Caravane. Stephen Goldin
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Название: Caravane

Автор: Stephen Goldin

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Научная фантастика

Серия:

isbn: 9788885356832

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СКАЧАТЬ Pas si vite. Avez-vous déjà entendu parler d'un astre appelé Epsilon Eridani ? »

      « Je crains ne jamais avoir été doué en astronomie. »

      « Moi non plus. Mais heureusement, quelques personnes s'y sont intéressées. Quelques années auparavant, avant la disparition totale du programme spatial, ils ont effectué une expérience de parallaxe satellite – ne me demandez pas de vous expliquer, je ne pourrai pas – et ils ont découvert qu'Epsilon Eridani possédait tout un tas d'autres planètes, comme notre soleil. C'était une découverte intéressante, mais il y avait des problèmes plus urgents et on n'y prêta que peu d'attention.

      « Presque au même moment, un homme écrivait un livre. Ce fut un grand livre, un livre puissant qui fit peur à beaucoup de gens. Il parlait de la fin de la civilisation et du retour du barbarisme à cause de la surpopulation, de la pénurie des matières premières et de l'effondrement des forces connectées. La plupart des gens se sont énervés car ils avaient peur de faire face à - »

      « Et c'est à moi que vous le dites, » marmonna Peter.

      « - mais quelques personnes se sont mises à réfléchir. Les affirmations de l'auteur étaient indiscutables, mais ces gens ne voulaient pas assister à la fin de la civilisation. Alors, ils ont commencé à réfléchir à des alternatives. »

      « Je l'ai fait aussi et on m'a détesté pour ça. Mes suggestions étaient radicales, mais je faisais face à une situation de crise. Mes plans n'auraient peut-être pas fonctionné, mais ça n'aurait pas pu être pire que ce que nous traversons maintenant. »

      Honon haussa les épaules. « A qui le dites-vous. Quoiqu'il en soit, ces personnes ont senti la haine envers vous et ont décidé de travailler en secret. Elles ont informé certaines personnes très influentes, certaines très riches.

      « Ça aide toujours. »

      « Du coup, ils ont construit un vaisseau spatial - »

      Peter en eut le souffle coupé. « Hé, une minute. Je crois que j'ai raté un épisode. C'est quoi cette histoire de vaisseau spatial ? »

      « Réfléchissez. Utilisez votre perspicacité. S'il n'y a plus de ressources sur Terre, la civilisation aurait de meilleures chances ailleurs. Où peut-on aller ? Aucune autre planète de notre système solaire est capable d'accueillir une colonie sans technologie pour la maintenir en vie. Cela nous laisse les étoiles, notamment Epsilon Eridani. »

      Peter s'apprêta à dire quelque chose lorsqu'une petite fille frappa à la porte du véhicule. Elle avait les cheveux foncés et ne devait pas avoir plus de huit ou neuf ans. « Monsieur Honon, » dit-elle, « J'apporte le dîner pour vous et l'autre monsieur. »

      « Merci, Mary. » Honon passa le bras à travers sa vitre et attrapa deux bols.

      « Attention, » dit-il à Peter en lui tendant l'un des bols. « C'est chaud. » La petite fille retourna d'où elle était venue.

      Le liquide contenu dans les bols s’apparentait à un mélange de soupe et de ragoût. Il y avait des pommes de terre, des petits pois, des haricots, des carottes, des pousses de soja et même de petits morceaux de poulet. C’était presque un vrai buffet, compte tenu des circonstances. L’estomac de Peter criait famine car il n’avait rien avalé depuis son maigre petit-déjeuner de ce matin. Il accepta la cuillère tendue par Honon et prit une bouchée, savourant le mélange de saveurs. « Vous mangez bien », déclara-t-il.

      « Merci. Comme je l’ai dit, nous essayons de maintenir la civilisation en vie et l’un des aspects les plus agréables est la bonne nourriture. Nous faisons ce que nous pouvons pendant qu’on voyage, mais c’est loin d’être un repas équilibré. »

      « Certains tueraient pour ceci. »

      Honon soupira. « Oui, je sais. Ils ont déjà tenté plusieurs fois. Voilà pourquoi on utilise des véhicules blindés. De nos jours, voyager ne se fait pas sur un coup de tête. »

      Les deux hommes mangèrent en silence pendant un moment, réalisant que leur repas était un véritable trésor dans ce monde où les ressources manquaient. Peter termina en premier et s’adossa à son siège, content.

      « Merci beaucoup. C’était le meilleur repas que j’ai eu depuis des semaines. »

      « Vous en voulez encore ? Je peux demander à ce qu’on vous resserve. »

      « Je ne voudrais pas profiter de vos réserves… »

      « Tout ira bien pendant un temps. L’arrière du deuxième camion est rempli de nourriture. »

      Peter était très tenté, mais il décida de se retenir. « Je ne veux pas m’habituer à une telle vie. », déclara-t-il. « La situation peut vite changer. »

      Honon hocha la tête. « C’est vrai, mais ça ne m’empêche pas de bien vivre quand je peux. Quand je menais mon troupeau, j’ai appris qu’on survivait pendant les temps difficiles et qu’on se rattrapait quand ça allait mieux. »

      « Vous étiez berger, alors ? »

      « J’ai été beaucoup de choses à un moment ou à un autre. Bûcheron, chauffeur de camion, garde forestier, aide agricole, couvreur, plongeur. J’aime le changement. »

      « Et maintenant, vous menez un cortège. »

      « Ouaip. Vous voyez, selon moi, il faut toujours avancer vers quelque chose. Voyager ne suffit pas. Il faut avoir un objectif. »

      « Et votre objectif, c’est l’espace ?

      « Pas tout de suite. D’abord, il faut emmener ce groupe au Monastère. »

      « Au quoi ? »

      « C’est comme ça qu’on appelle notre petite colonie. Les monastères ont gardé le savoir pendant les premières périodes sombres. Nous avons donc décidé d’appeler notre base comme ça. Cela n’a aucune signification religieuse, je vous assure. Nous sommes tous plutôt tolérants. Il est déjà assez difficile de survivre de nos jours sans devoir faire face à de vieux préjudices. »

      « Cela n’arrête pas la plupart des gens. L’intolérance semble avoir atteint son plus haut point », dit Peter avec amertume.

      Honon haussa les épaules. « Je me fiche s’ils s’entretuent. De mon point de vue, on ne peut évoluer qu’en se débarrassant des intolérants. »

      « Où se trouve ce Monastère ? »

      « Oh, il est quelque part. » Honon agita la main vers l’est. « Je ne peux pas vous en dire plus, j’en ai bien peur. C’est un secret et pour de bonnes raisons. Nous vivons trop bien au goût de la plupart des gens. S’ils savaient où on se trouve, ils viendraient nous anéantir. Voilà pourquoi je ne peux pas dire aux gens où se rend la caravane. Si on est séparé, ils ne pourront le dire à personne. »

      « Mais si vous projetez une colonie interstellaire, vous devez avoir beaucoup de gens. »

      « Près de cinq mille, aux dernières nouvelles. »

      Peter siffla. « Mais il est impossible de cacher autant de gens. »

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