L'étourdi. Molière Jean Baptiste Poquelin
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Название: L'étourdi

Автор: Molière Jean Baptiste Poquelin

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ mauvaise conduite, insupportable en tout,

      Met à chaque moment ma patience à bout.

      Pandolfe

      Je vous croyais pourtant assez d’intelligence

      Ensemble.

      Mascarille

      Moi ? Monsieur, perdez cette croyance ;

      Toujours de son devoir je tâche à l’avertir,

      Et l’on nous voit sans cesse avoir maille à partir[2].

      A l’heure même encor nous avons eu querelle

      Sur l’hymen d’Hippolyte, où je le vois rebelle,

      Où, par l’indignité d’un refus criminel,

      Je le vois offenser le respect paternel.

      Pandolfe

      Querelle ?

      Mascarille

      Oui, querelle, et bien avant poussée.

      Pandolfe

      Je me trompais donc bien ; car j’avais la pensée

      Qu’à tout ce qu’il faisait tu donnais de l’appui.

      Mascarille

      Moi ! Voyez ce que c’est que du monde aujourd’hui,

      Et comme l’innocence est toujours opprimée ?

      Si mon intégrité vous était confirmée,

      Je suis auprès de lui gagé pour serviteur,

      Vous me voudriez encor payer pour précepteur :

      Oui, vous ne pourriez pas lui dire davantage

      Que ce que je lui dis pour le faire être sage.

      Monsieur, au nom de Dieu, lui fais-je assez souvent,

      Cessez de vous laisser conduire au premier vent ;

      Réglez-vous ; regardez l’honnête homme de père

      Que vous avez du ciel, comme on le considère ;

      Cessez de lui vouloir donner la mort au coeur,

      Et, comme lui, vivez en personne d’honneur.

      Pandolfe

      C’est parler comme il faut. Et que peut-il répondre ?

      Mascarille

      Répondre ? Des chansons dont il me vient confondre.

      Ce n’est pas qu’en effet, dans le fond de son coeur,

      Il ne tienne de vous des semences d’honneur ;

      Mais sa raison n’est pas maintenant la maîtresse.

      Si je pouvais parler avecque hardiesse,

      Vous le verriez dans peu soumis sans nul effort.

      Pandolfe

      Parle.

      Mascarille

      C’est un secret qui m’importerait fort

      S’il était découvert ; mais à votre prudence

      Je le puis confier avec toute assurance.

      Pandolfe

      Tu dis bien.

      Mascarille

      Sachez donc que vos voeux sont trahis

      Par l’amour qu’une esclave imprime à votre fils.

      Pandolfe

      On m’en avait parlé ; mais l’action me touche

      De voir que je l’apprenne encore par ta bouche.

      Mascarille

      Vous voyez si je suis le secret confident…

      Pandolfe

      Vraiment je suis ravi de cela.

      Mascarille

      Cependant

      A son devoir, sans bruit, désirez vous le rendre ?

      Il faut… J’ai toujours peur qu’on nous vienne surprendre :

      Ce serait fait de moi, s’il savait ce discours.

      Il faut, dis-je, pour rompre à toute chose cours,

      Acheter sourdement l’esclave idolâtrée,

      Et la faire passer en une autre contrée.

      Anselme a grand succès auprès de Trufaldin ;

      Qu’il aille l’acheter pour vous dès ce matin :

      Après, si vous voulez en mes mains la remettre,

      Je connais des marchands, et puis bien vous promettre

      D’en retirer l’argent qu’elle pourra coûter,

      Et malgré votre fils, de la faire écarter ;

      Car enfin, si l’on veut qu’à l’hymen il se range,

      A cet amour naissant il faut donner le change ;

      Et de plus, quand bien même il serait résolu,

      Qu’il aurait pris le joug que vous avez voulu,

      Cet autre objet, pouvant réveiller son caprice,

      Au mariage encor peut porter préjudice.

      Pandolfe

      C’est très bien raisonner ; ce conseil me plaît fort…

      Je vois Anselme ; va, je m’en vais faire effort

      Pour avoir promptement cette esclave funeste,

      Et la mettre en tes mains pour achever le reste.

      Mascarille (seul.)

      Bon ; allons avertir mon maître de ceci.

      Vive la fourberie, et les fourbes aussi.

      Scène X

      Hippolyte, Mascarille.

      Hippolyte

      Oui, traître, c’est ainsi que tu me rends service !

      Je viens de tout entendre, et voir ton artifice :

      A moins que de cela, l’eussé-je soupçonné ?

      Tu couches d’imposture[3], et tu m’en as donné.

      Tu m’avais promis, lâche, et j’avais lieu d’attendre

      Qu’on te verrait servir mes ardeurs pour Léandre ;

      Que du choix de Lélie, où l’on veut m’obliger,

      Ton adresse et tes soins sauraient me dégager ;

      Que tu m’affranchirais du projet de mon père :

      Et cependant ici tu fais tout le contraire !

      Mais tu t’abuseras ; je sais un sûr moyen

      Pour СКАЧАТЬ