La Pire Espèce. Chiara Zaccardi
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Название: La Pire Espèce

Автор: Chiara Zaccardi

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Ужасы и Мистика

Серия:

isbn: 9788873044697

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СКАЧАТЬ d’un air renfrogné.

      « Vous êtes autorisé à rester ici ? » lui demande le vigile du centre commercial.

      « Mmm... Je crois que oui... » bredouille Polly, confuse.

      « Alors, montrez-moi l’autorisation du directeur » .

      « Comment, s’il-vous-plaît ? »

      « Pour exposer vos dessins au sein du Cinq Étoiles, vous devez avoir l’autorisation de monsieur Strumbord, le directeur du centre commercial » .

      « Ohhh, mais certainement ! » dit Polly avec une conviction feinte. « Oui, j’ai demandé la permission, mais monsieur Trumbett était occupé et a dit qu’il me la fera parvenir prochainement ! Il était tout à fait d’accord pour que je reste ici, mais vous savez comment sont les directeurs, toujours super occupés... »

      « J’ai compris » répond le vigile.

      « Je vous remercie, vous êtes vraiment... »

      « Tant que vous n’aurez pas la permission, vous ne pourrez rien exposer. Je vous demande de rassembler vos affaires et de les montrer ailleurs » .

      « Eh ? Je... Je... Croyais... »

      « Désolé, ce sont les règles. Si vous ne les respectez pas, je serai obligé d’appeler la police » .

      « Merci beaucoup. Votre disponibilité m’émeut » fâchée, Polly rassemble les toiles, l’album, les dessins et le drap posés par terre devant les yeux vigilants du guardien, se sentant vraiment comme l’a dit Melissa Boots : une pauvre fille, chassée des lieux fréquentés par les gens biens.

      La poisse s’amuse à me poursuivre.

      Tout en essayant de garder un minimum de dignité, elle remet tout dans la grande chemise qu’elle a apportée de la maison, la referme et quitte l’espace du centre commercial sans dire un mot.

      Elle retourne à la voiture, sort du parking et réfléchit à ce qu’elle pourrait faire.

      Elle n’est plus dans un bon état d’esprit pour essayer de vendre ailleurs et elle n’a pas appris grand chose sur le commerce durant sa brève permanence au Cinq Étoiles, à part quelque chose qu’elle savait déjà : les gens n’ont aucune raison d’être gentils avec toi si tu n’as pas ou que tu ne leur donnes pas ce qu’ils veulent. Comme un tableau avec les poires ou une permission de monsieur Trombett.

      Elle ne peut pas non plus faire du shopping sans argent et elle n’a pas emmené son maillot de bain pour aller à la plage.

      Elle passe devant la Kennedy, son école : elle pourrait donner des cours de dessin payants. Sur le tableau d’affichage, il y a toujours un tas d’annonces pourries sur des réunions et des bulletins d’informations... elle en écrira une elle aussi, super colorée et facilement identifiable.

      « Je pourrai faire réviser ceux pour qui ça se passe mal en arts plastiques et enseigner d’autres choses à ceux qui ont pour hobby la peinture ou qui veulent apprendre quelque chose de nouveau... » réfléchit-elle alors qu’elle tourne sur Ocean Avenue, en direction de la maison. « ... Me faisant payer sur la base horaire... Pas trop par contre, car je ne suis pas diplômée... Il doit bien y avoir quelqu’un parmi cinq cents étudiants à qui peindre plaît ! Et puis, je pourrais toujours diffuser l’annonce aussi dans d’autres écoles... »

      Ce serait bien de pouvoir partager avec quelqu’un sa passion. La collaboration avec d’autres élèves motivés stimulerait de nouvelles idées et de nouveaux projets.

      Elle s’arrête dans la petite allée de la maison, légèrement rassurée : elle veut se précipiter dans sa chambre et se mettre au travail devant l’ordinateur. Même si elle préfère les méthodes de représentations classiques, elle est aussi douée pour la créativité graphique, technique qui, dernièrement, remporte du succès dans de nombreux concours d’art moderne. Si elle est utilisée de la bonne manière, elle peut créer des effets grandioses. Son annonce, aussi, sera grandiose, si grandiose qu’on verrait tout de suite qu’avec une enseignante comme elle, l’argent serait bien dépensé.

      « Je sais déjà qui serait mon élève idéal... Et pas seulement pour la peinture... »

      Elle s’apprête à se lancer, les yeux ouverts, dans un de ces rêves habituels sur Lake Pierce, le garçon le plus divin du lycée, de la ville et de l’univers tout entier, mais elle fait l’erreur de refermer la porte, après être entrée, d’un coup sonore que sa mère a appris à détecter à des milles de distance.

      « Tu ne dois pas étudier ? Où as-tu été ? » madame Patter apparaît depuis le corridor des escaliers, au premier étage, et regarde en bas en direction de sa fille.

      « Trésor, ne sois pas aussi sévère » le père sort de son bureau et s’approche de sa femme. « Il faut bien aussi un peu de loisirs en dehors des études » dit-il, en regardant Polly monter les escaliers. « C’est pas vrai, Schtroumpfette ? » il lui ébouriffe les cheveux alors que Polly se glisse entre eux et se dirige vers sa chambre, sans prêter attention à l’un ni à l’autre.

      « Oh, Perry, je ne suis pas sûre que la permissivité soit une bonne solution... »

      Polly laisse ses parents discuter dans le couloir et continue à monter jusqu’au deuxième étage. Une fois dans sa chambre, elle réouvre la chemise et pose ses dessins au pied de l’armoire, excepté le dernier qu’elle pose sur la table, à côté d’elle : elle reviendra dessus, pour l’affiner et le colorier, après s’être occupée de l’annonce. Elle veut imprimer quelques exemplaires ce soir pour pouvoir en accrocher un le lendemain matin à l’école, et pourquoi pas faire un tour dans d’autres établissements.

      Son père, qui avait apparemment réussi à se libérer de sa femme, entre sans frapper, comme à son habitude.

      « Je te dérange, schtroumpfette ? »

      Polly bougonne un “ uhmm ”flou et ne prend même pas la peine de faire semblant de faire ses devoirs : elle allume l’ordinateur.

      « Ehi, qu’est-ce que c’est ça ? le père voit l’album ouvert à côté d’elle, et se penche pour l’examiner. « Tu l’as fait aujourd’hui ? »

      « Il n’est pas fini... » répond distraitement la fille, insérant son mot de passe sur l’écran.

      « Cela n’a pas d’importance, il est déjà très beau ! » s’exclame-t-il, enthousiaste. « Quel nom pensais-tu lui donner ? »

      Polly pivote sur son siège et lève la tête pour regarder son père en face : « Allez papa, dis-moi ce que tu veux » .

      « Oh oui, quel étourdi, j’étais venu te faire une proposition très alléchante ! » monsieur Patter sourit. « Ça te plairait de m’aider à préparer ma prochaine exposition ? »

      « Et, tu l’organises où cette fois ? Dans la salle paroissiale de l’église ? »

      « Non, non, non, j’ai pensé à un lieu plus accessible pour donner plus de visibilité aux oeuvres. Tu me crois si je te dis qu’un espace spécifique sera amenagé au centre commercial ? »

      Polly palpe son dos pour s’assurer que le coup СКАЧАТЬ