La Pire Espèce. Chiara Zaccardi
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Название: La Pire Espèce

Автор: Chiara Zaccardi

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Ужасы и Мистика

Серия:

isbn: 9788873044697

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СКАЧАТЬ cool que ton amie se moque de toi » explique Michelle avec sincérité. « De toute façon, ce n’est pas mon problème et tu n’as probablement aucune raison de te méfier d’elle » conclut-elle, s’apprêtant à partir.

      Claire la bloque.

      « Après tes éclairantes informations, qu’est-ce-que je suis censée faire maintenant ? »

      « Je crois qu’il suffit de reparler avec Grace pour clarifier la situation. En personne » Michelle sourit et hausse les épaules.

      Son apparente confiance en soi est désarmante.

      « Tu es vraiment sûre de ce que tu as vu ? »

      « Oui. Si tu veux une confirmation, tu peux demander à Juliette Babbit. Elle y était aussi et elle avait une meilleure vue que la mienne, parce qu’elle s’occupait du buffet près des tables » Michelle lui dit au revoir et se dirige vers sa Volkswagen jaune.

      « C’est qui cette Juliette Babbit ? ! » lui crie au loin Claire.

      « Va la trouver » répond en retour Michelle, la laissant plantée là.

      Merci beaucoup.

      La barbe.

      Peut-être que si elle ne lui avait pas répondu aussi mal, elle lui aurait tout expliqué. Elle n’aurait pas dû s’en prendre à elle, mais elle n’a pas pu s’en empêcher. Tout ça est tellement absurde.

      Grace lui aurait menti ? Et dans quel but ?

      Elle voudrait discuter avec elle et non pas l’interroger sur sa loyauté.

      Son estomac gargouille, lui rappelant qu’elle doit encore aller acheter quelque chose pour dîner.

      « Si elle n’était pas sortie, elle n’aurait pas rencontré Michelle et elle n’aurait rien su. Merci maman » .

      Elle trouve un magasin. Non, elle ne doit pas s’en prendre à sa mère. Elle doit comprendre qui est vraiment responsable et diriger sa mauvaise humeur vers les bonnes personnes.

      Elle ouvre la porte du premier magasin qui se présente. Un volailler.

      Mince.

      Derrière le comptoir rempli de poulets rôtis, une jeune fille lui sourit. Il y en a à toutes les sauces. Même crus. Ce n’est pas vraiment le dîner qu’elle avait imaginé, mais maintenant ce serait malpoli d’inventer une excuse et de ne rien prendre.

      Des gamins sont en train de harceler la vendeuse qui, à en juger par ses cheveux attachés en tresses façon petite fille, doit être à peine plus grande qu’eux. Claire les pousse, choisit une portion de frites comme accompagnement qu’elle achète avec un des poulets.

      « Doré, croustillant et bien cuit » lui assure la jeune fille.

      Claire remarque qu’elle porte un horrible tablier. Même ce machin est en forme de poulet.

      Il faut croire qu’il y a bien plus malheureux qu’elle. Pauvre fille.

      Elle répond avec un sourire forcé et le visage de la jeune fille s’illumine entièrement.

      « Voilà pour toi » elle lui passe le sachet avant d’y ajouter une carte. « À bientôt ! »

      « Merci » .

      Claire sort et fouille dans le sac pour trouver la carte déposée par la jeune fille. C’est une carte de visite. Très professionnelle.

      Puis, elle la lit.

      « Poulets de toutes tailles et pour tous les goûts. Nous découpons les cuisses sur demande » .

      Elle se met suffisamment à l’écart pour que, depuis la vitrine du magasin, elles ne la voient pas pouffer de rire.

      Quel stupide slogan !

      Mais, sans s’y attendre, la jeune fille a été la première et l’unique personne de la journée à l’avoir un peu amusée.

      À dîner, elle supprime même son commentaire méchant sur le pauvre tablier. Okay, la présentation et l’image du magasin sont à revoir, mais le poulet est excellent. Ni Sophie, ni Milly ne se plaignent. Un vrai miracle.

      Claire sourit : ce n’est pas beaucoup, comme consolation, mais au moins elle se sent un peu mieux.

      Demain, à l’école, elle résoudra le problème.

      « Tel est pris qui croyait me prendre » pense-t-elle.

      Elle sait déjà par qui commencer.

      STRATÉGIE

      MERCREDI 13 MARS.

      NATIONALE 77, À 59 MILLES DU DÉSERT DE MOJAVE. LA BASE.

      “ L’homme le plus fort a raison ”

      Adolf Hitler

      Clic.

      La musique s’arrête.

      La Totentanz de Liszt, provenant des enceintes de la camionnette, s’interrompt soudainement.

      S’ensuit l’attente.

      Des bruits de pas lourds, énervés, parviennent à l’intérieur.

      Le couteau est le premier à apparaître devant la porte, suivi de la main qui l’accompagne et de son propriétaire : « ... C’est toi » grogne-t-il, reconnaissant l’intrus.

      À contrecoeur, il baisse la main. Il déteste être interrompu.

      Il le voit hocher la tête.

      « Tu as fait vite. L’endroit t’a plu » .

      Ce n’est pas une question, c’est une constatation.

      L’odeur du sang est partout. Telle une présence palpable, pour celui qui est habitué à la sentir.

      Il y a un accord.

      Ils savent que c’est comme ça. L’inauguration, le moment où l’on coupe le ruban, doit être fait par la bonne personne. Et pour une consécration de ce genre, il faut de l’intimité.

      « Rallume » ordonne-t-il. « Et viens à l’intérieur » .

      Il est important de rester discret, de ne pas se montrer là, devant.

      Un petit sourire. Un nouveau clic.

      Les notes recommencent à remplir l’air.

      Ils entrent.

      Les corps n’y sont pas. Leur adresse a changé.

      Aucun mot n’est nécessaire. Il y a toujours trop d’échanges de mots, entre les individus. Les mots sèment le trouble. СКАЧАТЬ