L'Agent Zéro . Джек Марс
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Читать онлайн книгу L'Agent Zéro - Джек Марс страница 17

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      Du calme, lui dit l’autre voix, la nouvelle part de lui. Tu peux gérer la situation.

      Reid déglutit, mais parvint toutefois à conserver son attitude cool. “Moi non plus,” répondit-il.

      Le serbe rigola. “Très juste. Mais nous sommes nombreux, n’est-ce pas ? Et vous, vous êtes américain ?”

      “Expatrié,” répondit Reid.

      “Ne le sommes-nous pas tous ?” Un nouveau rire. “Avant vous, je n’avais rencontré qu’un seul autre américain dans notre, euh… quel est le terme… conglomérat ? Oui. Donc, pour moi, ce n’est pas si bizarre.” L’homme lui fit un clin d’œil.

      Reid se raidit. Il n’aurait su dire si c’était une blague ou pas. S’il était au courant que Reid était un imposteur et qu’il faisait semblant ou cherchait à gagner du temps ? Il posa les mains sur ses genoux pour cacher le tremblement de ses doigts.

      “Vous pouvez m’appeler Yuri. Comment puis-je vous appeler ?”

      “Ben.” Ce fut le premier nom qui lui vint en tête, le nom de l’un de ses mentors à l’époque où il était professeur assistant.

      “Ben. Comment en êtes-vous venu à travailler pour les iraniens ?”

      “Avec,” corrigea Reid. Il plissa les yeux pour se donner un genre. “Je travaille avec eux.”

      L’homme, ce Yuri, but une autre gorgée de bière. “Bien sûr. Avec. Comment est-ce arrivé ? Malgré nos intérêts mutuels, le groupe a tendance à être, euh… plutôt fermé.”

      “Je suis fiable,” dit Reid sans un seul clignement d’œil. Il n’avait aucune idée d’où ces mots avaient pu venir, tout comme la conviction avec laquelle il les avait prononcés. Il les avait sortis aussi aisément que s’il avait répété la scène.

      “Et où est Amad ?” demanda tout à coup Yuri.

      “Il ne pouvait pas s’en occuper,” répondit Reid d’un ton neutre. “Il vous salue.”

      “Très bien, Ben. Vous avez dit que le contrat est rempli.”

      “Oui.”

      Yuri se pencha en avant en plissant les yeux. Reid pouvait sentir le malt dans son haleine. “J’ai besoin de vous l’entendre dire, Ben. Dites-moi que l’agent de la CIA est mort.”

      Reid resta interdit un léger moment. CIA ? Genre, la CIA ? Tout à coup, tout le discours à propos des agents sur le terrain, les visions en train d’arrêter des terroristes sur des pistes de décollage et dans les hôtels prenaient plus de sens, même s’il ne saisissait pas tout. Puis il se rappela la gravité de situation et espéra n’avoir donné aucun indice pouvant compromettre sa couverture.

      Il se pencha lui aussi en avant et prononça doucement, “Oui, Yuri. L’agent de la CIA est mort.”

      Yuri se pencha tranquillement en arrière et sourit de nouveau. “Parfait.” Il attrapa son verre de bière. “Et les informations ? Vous les avez ?”

      “Il nous a dit tout ce qu’il savait,” lui indiqua Reid. Il ne put s’empêcher de remarquer que se doigts ne tremblaient plus sous la table. C’était comme si quelqu’un d’autre avait pris le contrôle à présent, comme si Reid Lawson avait été relégué à l’arrière de son propre cerveau. Il décida de ne pas lutter contre ça.

      “L’emplacement de Mustafar ?” demanda Yuri. “Et tout ce qu’il leur a dit ?”

      Reid acquiesça.

      Yuri cligna plusieurs fois des yeux, impatient. “J’attends.”

      Une prise de conscience frappa Reid comme un lourd poids, alors que son esprit rassemblait le peu de connaissances qu’il possédait. La CIA était impliquée. Il y avait une sorte de plan qui ferait un grand nombre de morts. Le cheikh était au courant et leur avait dit, lui avait dit, tout ce qu’il savait. Ces hommes avaient besoin de savoir ce que le cheikh savait. C’est pourquoi Yuri voulait savoir. Quoi qu’il en soit, ce devait être énorme, et Reid se retrouvait au beau milieu de tout ça… même s’il avait la certitude que ce n’était pas la première fois.

      Il garda le silence un long moment, assez long pour que le sourire disparaisse des lèvres de Yuri et se transforme en regard impatient, ses lèvres désormais closes. “Je ne vous connais pas,” dit Reid. “Je ne sais pas qui vous représentez. Vous espérez que je vais vous dire tout ce que je sais avant de m’en aller avec la confiance que les informations seront transmises au bon endroit ?”

      “Oui,” dit Yuri, “c’est exactement ce que j’espère et c’est précisément le but de ce rendez-vous.”

      Reid secoua la tête. “Non. Vous voyez, Yuri, je pense que ces informations sont trop importantes pour des confidences sur un coin de table, en espérant qu’elles tombent dans les bonnes oreilles et dans le bon ordre. Et plus important encore, il faut que vous sachiez qu’elles ne sont détenues que dans un seul endroit : juste ici.” Il désigna sa propre tempe gauche. C’était la vérité. Les informations qu’ils attendaient était probablement quelque part au fin fond de son esprit, attendant d’être déverrouillées. “Je me dis aussi,” poursuivit-il, “que maintenant qu’ils ont ces informations, nous allons devoir changer nos plans. J’en ai assez d’être le messager. Je veux en être. Je veux un vrai rôle à jouer.”

      Yuri se contenta de l’observer. Puis il laissa échapper un bruyant rire acerbe, frappant en même temps la table de ses mains si fort que cela fit sursauter plusieurs des clients dans la salle. “Vous !” s’exclama-t-il en le montrant du doigt. “Vous êtes peut-être un expatrié, mais vous avez toujours cette ambition typiquement américaine !” Il se mit à rire de nouveau, avec un bruit semblable à celui d’un singe. “Que voulez-vous savoir, Ben ?”

      “Commençons par qui vous représentez dans tout ça.”

      “Comment savez-vous que je représente quelqu’un ? Sans que vous le sachiez, je pourrais tout aussi bien être le boss. La tête pensante derrière la conception du plan !” Il leva ses deux mains dans un grand geste et se remit à rire.

      Reid esquissa un sourire. “Je ne pense pas. Je pense que vous êtes dans la même position que moi, à chercher des informations, échanger des secrets et avoir des rendez-vous dans des bars miteux.” Tactique d’interrogation : leur rappeler l’infériorité de leur niveau. Yuri était clairement polyglotte et ne semblait pas avoir le même comportement endurci que ses ravisseurs. Toutefois, même à son petit niveau, il en savait toujours plus que Reid. “Et si nous faisions un marché ? Vous me dites ce que vous savez, et je vous dirai ce que je sais.” Il baissa d’un ton, presque jusqu’au murmure. “Et croyez-moi. Vous voulez savoir ce que je sais.”

      Yuri caressa les poils de son menton, d’un air pensif. “Je vous aime bien, Ben. Ce qui est, comment dites-vous ça, euh… perturbant, parce que les américains me donnent la gerbe en général.” Il sourit énigmatiquement. “Malheureusement pour vous, je ne peux pas vous dire ce que je ne sais pas.”

      “Alors dirigez-moi vers quelqu’un qui le peut.” Les mots sortirent de sa bouche comme s’ils avaient outrepassé son cerveau et venaient directement de sa gorge. La part logique en СКАЧАТЬ