Henri VI. 3. Уильям Шекспир
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Название: Henri VI. 3

Автор: Уильям Шекспир

Издательство: Public Domain

Жанр: Драматургия

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СКАЧАТЬ vous voilà en dispute? Quelle est votre querelle? comment a-t-elle commencé?

      ÉDOUARD. – Ce n'est point une querelle, c'est un léger débat.

      YORK. – Sur quoi?

      RICHARD. – Sur un point qui intéresse Votre Grâce et nous aussi; sur la couronne d'Angleterre, mon père, qui vous appartient.

      YORK. – A moi, mon fils? Non pas tant que Henri vivra.

      RICHARD. – Votre droit ne dépend point de sa vie ou de sa mort.

      ÉDOUARD. – Vous en êtes l'héritier dès à présent: jouissez donc de votre héritage. Si vous donnez à la maison de Lancastre le temps de respirer, à la fin elle vous devancera, mon père.

      YORK. – Je me suis engagé, par serment, à le laisser régner en paix.

      ÉDOUARD. – On peut violer son serment pour un royaume. J'en violerais mille, moi, pour régner un an.

      RICHARD. – Non. Que le ciel préserve Votre Grâce de devenir parjure!

      YORK. – Je le serai, si j'emploie la guerre ouverte.

      RICHARD. – Je vous prouverai le contraire, si vous voulez m'écouter.

      YORK. – Tu ne le prouveras pas, mon fils; cela est impossible.

      RICHARD. – Un serment est nul dès qu'il n'est pas fait devant un vrai et légitime magistrat, qui ait autorité sur celui qui jure. Henri n'en avait aucune, son titre était usurpé; et puisque c'est lui qui vous a fait jurer de renoncer à vos droits, votre serment, milord, est vain et frivole. Ainsi, aux armes! et songez seulement, mon père, combien c'est une douce chose que de porter une couronne. Son cercle enferme tout le bonheur de l'Élysée, et tout ce que les poëtes ont imaginé de jouissances et de félicités. Pourquoi tardons-nous si longtemps? Je n'aurai point de repos que je ne voie la rose blanche que je porte, teinte du sang tiède tiré du coeur de Henri.

      YORK. – Richard, il suffit: je veux régner ou mourir. Mon frère, pars pour Londres à l'instant, et anime Warwick à cette entreprise. – Toi, Richard, va trouver le duc de Norfolk, et instruis-le secrètement de nos intentions. – Vous, Édouard, vous vous rendrez auprès de milord Cobham, qui s'armera de bon coeur avec tout le comté de Kent: c'est sur les gens de Kent que je compte le plus; car ils sont avisés, courtois, généreux et pleins d'ardeur. – Tandis que vous agirez ainsi, que me restera-t-il à faire que de chercher l'occasion de prendre les armes, sans que le roi ni personne de la maison de Lancastre pénètre mes desseins? (Entre un messager.) Mais, arrêtez donc. – Quelles nouvelles? Pourquoi arrives-tu si précipitamment?

      LE MESSAGER. – La reine, soutenue des comtes et des barons du nord, se prépare à vous assiéger ici dans votre château. Elle est tout près d'ici à la tête de vingt mille hommes: songez donc, milord, à fortifier votre château.

      YORK. – Oui, avec mon épée. Quoi! penses-tu qu'ils nous fassent peur? – Édouard, et vous, Richard, vous resterez près de moi. – Mon frère Montaigu va se rendre à Londres, pour avertir le noble Warwick, Cobham et nos autres amis, que nous avons laissés à titre de protecteurs auprès du roi, d'employer toute leur habileté à fortifier leur pouvoir, et de ne plus se lier au faible Henri et à ses serments.

      MONTAIGU. – Mon frère, je pars. Je les déciderai, n'en doutez pas; et je prends humblement congé de vous.

(Il sort.)(Entrent sir John et sir Hugues Mortimer.)

      YORK. – Mes oncles sir John et sir Hugues Mortimer, vous arrivez bien à propos à Sandal: l'armée de la reine se propose de nous y assiéger.

