — Monsieur, je ne hais personne, et nullement Edward Ferrars que j’aime et que j’estime depuis long-temps.

      — Eh bien, d’honneur ! c’est très naïf, dit Robert en éclatant de rire. Vous me prenez pour confident ! Je suis peu accoutumé à ce rôle, mais je m’y ferai, et en ami, je veux vous donner un conseil ; c’est de ne plus penser à Edward : sa mère a d’autres vues. D’ailleurs il est impossible, absolument impossible que vous le trouviez aimable.

      — Monsieur, dit Elinor avec fermeté, sans avoir sur lui aucune prétention qui puisse contrarier les vues de madame Ferrars, je trouve son fils aîné très-aimable ; et il me le paraît plus encore, depuis que je le compare à d’autres.

      — Ah bien, par exemple ! c’est très-plaisant ce que vous dites-là. On ne s’attendait pas à ce qu’Edward gagnât à être comparé à d’autres. Allons, convenez donc qu’il est impossible d’être plus gauche, plus maussade, mis avec moins de goût. Il faudrait une étrange prévention pour nier cela.

      — J’ai cette prétention, monsieur, et malgré votre éloge fraternel, je persiste à la croire très-bien fondée.

      — Allons, allons, vous plaisantez, je vois cela. Puis-je vous offrir une pastille, mademoiselle Dashwood, dit-il, en ouvrant une petite bonbonnière d’écaille blonde à étoiles d’or ? À propos n’avez-vous pas envie de voir la boîte à cure-dents que je commandais l’autre jour ? Délicieuse ! parole d’honneur, elle a réussi à ravir. Grays est unique pour saisir mes idées… Mais pardon, madame Willoughby m’appelle.

      — Madame Willoughby ! s’écria Elinor, où donc est-elle ?

      — Là ; cette femme si bien mise. Personne à Londres ne se met comme elle. J’excepte cependant cette charmante toque que je vis l’autre soir sur la tête de je ne sais qui. Vous y étiez je crois ? d’honneur ! Cette coiffure m’a tourné la tête. Comment se nomme la jeune personne ?

      — Mademoiselle Lucy Stéeles, une nièce de M. Pratt chez lequel votre frère a demeuré.

      — Ah Dieu ! M. Pratt. Ah ! je vous en conjure, mademoiselle, si vous ne voulez pas que je meure de vapeurs, ne me parlez pas de M. Pratt ! c’est grâce à lui qu’Edward est si complètement maussade. Je l’ai dit souvent à madame Ferrars : ne vous en prenez qu’à vous, ma mère, si votre fils aîné est à peine présentable dans le beau monde ; si vous l’aviez envoyé comme moi à Westminster au lieu de le remettre aux soins de M. Pratt, vous voyez ce qu’il serait. Elle est convaincue de son erreur ; mais c’est trop tard ; le pli est pris.

      Elinor ne répondit rien ; elle n’aurait pas voulu qu’Edward ressemblât à son frère, mais son séjour chez l’oncle de Lucy Stéeles ne lui était guère plus agréable.

      Enfin l’élégant Robert la quitta et lui fit plaisir ; elle était sur les épines en pensant que Maria pourrait voir madame Willoughby ou seulement entendre son nom, et que Willoughby peut-être était lui-même dans le salon ; cependant elle ne l’avait point aperçu. Elle regarda encore ; il n’y était pas ; et Maria émue par la musique, plus rêveuse, plus mélancolique encore qu’à l’ordinaire, n’avait rien vu, rien entendu. Elinor aurait voulu la prévenir, mais elle n’était, pas à côté d’elle. Heureusement que Fanny qui n’aimait pas la musique, et qui s’ennuyait, avait demandé ses chevaux de bonne heure, et elle se retira avec ses belles-sœurs avant la fin du concert, et sans que Maria se fût doutée que madame Willoughby y était. Elles laissèrent à leur porte M. et madame Dashwood, et retournèrent chez madame Jennings qui les attendait.

      Le soir même M. John Dashwood eut avec sa femme un entretien aigre-doux qui avait pour objet mesdemoiselles Dashwood, Pendant le concert, qui ne l’amusait pas plus qu’elle, il avait eu le temps de réfléchir ; et une idée l’avait frappée. La maîtresse de la maison, lady Dennison avait supposé que ses sœurs demeuraient chez lui : il était donc convenable qu’elles y fussent, et il manquait aux devoirs d’un frère, en laissant ses sœurs loger et manger chez des étrangers. L’opinion avait un grand pouvoir sur lui ; d’un autre côté sa conscience lui reprochait si souvent de n’avoir point tenu la promesse faite à son père, qu’il crut devoir l’appaiser, en les prenant quelques temps chez lui. La dépense serait peu de chose ; Elinor était petite mangeuse, et Maria, si languissante. À peine furent-ils rentrés qu’il en fit la proposition à sa femme, qui en frémit de tout son corps, et tâcha de parer le coup. — Je ne demanderais pas mieux, mon cher John ; vous savez combien j’aime tout ce qui tient à vous. Mais voyez dans ce moment-ci, je craindrais d’offenser beaucoup lady Middleton chez qui elles passent toutes leurs journées ; il serait tout-à-fait malhonnête de la priver de leur compagnie. J’en suis très-fâchée ; car vous voyez combien j’aime à être avec vos sœurs, mon cher John, à les produire dans le monde, à leur prêter ma voiture…

      — Oui, oui, je vous rends justice, chère Fanny ; mais dans cette occasion, je ne sens pas la force de votre objection. Elles ne demeurent point chez lady Middleton ; et sous aucun rapport, elle ne peut-être fâchée qu’elles viennent passer quelques jours chez leur belle-sœur. Vous voyez que tout le monde pense que cela doit être ainsi.

      — Oui, oui lady Dennison qui ne sait ce qu’elle dit. Enfin, mon cher, vous avez toujours raison ; et je СКАЧАТЬ