La San-Felice, Tome 03. Dumas Alexandre
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Название: La San-Felice, Tome 03

Автор: Dumas Alexandre

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ il en résulta, comme Ferdinand était au fond un prince d'un grand bon sens et de beaucoup d'esprit, qu'au lieu d'en vouloir au jeune banquier d'être un homme instruit, quand lui, roi, n'était, comme il le disait lui-même, qu'un âne, il le présenta à la reine, à Acton, à sir William, à Emma Lyonna, non plus avec les égards douteux rendus à l'homme d'argent, mais avec cette courtoise protection que les princes intelligents accordent toujours aux hommes d'esprit et d'éducation.

      Cette présentation fut pour André Backer une nouvelle occasion de faire valoir de nouvelles études; il parla allemand avec la reine, anglais avec sir William et lady Hamilton, français avec Acton, mais, au milieu de tout cela, resta tellement modeste et convenable, qu'en montant en voiture pour le ramener à Naples, le roi lui dit:

      – Monsieur Backer, vous eussiez conservé votre voiture que je ne vous en eusse pas moins ramené dans la mienne, ne fût-ce que pour me procurer plus longtemps le plaisir de votre conversation.

      Nous verrons plus tard que le roi s'était fort attaché en effet, pendant cette journée, à André Backer, et notre récit montrera, dans la suite, par quelle implacable vengeance il prouva à ce malheureux jeune homme, victime de son dévouement à la cause royale, la sincérité de son amitié pour lui.

      XL

      L'HOMME PROPOSE

      A peine le roi fut-il parti, emmenant avec lui André Backer, que la reine Caroline, qui, jusque-là, n'avait pu parler au capitaine général Acton, arrivé seulement au moment où l'on allait se mettre à table, se leva, lui fit, en se levant, signe de la suivre, recommanda à Emma et à sir William de faire les honneurs du salon si quelques-unes des personnes invitées arrivaient avant son retour, et passa dans son cabinet.

      Acton y entra derrière elle.

      Elle s'assit et fit signe à Acton de s'asseoir.

      – Eh bien? lui demanda-t-elle.

      – Votre Majesté, répliqua Acton, m'interroge probablement à propos de la lettre?

      – Sans doute! N'avez-vous pas reçu deux billets de moi qui vous priaient de faire l'expérience? Je me sens entourée de poignards et de complots, et j'ai hâte de voir clair dans toute cette affaire.

      – Comme je l'avais promis à Votre Majesté, je suis arrivé à enlever le sang.

      – La question n'était point là; il s'agissait de savoir si, en enlevant le sang, l'écriture persisterait… L'écriture a-t-elle persisté?

      – D'une façon encore assez distincte pour que je puisse lire avec une loupe.

      – Et vous l'avez lue?

      – Oui, madame.

      – C'était donc une opération bien difficile, que vous y avez mis un si long temps?

      – Oserai-je faire observer à Votre Majesté que je n'avais point précisément que cela à faire; puis j'avoue qu'à cause même de l'importance que vous mettiez au succès de l'opération, j'ai beaucoup tâtonné; j'ai fait cinq ou six essais différents, non point sur la lettre elle-même, mais sur d'autres lettres que j'ai tenté de mettre dans des conditions pareilles. J'ai essayé de l'oxalate de potasse, de l'acide tartrique, de l'acide muriatique, et chacune de ces substances a enlevé l'encre avec le sang. Hier seulement, en songeant que le sang humain contenait, dans les conditions ordinaires, de 65 à 70 parties d'eau et qu'il ne se caillait que par la volatilisation de cette eau, j'ai eu l'idée d'exposer la lettre à la vapeur, afin de rendre au sang caillé une quantité d'eau suffisante à sa liquéfaction, et alors, en tamponnant le sang avec un mouchoir de batiste et en versant de l'eau sur la lettre disposée en pente, je suis arrivé à un résultat que j'eusse mis immédiatement sous les yeux de Votre Majesté, si je n'eusse su qu'au contraire des autres femmes, les moyens, pour elle qui n'est étrangère à aucune science, la préoccupent autant que le résultat.

      La reine sourit: un pareil éloge était celui qui pouvait le plus flatter son amour-propre.

      – Voyons le résultat, dit la reine.

      Acton tendit à Caroline la lettre qu'il avait reçue d'elle pendant la nuit du 22 au 23 septembre, et qu'elle lui avait donnée pour en faire disparaître le sang.

      Le sang avait, en effet, disparu, mais partout où il y avait eu du sang, l'encre avait laissé une si faible trace, qu'au premier aspect, la reine s'écria:

      – Impossible de lire, monsieur.

      – Si fait, madame, répondit Acton; avec une loupe et un peu d'imagination, Votre Majesté va voir que nous allons arriver à recomposer la lettre tout entière.

      – Avez-vous une loupe?

      – La voici.

      – Donnez.

      Au premier abord, la reine avait raison; car, à part les trois ou quatre premières lignes, qui avaient toujours été à peu près intactes, voici tout ce qu'à l'oeil nu, et à l'aide de deux bougies, on pouvait lire de la lettre:

      «Cher Nicolino,

      »Excuse ta pauvre amie si elle n'a pu aller au dez-vous où elle se promettait tant de bonhe oint de ma faute, je te le jure; ce n'est pré j'ai été avertie par la rein e devais prête avec les autres la cour au-devant de l'amiral fera de agnifiques, et la reine à lui oute sa gloire; elle de me

      que j'étais un avec elle comptait éblouir du Nil une opération moins lui tout autre, puisqu'il n'a nt jaloux: j'aimerai toujo phème.

      »Après-de un mot t'indiquera le our où je libre.

      »Ta et fidèle

      »E.

      »21 septembre 1798.»

      La reine, quoiqu'elle eût la loupe entre les mains, essaya d'abord de relier les mots les uns aux autres mais, avec son caractère impatient, elle fut vite fatiguée de ce travail infructueux, et, portant la loupe à son oeil, elle parvint bientôt à lire difficilement, mais enfin elle lut les lignes suivantes, qui lui présentèrent la lettre dans tout son ensemble:

      «Cher Nicolino,

      »Excuse ta pauvre amie si elle n'a pu aller au rendez-vous où elle se promettait tant de bonheur; il n'y a point de ma faute, je te le jure; ce n'est qu'après t'avoir vu que j'ai été avertie par la reine que je devais me tenir prête avec les autres dames de la cour à aller au-devant de l'amiral Nelson. On lui fera des fêtes magnifiques, et la reine veut se montrer à lui dans toute sa gloire; elle m'a fait l'honneur de me dire que j'étais un des rayons avec lesquels elle comptait éblouir le vainqueur du Nil. Ce sera une opération moins méritante sur lui que sur tout autre, puisqu'il n'a qu'un oeil; ne sois point jaloux: j'aimerai toujours mieux Acis que Polyphème.

      »Après demain, un mot de moi t'indiquera le jour où je serai libre.

      »Ta tendre et fidèle

      »E.

      »21 septembre 1798.

      – Hum! fit la reine après avoir lu, savez-vous, général, que tout cela ne nous apprend pas grand'chose et que l'on croirait que la personne qui a écrit cette lettre avait deviné qu'elle serait lue par un autre que celui auquel elle était adressée? Oh! СКАЧАТЬ