Correspondance, 1812-1876 — Tome 5. Жорж Санд
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Название: Correspondance, 1812-1876 — Tome 5

Автор: Жорж Санд

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ dévie de Guéroult? Je t'ai écrit que je l'avais vu et qu'il m'avait promis ce que tu désires. Je n'ai pas répondu à ta lettre de félicitations pour Villemer: je comptais te retrouver ici. Je te remercie donc aujourd'hui et j'embrasse toute ta chère famille. Amitiés d'ici.

       G. SAND.

      DLIII

      A MADAME AUGUSTINE DE BERTHOLDI, A DECIZE

      Nohant, 31 mars 1864

      Ma chère enfant, Puisque Duvernet t'a dit que je quittais Nohant, il aurait pu te dire aussi, puisque je le lui ai écrit, que je ne le quittais pas d'une manière absolue, mais que je prenais seulement des arrangements pour passer, ainsi que Maurice et Lina, une partie de l'année à Paris. Le succès de Villemer me permet de recouvrer un peu de liberté dont j'étais privée tout à fait à Nohant dans ces dernières années, grâce aux bons Berrichons, qui, depuis les gardes champêtres de tout le pays jusqu'aux amis de mes amis, et Dieu sait s'ils en ont! voulaient être placés par mon grand crédit. Je passais ma vie en correspondances inutiles et en complaisances oiseuses. Avec cela les visiteurs qui n'ont jamais voulu comprendre que le soir était mon moment de liberté et le jour mon heure de travail! j'en étais arrivée à n'avoir plus que la nuit pour travailler et je n'en pouvais plus. Et puis trop de dépense à Nohant, à moins de continuer ce travail écrasant. Je change ce genre de vie; je m'en réjouis, et je trouve drôle qu'on me plaigne. Mes enfants s'en trouveront bien aussi, puisqu'ils étaient claquemurés aussi par les visites de Paris et que nous nous arrangerons pour être tout près les uns des autres à Paris, et pour revenir ensemble à Nohant quand il nous plaira d'y passer quelque temps. On a fait sur tout cela je ne sais quels cancans, et on me fait rire quand on me dit: «Vous allez donc nous quitter? Comment ferez-vous pour vivre sans nous?»

      Ces bons Berrichons! Il y a assez longtemps qu'ils vivent de moi.

      Duvernet sait bien tout cela, et je m'étonne qu'il s'étonne.

      DLIV

      A M. HIPPOLYTE MAGEN, A MADRID

      Nohant, 24 avril 1864.

      Une absence de quelques jours m'a empêchée, monsieur, de répondre à votre excellente lettre et de vous dire toute ma gratitude pour les détails que vous me donnez.

      Vous adoucissez autant que possible la douleur de l'événement6, en me disant que notre ami n'a pas eu à lutter contre la crise finale, et que les derniers temps de sa vie ont été heureux. La compensation a été bien courte, après une vie de luttes et de souffrances. Mais je suis de ceux qui croient que la mort est la récompense d'une bonne vie, et la vie de ce pauvre ami a été méritante et généreuse. Les regrets sont pour nous, et votre coeur les apprécie noblement.

      J'ai envoyé votre lettre à madame Y... soeur de Fulbert, et je lui ai fait le sacrifice, du portrait photographié. S'il vous était possible de m'en envoyer un autre exemplaire, je vous en serais doublement obligée. Madame Y... compte vous écrire pour vous remercier aussi de l'affection délicate que vous portiez à son frère et pour vous confier, je pense, la mission que vous offrez si généreusement de remplir.

       Quant aux détails de l'enterrement, j'ignore ce qu'elle en pense. Je la connais fort peu; mais je vous remercie, moi, pour mon compte, de la suprême convenance de votre intervention.

      Vous avez fait respecter le voeu qu'il eût exprimé, lui, s'il eût pu vous adresser ses dernières paroles.

      Merci, encore, monsieur, et bien à vous.

       G. SAND.

      DLV

      A M. BERTON PÈRE, A PARIS

      Nohant, 5 mai 1864.

