Henri VI. 3. Уильям Шекспир
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Название: Henri VI. 3

Автор: Уильям Шекспир

Издательство: Public Domain

Жанр: Драматургия

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СКАЧАТЬ style="font-size:15px;">      RUTLAND. -Dii faciant, laudis summa sit ista tuæ4.

(Il meurt.)

      CLIFFORD. – Plantagenet! Plantagenet! j'arrive; et ce sang de ton fils, attaché à mon épée va s'y rouiller jusqu'à ce que ton sang figé avec celui-ci me détermine à les en faire disparaître tous deux.

(Il sort.)

      SCÈNE IV

Alarme. Entre YORK

      YORK. – L'armée de la reine a vaincu; mes deux oncles ont été tués en défendant ma vie, et tous mes partisans tournent le dos à l'ennemi acharné, et fuient comme les vaisseaux devant les vents, ou comme des agneaux que poursuivent des loups affamés. – Mes fils!.. Dieu sait ce qu'ils sont devenus. Mais je sais bien que, vivants ou morts, ils se sont comportés en homme nés pour la gloire. Trois fois Richard s'est ouvert un passage jusqu'à moi, en me criant: Courage! mon père, combattons jusqu'à la fin. Et trois fois aussi Édouard m'a joint, son épée toute rouge, teinte jusqu'à la garde du sang de ceux qui l'avaient combattu, et lorsque les plus intrépides guerriers se retiraient, Richard criait: Chargez, ne lâchez pas un pied de terrain; il criait encore: Une couronne ou un glorieux tombeau! un sceptre, ou un sépulcre en ce monde! C'est alors que nous avons chargé de nouveau: mais, hélas! nous avons encore reculé; – comme j'ai vu un cygne s'efforcer inutilement de nager contre le courant, et s'épuiser à combattre les flots qui le maîtrisaient. – Mais qu'entends-je! (Courte alarme derrière le théâtre.) Écoutons! nos terribles vainqueurs continuent la poursuite; et je suis trop affaibli, et je ne peux fuir leur fureur; et eussé-je encore toutes mes forces, je ne leur échapperais pas. Le sable qui mesurait ma vie a été compté: il faut rester ici; c'est ici que ma vie doit finir. (Entrent la reine Marguerite, Clifford, Northumberland, soldats.) Viens, sanguinaire Clifford. – Farouche Northumberland! me voilà pour servir de but à vos coups; je les attends de pied ferme.

      NORTHUMBERLAND. – Rends-toi à notre merci, orgueilleux Plantagenet.

      CLIFFORD. – Oui, et tu auras merci tout juste comme ton bras sans pitié l'a faite à mon père. Enfin Phaéton est tombé de son char, et le soir est arrivé à l'heure de midi.

      YORK. – De mes cendres comme de celles du phénix peut sortir l'oiseau qui me vengera sur vous tous. Dans cet espoir, je lève les yeux vers le ciel, et je brave tous les maux que vous pourrez me faire subir. Eh bien! que n'avancez-vous? Quoi! vous êtes une multitude et vous avez peur!

      CLIFFORD. – C'est ainsi que les lâches commencent à combattre, quand ils ne peuvent plus fuir: ainsi la colombe attaque de son bec les serres du faucon qui la déchire: ainsi les voleurs sans ressource, et désespérant de leur vie, accablent le prévôt de leurs invectives.

      YORK. – O Clifford, recueille-toi un moment, et dans ta pensée rappelle ma vie entière; et alors, si tu le peux, regarde-moi pour rougir de tes paroles, et mords cette langue qui accuse de lâcheté celui dont l'aspect menaçant t'a fait jusqu'ici trembler et fuir.

      CLIFFORD. – Je ne m'amuserai pas à disputer avec toi de paroles: mais nous allons jouter de coups, quatre pour un!

(Il tire son épée.)

      MARGUERITE. – Arrête, vaillant Clifford! Pour mille raisons, je veux prolonger encore un peu la vie de ce traître. – La rage le rend sourd. – Parle-lui, Northumberland.

      NORTHUMBERLAND. – Arrête, Clifford: ne lui fais pas l'honneur de t'exposer à avoir le doigt piqué, pour lui percer le coeur. Quand un roquet montre les dents, quelle valeur y a-t-il à mettre la main dans sa gueule, lorsqu'on pourrait le repousser avec le pied? Le droit de la guerre est d'user de tous ses avantages; et ce n'est point faire brèche à l'honneur que de se mettre dix contre un.

(Ils se jettent sur York, qui se débat.)

      CLIFFORD. – Oui, oui, c'est ainsi que se débat l'oiseau dans le lacet.

      NORTHUMBERLAND. – C'est ainsi que s'agite le lapin dans le piége.

(York est fait prisonnier.)

      YORK. – Ainsi triomphent les brigands sur la proie qu'ils ont conquise; ainsi succombe l'honnête homme attaqué en nombre inégal par des voleurs.

