Тайны Арсена Люпена. Уровень 1 / Les Confi dences d’Arsène Lupin. Морис Леблан
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Тайны Арсена Люпена. Уровень 1 / Les Confi dences d’Arsène Lupin - Морис Леблан страница 4

СКАЧАТЬ avec un e final, ataque avec un seul t, enemies avec un seul n et prudance avec un a? J’ai réuni les quatre lettres, et j’ai obtenu le mot ETNA, le nom du fameux cheval.

      – Et voilà, m’écriai-je, c’est tout simple!

      – Très simple. Et l’aventure prouve une fois de plus qu’il y a, dans la découverte des crimes, quelque chose de bien supérieur à l’examen des faits, à l’observation, déduction, c’est, je le répète, l’intuition… l’intuition et l’intelligence… Et Arsène Lupin, sans se vanter, ne manque ni de l’une ni de l’autre.»

      L’anneau nuptial

      Yvonne d’Origny embrassa son fils et lui recommanda d’être bien sage[79].

      «Tu sais que ta grand-mère d’Origny n’aime pas beaucoup les enfants. Pour une fois qu’elle te fait venir chez elle, il faut lui montrer que tu es un petit garçon raisonnable.»

      Et s’adressant à la gouvernante:

      «Surtout, fraulein, ramenez-le tout de suite après dîner… Monsieur est encore ici?

      – Oui, Madame, Monsieur le comte est dans son cabinet de travail.»

      Aussitôt seule, Yvonne d’Origny marcha vers la fenêtre afin d’apercevoir son fils dès qu’il serait dehors. Elle vit soudain un homme qui descendait d’une automobile et qui s’approchait de lui. Cet homme – elle reconnut Bernard, le domestique de confiance de son mari – cet homme saisit l’enfant par le bras, le fit monter dans l’automobile ainsi que la gouvernante, et donna l’ordre au chauffeur de s’éloigner.

      Yvonne, bouleversée, courut jusqu’à la chambre, empoigna un vêtement se dirigea vers la porte.

      La porte était fermée à clef, et il n’y avait point de clef sur la serrure. La porte de son boudoir était fermée également.

      Tout de suite, l’image de son mari la heurta.[80]

      «C’est lui!.. c’est lui!.. se dit-elle… il a pris l’enfant… Ah! c’est horrible!»

      Elle frappa la porte. Un bruit de serrure… La porte s’ouvrit violemment. Le comte apparut au seuil du boudoir. Et l’expression de son visage était si terrible qu’Yvonne se mit à trembler.

      Le comte se précipita et la saisit à la gorge.

      «Tais-toi… disait-il d’une voix sourde»

      Voyant qu’elle n’essayait pas de se défendre, il desserra son étreinte[81] et sortit de sa poche des bandes de toile toutes prêtes et de longueurs différentes. En quelques minutes la jeune femme eut les poignets liés, les bras attachés le long du corps, et fut étendue sur un divan.

      Le comte alluma l’électricité et se dirigea vers un petit secrétaire où Yvonne avait l’habitude de ranger ses lettres. Ne parvenant pas à l’ouvrir, il le fractura à l’aide d’un crochet de fer, vida les tiroirs, et, de tous les papiers, fit un monceau qu’il emporta dans un carton.

      Comme il s’en allait, il fut rejoint près de la porte par son domestique Bernard. Ils conversèrent tous deux à voix basse, mais Yvonne entendit ces mots que prononçait le domestique:

      «J’ai reçu la réponse de l’ouvrier bijoutier. Il est à ma disposition.[82]«

      Et le comte répliqua:

      «La chose est remise à demain midi. Ma mère vient de me téléphoner qu’elle ne pouvait venir auparavant.»

      Ensuite Yvonne perçut le cliquetis de la serrure. Elle comprenait peu à peu que son fils ne reviendrait pas, et qu’elle ne le reverrait jamais. Exaspérée par la douleur, de tous ses nerfs, de tous ses muscles, elle se raidit, en un effort brutal. Elle fut stupéfaite: sa main droite conservait une certaine liberté.

      Comme la pendule frappait huit coups, la dernière entrave tomba. Elle était libre!

      Elle ouvrit la fenêtre. Un agent de police se promenait sur le trottoir. Elle se pencha. Mais l’air vif de la nuit l’ayant frappée au visage, plus calme, elle songea au scandale, à l’enquête, aux interrogatoires, à son fils. Elle dit tout bas, à plusieurs reprises[83]: «Au secours… au secours…». Puis, avec des gestes mécaniques, elle allongea le bras vers une petite bibliothèque suspendue au-dessus du secrétaire, saisit un livre et trouva entre les pages une carte de visite: Horace Velmont, et cette adresse écrite au crayon: Cercle de la rue Royale.

      Et sa mémoire évoqua la phrase bizarre que cet homme lui avait dite quelques années auparavant:

      «Si vous avez besoin de secours, n’hésitez pas, jetez à la poste cette carte que je mets dans ce livre et quelle que soit l’heure, quels que soient les obstacles, je viendrai.[84]«

      Yvonne prit une enveloppe, introduisit la carte de visite, inscrivit les deux lignes: Horace Velmont, Cercle de la rue Royale. Puis elle s’approcha de la fenêtre et lança l’enveloppe, la confiant au hasard.

      Les douze coups de minuit… Puis la demie… Puis une heure… La clef venait de tourner dans la serrure. Du regard, Yvonne chercha une arme pour se défendre. Mais la porte fut poussée vivement, et, stupéfaite la jeune femme balbutia:

      «Vous!.. vous!..»

      Un homme s’avançait vers elle, et cet homme jeune, de taille mince, élégant, elle l’avait reconnu, c’était Horace Velmont.

      «Est-ce possible! Est-ce possible que ce soit vous!..[85]«

      Il parut très étonné.

      «N’avais-je pas promis de me rendre à votre appel?

      – Oui… mais…

      – Eh bien, me voici,» dit-il en souriant.

      Il examina les bandes de toile dont Yvonne avait réussi à se délivrer.

      «J’ai vu également que le compte d’Origny vous avait emprisonnée… Il est sorti depuis dix minutes.

      – Où est-il?

      – Chez sa mère, la comtesse d’Origny.

      – Comment le savez-vous?

      – Oh! très simplement. Il a reçu un coup de téléphone pendant que, moi, j’en attendais le résultat au coin de cette rue et du boulevard.»

      Il racontait cela le plus naturellement du monde, de même que l’on raconte, dans un salon, une petite anecdote insignifiante. Mais Yvonne demanda, reprise d’une inquiétude soudaine[86]:

      «Alors, ce n’est pas vrai?… Sa mère n’est pas malade?… Partons… je ne veux pas qu’il me retrouve ici… je rejoins mon fils.

      – Un instant…

СКАЧАТЬ



<p>79</p>

être bien sage – быть послушным

<p>80</p>

Tout de suite, l’image de son mari la heurta – Тут же ей в голову пришел образ ее мужа

<p>81</p>

il desserra son étreinte – он ослабил хватку

<p>82</p>

Il est à ma disposition – Он в моем распоряжении

<p>83</p>

à plusieurs reprises – несколько раз

<p>84</p>

…et quelle que soit l’heure, quels que soient les obstacles, je viendrai – …и в любое время, через любые препятствия я приду

<p>85</p>

Est-ce possible que ce soit vous!.. – Возможно ли, чтобы это были вы!.. (soit – форма условного наклонения (subjonctif) глагола être)

<p>86</p>

…reprise d’une inquiétude soudaine – …охваченная внезапной тревогой