Название: Zero Maladie
Автор: Angelo Barbato
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Жанр: Медицина
isbn: 9788873040477
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Pour le modèle Beveridge, les systèmes de santé sont majoritairement financés par les recettes fiscales et devraient proposer lâintégralité des prestations. La taxation peut être directe ou indirecte, nationale ou locale.
La couverture dâassurance publique britannique (National Health Service, NHS) a été fondée en 1948 dans le but de dispenser des soins de santé gratuits à toute la population britannique. Il sâagit du premier système de santé national de type « Beveridge », universel, gratuit, financé par les taxes générales17 .
La première tentative de « déverticalisation » du système de santé a été réalisée en Grande-Bretagne, en 1990 avec le NHS et le Community Care Act, plus connu sous le nom de la réforme Thatcher.
Lâhistoire, dès les premières réformes, et lâévolution du système de santé selon la théorie de Darwin, ne semblent pas avoir favorisé des modèles organisationnels verticalement intégrés, centralisés ni monocratiques pour la régulation de lâoffre et de la demande, mais ils ont dévié vers des formes plus « collaboratives » de gestion et de distribution des soins de santé. En ce qui concerne la réforme Thatcher, celle-ci visait des objectifs précis pour inciter à lâefficience des services, tout cela en cassant le modèle hiérarchique et monolithique en faveur dâun modèle de séparation entre lâacquéreur et le distributeur. Cela implique également lâintroduction de mécanismes de concurrence entre les producteurs, tout en conservant cependant les principes de solidarité sous-jacents au financement et à lâaccès aux services dâun système publique.
à la fin des années 80, la proposition de lâéconomiste Enthoven (1988) de réformer les systèmes de soins européens à la lumière de lâexpérience américaine des OSSI (Organisations de soins de santé intégrés) est largement soutenue par les gouvernements conservateurs, comme ceux de Reagan et, notamment, de Thatcher. Avec la réforme de 1990, lâAngleterre adopte une variante des marchés mixtes appelée marchés uniques (internal markets) au sein desquels la compétition entre les producteurs publiques ou privés est activée par des agences publiques spécifiques qui jouent le rôle des représentants des patients (sponsors) et qui, à partir dâun financement prédéfini, achètent chez les producteurs les services de santé pour la population par le biais dâappels dâoffres. Lâidée des marchés mixtes passe de lâAngleterre au reste de lâEurope, avec des applications variées dans les différents systèmes de santé européens, variant entre les deux pôles opposés de la programmation totale et du marché libre, tout en adoptant des formes hybrides intermédiaires dâorganisation sanitaire avec différentes combinaisons entre mécanismes hiérarchiques de contrôle et de concurrence18 .
Dans le modèle Bismark, conçu en Allemagne en 1883 et introduit par le chancelier Otto von Bismarck pour favoriser la réduction de la mortalité et des accidents de travail, ainsi que pour mettre en place une première forme de sécurité sociale, les systèmes sont financés par les assurances sociales. Le modèle Bismark, de type privé, est caractérisé dâun côté par des contributions stables généralement basées sur les revenus, et dâun autre côté, par les organismes appelés caisses dâassurance maladie, qui sont les structures administratives du système et les organismes payeurs des soins. Le nombre de caisses et leur dimension varient beaucoup en fonction du nombre dâinscrits et de leur situation, tandis que les taux de cotisation sont déterminés la plupart du temps par le gouvernement. Dans certains pays il est possible de choisir la caisse à laquelle adhérer (par exemple en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Suisse), mais certains pays nâoffrent pas cette possibilité. En ce qui concerne le système de santé allemand, il faut remonter jusquâau 18 janvier 1871 lors de la naissance de lâempire allemand, ou Deutsches Kaiserreich, le Deuxième Reich, suite aux guerres austro-prussiennes et franco-prussiennes qui se sont toutes deux achevées avec la victoire de lâAllemagne. Il sâensuivit une période caractérisée par une forte peur ressentie par les monarchies des différents Ãtats, et la Révolution française se répéta également en Allemagne. Le nationalisme allemand se déplace rapidement de son caractère libéral et démocratique de 1848 à la Realpolitik autoritaire dâOtto von Bismarck, qui utilise lâapproche de « la carotte ou du bâton ». Le mouvement socialiste est interdit et un Ãtat social particulièrement avancé est créé. Cet Ãtat se base sur les assurances sociales obligatoires et est financé par les contributions des entreprises et des travailleurs. En 1883 une assurance maladie est instaurée, puis en 1884 une assurance contre les accidents de travail et, en 1889, les pensions dâinvalidité et de vieillesse sont mises en place. Câest ainsi que se créa ce qui, à lâépoque, était le système de protection sociale le plus avancé au monde. Un modèle (modèle Bismarck) qui a servi dâexemple, jusquâau début du XXe siècle, adopté par la plupart des pays industrialisés et encore aujourdâhui présent en Allemagne et dans dâautres pays. Un modèle coûteux où, après les Ãtats-Unis, dans le classement de lâOCDE correspondant au pourcentage du PIB consacré à la santé (en 2012), on retrouve tous les pays appartenant au modèle Bismarck, avec lâAllemagne à la 5ème place avec 11,3 %.
Cela vaut également pour les dépenses de santé par habitant, qui sont de 4 811 dollars en Allemagne en 2012, dont 3 651 dollars (75,9 %) de dépenses de santé publique. Des dépenses largement inférieures à celles des Ãtats-Unis, mais amplement supérieures à la moyenne de lâOCDE (3 484 dollars) ainsi quâaux dépenses britanniques (3 289 dollars) et italiennes (3 209 dollars).
Après la crise financière de 2008, lâAllemagne, de même que la moyenne des pays de lâOCDE, a connu un ralentissement important de la croissance annuelle des dépenses de santé qui sont passées de 4 % en 2008 à un peu moins de 1 %, tandis que certains pays dâEurope du Sud ont subi une forte réduction des ressources disponibles en termes réels : - 2 % pour lâEspagne, - 3 % pour lâItalie, - 6 % pour le Portugal et â 10 % pour la Grèce. En matière de charges pour les citoyens, lâAllemagne dépense beaucoup pour la santé, mais elle produit surtout une énorme quantité de services, avec un niveau faible de dépenses directes assumées par les patients. Cela nous prouve quâil sâagit dâun système techniquement efficace. Pour comprendre le fonctionnement du système sanitaire allemand il faut faire un retour en arrière, jusquâau 18 janvier 1871, date de naissance de lâempire allemand (Deutsches Kaiserreich, le Deuxième Reich) suite aux guerres austro-prussiennes et franco-prussiennes qui se sont toutes deux achevées par la victoire de lâAllemagne. Il sâensuivit une période caractérisée par une forte peur ressentie par les monarchies des différents Ãtats, et la Révolution française se répéta également en Allemagne. Le nationalisme allemand passe rapidement dâun caractère libéral et démocratique en 1848 à la Realpolitik autoritaire dâOtto von Bismarck, qui utilise lâapproche de « la carotte ou du bâton ». Le mouvement socialiste est interdit et un Ãtat social particulièrement avancé est créé. Cet Ãtat se base sur les assurances sociales obligatoires et est financé par les contributions des entreprises et des СКАЧАТЬ