Caravane. Stephen Goldin
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Название: Caravane

Автор: Stephen Goldin

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Научная фантастика

Серия:

isbn: 9788885356832

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СКАЧАТЬ droit sortis du livre, elle devait l'avoir appris par cœur.

      Dom Gianelli fit signe à un homme grand, portant une chemise blanche et un pantalon noir. « Père Tagon », appela-t-il. « Joignez-vous donc à nous ! »

      L'homme en question s'exécuta. « Attendez d'avoir rencontré ce gars », dit Dom à Peter. « Il pourrait provoquer quelques discussions. »

      Le nouveau venu était un homme grand et mince, la trentaine, avec un nez d'aigle, des yeux bruns, un front haut et des cheveux bruns. « Salut », dit-il en se penchant vers Peter pour lui serrer la main. « Je suis Jason Tagon. »

      « Dom vous a appelé « Père » ? »

      « Il aurait aussi pu m'appeler « Docteur ». J'ai un doctorat en astronomie. Mais oui, je suis prêtre. Les titres n'ont plus grande importance de nos jours, alors je préfère qu'on m'appelle Jason. »

      Peter hocha la tête et rangea ce fait dans un coin de sa mémoire qui commençait à être surchargée avec tous ces nouveaux visages et noms. « Dom a mentionné des discussions ? »

      « Il y est allé un peu fort. Je ne peux pas contredire vos prédictions étant donné qu'elles se sont réalisées. C'est votre attitude qui me dérange. »

      « Concernant l’Église Catholique ? »

      Jason sourit. « Ce n'est qu'une petite partie. Vous avez dit – et je vais essayer de citer - 'l’Église Catholique en a fait davantage que n'importe quelle organisation de l'Histoire pour retarder le progrès humain' ».

      « J'espère que vous ne l'avez pas pris de façon trop personnelle. Le fait est que l’Église Catholique existe plus longtemps que n'importe quelle organisation de l'Histoire. Toutes les organisations sont devenues répressives dans une certaine mesure. Elles dépassent un certain point de leur existence où leur fonction devient celle de l'auto-préservation plutôt que celle de garder son but d'origine. Je m'exprimais contre la bureaucratie, non contre les Catholiques en tant qu'individus. »

      « Je sais. Mais les Catholiques sont élevés en croyant que l’Église ne peut pas faire de mal. Mais ce n'était pas toute mon objection. En tant que porte-parole de Dieu, j'ai eu l'impression que vous l'avez omis de vos calculs. »

      « En tant qu'agnostique », répondit Peter, « je ne pouvais m'empêcher de croire que le surnaturel était superflu dans mes calculs. Je me suis surtout penché sur l'écologie sociale. Les lois ont été créées par Dieu – s'Il existe – il y a longtemps et je ne pouvais prévoir des changements dans ces lois une fois que tout avait commencé. Je me suis surtout préoccupé des êtres humains. »

      « Et vous avez ignoré la possibilité d'une intervention divine. »

      « Disons que je n'aurais pas été contre, mais je n'y comptais pas. »

      « Qu'en est-il de la tentative de colonisation interstellaire ? »

      « Si vous essayez de dire qu'il s'agit d'une intervention divine, je ne pourrai pas le contredire. Mais je vous mets au défi de prouver que ce n'était pas uniquement le travail de quelques hommes ingénieux. »

      « Touché », Jason sourit.

      Peter eut une nouvelle fois l'impression d'être observé. Il se retourna et vit la fille blonde le fixer à quelques pas de là. « C'est qui ? » demanda-t-il aux gens autour de lui.

      « C'est Risa Svenson » répondit Marcia. « On l'a recueillie à Monterey. C'est une fille plutôt étrange si vous voulez mon avis. »

      « Étrange ? Dans quelle mesure ? »

      « En gros, elle est juste timide » expliqua le prêtre. « Et puis, elle est jeune. Cela l'incite à se tenir à l'écart des autres. C'est quelqu'un de très gentil. »

      « J'aimerais aller lui parler un peu. Merci d'avoir partagé ce moment avec moi. Jason, j'aimerais poursuivre cette discussion plus tard. »

      Il se leva et s'avança vers la jeune fille qui faisait encore mine de ne pas le voir.

      « Excuse-moi, mais pourquoi tu me fixes ? »

      Elle leva les yeux vers lui, surprise. « Je ne... »

      « Si, tu me fixais. Ça ne me dérange pas vraiment, mais j'aimerais savoir pourquoi. »

      Elle ouvrit la bouche pour sortir une excuse, la referma, puis déclara. « Vous étiez tellement célèbre et je voulais juste vous regarder de plus près. C'est mal ? »

      « Non. En fait, je suis plutôt soulagé de voir que je ne ressemble pas au monstre hideux que tu imaginais. »

      A en juger son expression, Peter savait qu'il avait vu juste. « Je ne pensais pas que vous étiez un monstre », dit-elle.

      « Bien sûr que non. »

      « Mais j'ai entendu tellement de mauvaises choses sur vous. »

      « Tu as lu mon livre ? »

      « Non, j'étais trop petite. Mais j'ai vu une émission sur ça. Je n'ai pas aimé, c'était déprimant et pessimiste. »

      « C'était déprimant et pessimiste. Je ne l'aimais pas non plus. Mais que peut-on faire contre la vérité ? Si on la cache dans un coin, elle finira par ressurgir et te sauter au visage. »

      « C'est....Je ne sais pas. Je veux croire qu'il y a de l'espoir pour le monde, quelque part. Votre livre a fait croire aux gens qu'il n'y en avait pas. »

      « La situation était visible pour tous. J'étais juste celui qui a attiré l'attention dessus. Mais ça n'a rien changé. Les gens ont fermé les yeux et piétiné le futur. J'ai seulement énoncé des faits. »

      « Les faits ne suffisent pas », dit la fille. « Il faut des rêves aussi. »

      « Quel âge as-tu ? »

      La fille le regarda, sur la défensive. « Dix-neuf ans, pourquoi ? »

      « Quand j'avais dix-neuf ans, je venais d'obtenir ma licence en sociologie. Les gens me considéraient comme un genre de génie et j'ai participé à un programme universitaire accéléré. J'avais des rêves à l'époque, de beaux rêves. J'allais remédier à tous les problèmes du monde, arranger les choses pour qu'on puisse vivre en paix. » Il haussa les épaules. « Ensuite, quelque chose s'est produit. Peut-être que j'ai juste grandi, je ne sais pas. Mais en quelques années seulement, tous mes rêves sont devenus des cauchemars. Le monde courait joyeusement à sa perte et personne ne faisait rien pour l'arrêter. J'ai essayé de crier, j'ai essayé de freiner tout ça, mais on m'a ignoré. Est-ce étonnant que je me sois senti désespéré ? » Il se rendit compte qu'il avait les larmes aux yeux. Il ne manquerait plus que j'éclate en sanglots devant une parfaite inconnue, pensa-t-il tout en se demandant pourquoi elle le touchait au point d'avoir envie de pleurer.

      A sa grande surprise, la fille se radoucit. « Je suis désolée », dit-elle en lui touchant gentiment le bras. « Je ne savais pas. C'est triste de voir tous ses espoirs anéantis de la sorte. »

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