      Mon cher et charmant enfant, Voulez-vous vous charger de négocier avec M. Harmant7 la reprise de Villemer pour le 15 septembre prochain? M. de la Rounat m'écrit que vous consentez à nous assurer cette reprise, car, sans vous, que serait-elle? Il n'y aurait pas à y attacher la moindre importance. Si donc vous ne nous abandonnez pas, et je vous en remercie bien sérieusement, il faut que nous obtenions de M. Harmant qu'il vous laisse avec nous le plus longtemps possible, à la charge exclusive de l'Odéon, bien entendu, jusqu'au moment où il aura effectivement besoin de vous. Il m'a dit n'avoir besoin de vous en effet que pour jouer la pièce que je compte lui faire et où vous avez bien voulu accepter le premier rôle. Que cette pièce soit Christian Waldo8, ou une autre, je me mettrai à ce travail le mois prochain, et je ferai de mon mieux pour arriver en temps utile, c'est-à-dire en janvier, ce qui est bien dans mon intérêt. Jusque-là, quand même vous joueriez encore Villemer, rien ne vous empêcherait de me répéter à la Gaieté. Si vous n'êtes pas effrayé de voir devant vous tant de prose de George Sand, ayez l'obligeance de communiquer ma lettre à M. Harmant en lui offrant tous mes compliments, et de lui demander s'il accepte cet arrangement si simple. Comme, avant tout, il faut que vous l'acceptiez, c'est à vous que je m'adresse pour que nous nous entendions sur toute la ligne et sans perdre de temps. Je ne veux faire une pièce nouvelle qu'autant que vous la jouerez, et il faut que je sois fixée pour y travailler bientôt exclusivement. J'attends donc votre réponse pour cela, et pour dire à M. de la Rounat de traiter de votre rachat avec M. Harmant pour l'automne prochain.

      A vous de coeur, mon cher enfant, et toutes les amitiés des miens.

      DLVI

      A MADEMOISELLE NANCY FLEURY, A PARIS

      Nohant, 8 mai 1864.

      Chère amie, Je ne savais pas que cette petite feignante de Lina ne vous avait pas répondu. Elle ne s'en est pas vantée. Elle est si absorbée par son poupon, et elle s'en occupe si gentiment et si bien, qu'il faut lui pardonner tout.

      Ne soyez pas inquiets de nous: nous nous portons tous bien, et nos petites incertitudes ont cessé. Les chers enfants ne veulent pas gouverner Nohant; ils ont un peu tort dans leur intérêt, ils y mettraient sans doute plus d'économie que moi. Mais ils y portent je ne sais quels scrupules qui sont bons et tendres. Je mets donc Nohant sur le pied d'absence, avec la facilité d'y revenir à tout moment et d'y retrouver Sylvain, régisseur de la réserve; Marie, gouvernante de la maison, et le jardin en bonnes mains. Cela fait, je vole à Palaiseau; car, si Villemer me donne de quoi payer mon arriéré, ce n'est pas une raison pour que j'en recommence un nouveau l'année prochaine, et que je ne puisse jamais me reposer.

      Mais, en ce moment, j'achète mon prochain repos par un surcroît de travail. Il faut que je fasse à Buloz, au grand galop, un long roman; et, comme ledit Buloz a été très bien pour moi, je dois le contenter, morte ou vive. Voilà pourquoi je ne trouve pas une heure pour écrire à mes amis. Je me porte bien à présent. Je me suis envolée toute seule quelques jours à Gargilesse, où j'ai travaillé la nuit, mais où j'ai couru le jour. C'est un paradis en cette saison. Mes enfants sont encore un peu aux arrêts forcés à cause de M. Marc9; mais le voilà qui a des dents et qui mange de la viande. Il ne tardera pas à être sevré; après quoi, ses parents doivent le conduire dans le Midi et à Paris, où ils ont envie de faire aussi une petite installation. Moi, je crois qu'ils seraient СКАЧАТЬ



<p>6</p>

La mort de Fulbert Martin, ancien avoué à la Châtre, exilé après le coup d'État de 1851.

<p>7</p>

Directeur des théâtres du Vaudeville et de la Gaieté.

<p>8</p>

Tirée du roman de l'Homme de neige, par Maurice Sand;

non-représentée.

<p>9</p>

Petit-fils de George Sand.