Тайны Арсена Люпена. Уровень 1 / Les Confi dences d’Arsène Lupin. Морис Леблан
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Читать онлайн книгу Тайны Арсена Люпена. Уровень 1 / Les Confi dences d’Arsène Lupin - Морис Леблан страница 6

СКАЧАТЬ il partit.

      À trois heures et demie, Yvonne aperçut son mari qui entrait rapidement, l’air furieux[97]. Il courut vers elle, s’assura qu’elle était toujours attachée, et, s’emparant de sa main, examina la bague. Yvonne s’évanouit…

      Elle ne sut pas au juste, en se réveillant, combien de temps elle avait dormi. Elle constata, au premier mouvement qu’elle fit, que les bandes étaient coupées. Elle tourna la tête et vit auprès d’elle son mari qui la regardait.

      «Mon fils… mon fils… gémit-elle, je veux mon fils…»

      Il répliqua:

      «Notre fils est en lieu sûr. Et, pour l’instant, il ne s’agit pas de lui, mais de vous. Nous sommes l’un en face de l’autre sans doute pour la dernière fois, et l’explication que nous allons avoir est très grave. Je dois vous avertir qu’elle aura lieu devant ma mère. Vous n’y voyez pas d’inconvénient?[98]«

      Yvonne s’efforça de cacher son trouble et répondit:

      «Aucun.

      – Je puis l’appeler?

      – Oui. Laissez-moi, en attendant. Je serai prête quand elle viendra.

      – Ma mère est ici.

      – Votre mère est ici? s’écria Yvonne, éperdue et se rappelant la promesse d’Horace Velmont.

      – Vous ne désirez pas prendre quelque nourriture auparavant?

      – Non… non…

      – Je vais donc chercher ma mère.»

      Il se dirigea vers la chambre d’Yvonne. Celle-ci jeta un coup d’œil sur la pendule. La pendule marquait dix heures trente-cinq!

      Dix heures trente-cinq! Horace Velmont ne la sauverait pas, et personne au monde, et rien au monde ne la sauverait.

      Le comte revint avec la comtesse d’Origny et la pria de s’asseoir. Elle ne salua même pas sa belle-fille.

      «Je crois, dit-elle, qu’il est inutile de parler très longuement. En deux mots, mon fils prétend…

      – Je ne prétends pas, ma mère, dit le comte, j’affirme. J’affirme sous serment[99] que, il y a trois mois, durant les vacances, j’ai trouvé l’anneau de mariage que j’avais donné à ma femme. Cet anneau, le voici. La date du vingt-trois octobre est gravée à l’intérieur.

      – Alors, dit la comtesse, l’anneau que votre femme porte…

      – Cet anneau a été commandé par elle en échange du véritable[100]

      Il se tourna vers sa femme.

      «Voulez-vous, de votre plein gré[101], me donner cet anneau?»

      Elle articula:

      «Vous savez bien, depuis la nuit où vous avez essayé de le prendre à mon insu[102], qu’il est impossible de l’ôter de mon doigt.

      – En ce cas, puis-je donner l’ordre qu’un homme monte? Il a les instruments nécessaires.

      – Oui,» dit-elle d’une voix faible comme un souffle.

      Tout de suite, d’ailleurs, le comte rentrait, suivi de son domestique et d’un homme qui portait une trousse sous le bras.

      Et le comte dit à cet homme:

      «Vous savez de quoi il s’agit?

      – Oui, fit l’ouvrier. Une bague qui est devenue trop petite et qu’il faut trancher… C’est facile…»

      Yvonne observa la pendule. Il était onze heures moins dix. C’était fini. Horace Velmont n’avait pas pu la secourir. Et elle comprit que, pour retrouver son enfant, il lui faudrait agir par ses propres forces[103]. Alors elle tendit sa main fragile et tremblante que l’ouvrier saisit, qu’il retourna, et appuya sur la table.

      L’opération fut rapide. Le comte s’exclama, triomphant:

      «Enfin nous allons savoir… la preuve est là! Et nous sommes tous témoins…»

      Il agrippa l’anneau. Un cri de stupeur lui échappa. L’anneau portait la date de son mariage avec Yvonne: «Vingt-trois octobre».

      Nous étions assis sur la terrasse de Monte-Carlo. Son histoire terminée, Lupin alluma une cigarette.

      Je lui dis:

      «Eh bien?

      – Eh bien, quoi?

      – Comment, quoi? mais la fin de l’aventure…

      – La fin de l’aventure? Mais il n’y en a pas d’autre. La comtesse est sauvée. Voilà tout.

      – Oui… oui… mais la façon dont la comtesse a été sauvée?»

      Lupin éclata de rire. Il prit une pièce de cinq francs et referma la main sur elle.

      «Qu’y a-t-il dans cette main?

      – Une pièce de cinq francs.»

      Il ouvrit la main. La pièce de cinq francs n’y était pas.

      «Vous voyez comme c’est facile! Un ouvrier coupe une bague sur laquelle est gravé un nom, mais il en présente une autre sur laquelle est gravée la date du vingt-trois octobre. Bigre![104] J’ai travaillé six mois avec Pickmann.

      – L’ouvrier bijoutier?

      – C’était Horace Velmont! C’était ce brave Lupin

      – Parfait,» m’écriai-je.

      Et j’ajoutai, un peu ironique à mon tour:

      «Mais ne croyez-vous pas que vous-mêmes fûtes quelque peu dupé en l’occurrence[105]?

      – Ah! Et par qui?

      – Par la comtesse.

      – En quoi donc?

      – Dame! ce nom inscrit comme un talisman… ce beau ténébreux qui l’aima et souffrit pour elle… Tout cela me paraît fort invraisemblable, et je me demande si vous n’êtes pas tombé au milieu d’un joli roman d’amour bien réel… et pas trop innocent.»

      Lupin me regarda de travers[106].

      «Non, dit-il.

      – Comment СКАЧАТЬ



<p>97</p>

l’air furieux – с разъяренным видом

<p>98</p>

Vous n’y voyez pas d’inconvénient? – Вы не возражаете?

<p>99</p>

sous serment – под присягой

<p>100</p>

en échange du véritable – вместо подлинного

<p>101</p>

de votre plein gré – по своей воле

<p>102</p>

à mon insu – без моего ведома

<p>103</p>

agir par ses propres forces – действовать самостоятельно

<p>104</p>

Bigre! – Черт возьми!

<p>105</p>

en l’occurrence – в данном случае

<p>106</p>

Lupin me regarda de travers – Люпен посмотрел на меня недружелюбно