      NORTHUMBERLAND. – Maintenant, madame, qu'ordonnez-vous de lui?

      MARGUERITE. – Braves guerriers, Clifford, Northumberland, il faut le placer sur ce tertre de terre, lui qui les bras étendus voulait atteindre les montagnes, et n'a fait avec sa main que traverser leur ombre. – Quoi, c'était donc vous qui vouliez être roi d'Angleterre? C'était donc vous qui triomphiez dans notre parlement, et nous faisiez entendre un discours sur votre naissance? Où est maintenant votre potée d'enfants, pour vous soutenir? Votre pétulant Édouard et votre robuste George? Où est-il, ce vaillant miracle des bossus, votre petit Dicky, dont la voix toujours grondante animait son papa à la révolte? Où est-il aussi votre bien-aimé Rutland? Voyez, York, j'ai teint ce mouchoir dans le sang que le brave Clifford a fait sortir avec la pointe de son épée du sein de cet enfant; et si vos yeux peuvent pleurer sa mort, tenez, je vous le présente, pour en essuyer vos larmes. Hélas! pauvre York! si je ne vous haïssais pas mortellement, je plaindrais l'état misérable où je vous vois! Je t'en prie, York, afflige-toi pour me réjouir. Frappe du pied, enrage, désespère-toi, que je puisse chanter et danser. Quoi! le feu de ton coeur a-t-il tellement desséché tes entrailles, qu'il ne puisse couler une larme pour la mort de Rutland? D'où te vient ce calme? Tu devrais être furieux, et c'est pour te rendre furieux que je t'insulte ainsi. Mais je le vois; tu veux que je te paye pour me divertir: York ne sait parler que quand il porte une couronne. – Une couronne pour York. – Et vous, lords, inclinez-vous bien bas devant lui. – Tenez-lui les mains, tandis que je vais le couronner. (Elle lui place sur la tête une couronne du papier5). Mais, vraiment, à présent il a l'air d'un roi. Oui, voilà celui qui s'est emparé du trône de Henri; voilà celui qui s'était fait adopter par lui pour son héritier. – Mais comment se fait-il donc que le grand Plantagenet soit couronné sitôt, au mépris de son serment solennel? Je croyais, moi, que tu ne devais être roi qu'après que notre roi Henri aurait serré la main à la mort; et vous voulez ceindre votre tête de la gloire de Henri, et ravir à son front le diadème dès à présent, pendant sa vie, et contre votre serment sacré! Oh! c'est aussi un crime trop impardonnable! Allons, faites tomber cette couronne, et avec elle sa tête, et qu'il suffise d'un clin d'oeil pour le mettre à mort.

      CLIFFORD. – Cet office me regarde, en mémoire de mon père.

      MARGUERITE. – Non, arrête encore: écoutons-le pérorer.

      YORK. – Louve de France, mais pire que les loups de France; toi dont la langue est plus envenimée que la dent de la vipère, qu'il sied mal à ton sexe de triompher, comme une amazone effrontée, des malheurs de ceux qu'enchaîne la fortune! Si ton visage n'était pas immobile comme un masque, et accoutumé à l'impudence par l'habitude des mauvaises actions, j'essayerais de te faire rougir, reine présomptueuse: te dire seulement d'où tu viens, de qui tu sors, c'en serait assez pour te couvrir de honte, s'il te restait quelque sentiment de honte. Ton père, qui se pare des titres de roi de Naples, des Deux-Siciles et de Jérusalem, n'a pas le revenu d'un métayer anglais. Est-ce donc ce monarque indigent qui t'a appris à insulter? Cela est bien inutile et ne te convient pas, reine insolente! à moins qu'il ne te faille vérifier le proverbe, qu'un mendiant sur un cheval le pousse jusqu'à ce qu'il crève. C'est la beauté qui souvent fait l'orgueil des femmes. Mais Dieu sait que ta part en est petite. C'est la vertu qui les fait le plus admirer. Le contraire t'a rendue un objet d'étonnement. C'est par la décence et la douceur qu'elles deviennent comme divines; et c'est par l'absence de ces qualités que tu es abominable. Tu es l'opposé de tout bien, comme les antipodes le sont СКАЧАТЬ



<p>4</p>

Hall dit seulement que le jeune Rutland, alors âgé tout au plus de douze ans, ayant été trouvé par Clifford, dans une maison où il s'était caché, se jeta à ses pieds, et implora sa miséricorde, en levant vers lui ses mains jointes, car la frayeur lui avait ôté la parole. Le jeune comte de Rutland avait alors, non pas douze ans, mais dix-sept.

<p>5</p>

Ces détails, dont le fond est rapporté par Hollinshed, d'après quelques chroniques, et en particulier celle de Whetamstede, ne sont pas dans Hall qui dit que la couronne de papier ne fut placée sur la tête d'York qu'après sa mort. Quant à la circonstance du mouchoir trempé dans le sang de Rutland, elle paraît être une invention de l'auteur de la pièce originale, quel qu'il soit.