La Pire Espèce. Chiara Zaccardi
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Название: La Pire Espèce

Автор: Chiara Zaccardi

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Ужасы и Мистика

Серия:

isbn: 9788873044697

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СКАЧАТЬ rhabiller et essayent de remettre sur pied le type.

      « Dégagez ! C’est pas un lieu de streap tease » gueule l’un des deux traînant le groupe vers la sortie latérale sous les protestations générales.

      « Ehi, ce con est complètement fait » le deuxième gorille montre le garçon avec le jean ouvert. « On devrait appeler une ambulance » .

      « T’es malade ? Pose-le sur le trottoir et basta » .

      Vidéo numéro 80, postée à 09 : 07.

      Voix d’encouragement. Prise de vue d’une salle de musique. Cris féminins, gamins qui se lèvent de leur chaise et applaudissent, enseignante à la leçon qui hurle.

      Une fille lance un clavier Roland à la tête d’une autre. L’autre tombe, se relève, la prend par les cheveux. Injures des deux côtés. Images confuses, sifflements d’approbation. Les filles se giflent et se mordent pendant que l’enseignante tente de les séparer.

      Un type portant des lunettes ouvre la porte de la classe, regarde autour de lui le bordel général, tourne autour de la bagarre et va à côté de la caméra.

      « Qu’est-ce qu’elles fichent cette fois ? » demande-t-il.

      « Elles sont en train de se la mettre parce qu’une des deux est allée au lit avec le mec de l’autre, ou un truc dans le genre » répond le propriétaire du téléphone.

      « Bien, comme ça ils ne marqueront pas mon retard sur le registre » marque le commentaire final.

      Il se déconnecte et finit son café, satisfait de sa distraction.

      Réjoui de ce qu’il a vu.

      Il n’y a rien d’autre à ajouter.

      Il jette le verre dans une poubelle, laisse le restoroute.

      Déjà qu’auparavant il était décidé, alors maintenant encore plus. Il est excité.

      Il sait exactement quoi faire.

      « Que le jeu commence » pense-t-il.

      POLLYANNA

      Dimanche 10 mars

      Polly est dans l’incertitude. Elle est en train d’essayer de faire deux choses en même temps et personne ne lui vient en aide. Elle est assise sur le rebord de la fenêtre, le visage tourné vers la lumière de ce début d’après-midi. Elle veut bronzer. Mais bronzer est une chose ennuyeuse, et elle a du mal à rester cuire pendant des heures, immobile sur un transat. La dernière fois qu’elle a essayé, elle s’est endormie, et quand Lola, la domestique, l’a réveillée, sa peau claire était déjà grillée comme une brochette sur un barbecue.

      Elle veut peindre aussi, mais dans une position aussi inconfortable que la sienne, ce n’est pas évident. Elle enroule le short en jean plus haut sur les cuisses blanches, et la toile lui glisse sur les jambes, visant directement le jardin, deux étages en-dessous. Polly la rattrappe par un angle et la ramène pour la positionner sur les genoux.

      Sa Chrysler reluit devant le portail de la maison. Elle a presque fini de la dessiner, mais à force de la regarder de biais et d’en haut, elle a très mal au cou et pourtant, elle n’est pas satisfaite du résultat.

      « La voiture est superbe, mais plus qu’un tableau, on dirait la publicité d’un concessionnaire » réfléchit-elle, indécise sur le contour.

      Sa voiture lui plaît beaucoup : au départ, lorsqu’il y a un an, sa mère la lui avait offerte, elle était d’une banale couleur blanc crème et elle, au lieu de l’utiliser, elle l’avait enfermée dans le garage pendant une semaine, travaillant dessus jour et nuit. Elle a reproduit et mélangé sur la carrosserie des détails d’oeuvres célèbres, finalisant le tout avec l’écriture “ art on the street ”sur le côté. Elle donne tellement bien que maintenant, quand elle arrive à l’école, tout le monde la reconnaît.

      Elle veut créer sur la toile une ambiance particulière qui servirait de fond à sa création, mais ne lui viennent en tête que des choses banales comme la Route 66 ou des décors spatiaux.

      Transpirer sous le soleil ne l’aide pas à se concentrer. Elle a besoin d’une pause. D’un bond, elle descend du rebord, atterrit sur le lit et laisse le dessin sécher par terre. Elle lance depuis sa chaîne La grotte de Fingal de Mendelssohn et s’asseoit à son bureau, lorgnant avec intérêt sa dernière acquisition.

      « Extraordinairement précoce, Picasso fait ses débuts à seize ans, après une courte période d’études au sein des académies de Barcelone et de Madrid, avec des oeuvres vigoureusement réalistes... » lit Polly dans le livre encore à moitié encellophané. « ...Voilà, je le savais ! Par rapport à lui, je suis déjà en retard d’un an, et je ne suis encore jamais allée en Europe ! »

      Elle déniche une fléchette parmi le tas de feuilles et des crayons sur le bureau : « Malédiction ! » s’exclame-t-elle avec mécontentement en la lançant vers la cible suspendue à la porte de la chambre, à l’instant même où sa mère l’ouvre.

      « OUAH ! » madame Patter baisse la tête, la flèche lui effleure les cheveux puis va se perdre dans le couloir derrière elle.

      « Excuse-moi, mam » soupire Polly, tout en se concentrant de nouveau sur le livre.

      « Pollyanna, qu’es-tu en train de faire ? »

      « Je travaille » .

      « Vraiment, chérie ? L’école a envoyé une lettre dans laquelle il est écrit que tes notes du dernier trimestre ont fortement diminué » la maman reste sur le pas de la porte, levant l’enveloppe qu’elle tient dans ses mains afin de donner plus d’emphase à ses mots.

      « En effet, j’essaie de rattrapper » .

      « Certains enseignants regrettent le fait que tu n’aies même pas les cahiers nécessaires. Comment c’est possible ? Je t’ai donné plusieurs fois de l’argent pour que tu les achètes » .

      « Parfois, je les oublie à la maison. C’est tout » bougonne la fille, en arrachant de la couverture du livre qu’elle a devant elle, les derniers morceaux de cellophane qu’elle referme sous son poing.

      Madame Patter s’approche du bureau de sa fille et remarque la photo de la Nature morte verte.

      « Ce n’est pas en arts plastiques que tu dois rattrapper, tu sais. Pourquoi est-ce que tu ne te concentres pas un peu sur la géographie, les maths ou la biologie ? »

      « Ça va, maman » Polly lance à sa mère un regard cuisant. « Commençons par la géographie. Pourquoi est-ce que tu ne m’autorises pas à aller à Londres, comme ça, au prochain devoir sur l’Angleterre, je pourrais avoir la meilleure note ? »

      « Pollyanna, on en a déjà parlé alors s’il te plaît ne me pose plus la question : avant, tu dois finir le lycée. Ces voyages d’études te feraient manquer trop de jours d’école, c’est mieux de les reporter quand tu seras diplômée » .

      « Je m’en fiche de louper les cours, l’école sert aux gens qui ne savent pas ce qu’ils СКАЧАТЬ