      SIR JEAN. – Elle n'en aura pas besoin: nous irons la joindre dans la plaine.

      YORK. – Quoi! avec cinq mille hommes?

      RICHARD. – Oui, mon père; et avec cinq cents, s'il le faut. Leur général est une femme! Qu'avons-nous à craindre?

(Une marche dans l'éloignement.)

      ÉDOUARD. – J'entends déjà leurs tambours: rangeons nos gens et sortons à l'instant pour aller leur offrir le combat.

      YORK. – Cinq hommes contre vingt! – Malgré cette énorme inégalité, cher oncle, je ne doute pas de notre victoire. J'ai gagné en France plus d'une bataille où les ennemis étaient dix contre un. Pourquoi n'aurais-je pas aujourd'hui le même succès?

(Une alarme, ils sortent.)

      SCÈNE III

Plaine près du château de Sandal Alarme; excursions. Entrent RUTLAND et son GOUVERNEUR

      RUTLAND. – Ah! où fuirai-je? Où me sauverai-je de leurs mains? Ah! mon gouverneur, voyez, le sanguinaire Clifford vient à nous.

(Entrent Clifford et des soldats.)

      CLIFFORD. – Fuis, chapelain; ton état de prêtre te sauve la vie. – Mais pour le rejeton de ce maudit duc, dont le père a tué mon père, il mourra.

      LE GOUVERNEUR. – Et moi, milord, je lui tiendrai compagnie.

      CLIFFORD. – Soldats, emmenez-le.

      LE GOUVERNEUR. – Ah! Clifford, ne l'assassine pas, de peur que tu ne sois haï de Dieu et des hommes.

(Les soldats l'entraînent de force. L'enfant reste pâmé de frayeur.)

      CLIFFORD. – Allons. – Quoi! est-il déjà mort? ou est-ce la peur qui lui fait ainsi fermer les yeux? – Oh! je vais te les faire ouvrir.

      RUTLAND. – C'est ainsi que le lion affamé regarde le malheureux qui tremble sous ses griffes avides, c'est ainsi qu'il se promène insultant à sa proie, et c'est ainsi qu'il s'approche pour déchirer ses membres. – Ah! bon Clifford, tue-moi avec ton épée, mais non pas avec ce regard cruel et menaçant. Bon Clifford, écoute-moi avant que je meure: je suis trop peu de chose pour être l'objet de ta colère: venge-toi sur des hommes, et laisse-moi vivre.

      CLIFFORD. – Tu parles en vain, pauvre enfant. Le sang de mon père a fermé le passage par où tes paroles pourraient pénétrer.

      RUTLAND. – Eh bien! c'est au sang de mon père à le rouvrir: c'est un homme, Clifford, mesure-toi avec lui.

      CLIFFORD. – Eussé-je ici tous tes frères, leur vie et la tienne ne suffiraient pas pour assouvir ma vengeance. Non, quand je creuserais encore les tombeaux de tes pères, et que j'aurais pendu à des chaînes leurs cercueils pourris, ma fureur n'en serait pas ralentie, ni mon coeur soulagé. La vue de tout ce qui appartient à la maison d'York est une furie qui tourmente mon âme; et jusqu'à ce que j'aie extirpé leur race maudite, sans en laisser un seul au monde, je vis en enfer. – Ainsi donc…

(Levant le bras.)

      RUTLAND. – Oh! laisse-moi prier un moment avant de recevoir la mort! – Ah! c'est toi que je prie, bon Clifford; aie pitié de moi.

      CLIFFORD. – Toute la pitié que peut t'accorder la pointe de mon épée.

      RUTLAND. – Jamais je ne t'ai fait aucun mal, pourquoi veux-tu me tuer?

      CLIFFORD. – Ton père m'a fait du mal.

      RUTLAND. – Mais avant que je fusse né. – Tu as un fils, Clifford; pour l'amour de lui, aie pitié de moi, de crainte qu'en vengeance de ma mort, comme Dieu est juste, il ne soit aussi misérablement égorgé que moi. Ah! laisse-moi passer ma vie en prison; et à la première offense, tu pourras me СКАЧАТЬ