Название: La Première Guerre Mondiale
Автор: Daniel Wrinn
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Жанр: Историческая литература
isbn: 9788835425656
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Dès le début, le plan allemand rencontre des problèmes. Les sous-marins stationnés à l'extérieur des bases de la côte écossaise ne parviennent pas à attaquer les navires britanniques qui sortent pour patrouiller en mer du Nord. En raison d'un problème technique, les ordres leur permettant d'engager leur ennemi n'ont jamais été reçus. L'utilisation par les Allemands de zeppelins comme appareils de reconnaissance est également un échec, ceci en raison de la mauvaise visibilité et du mauvais temps. Les zeppelins ne pouvaient rien voir à travers les nuages et le brouillard. Ce fut un revers important. En 1916, les canons et les navires de la marine étaient plus sophistiqués et plus puissants que ceux utilisés par l'amiral Nelson à Trafalgar. Mais la technologie de communication et de détection était sensiblement la même. Les Allemands avaient beau avoir des canons capables de tirer un obus lourd sur 14 miles, ils cherchaient toujours leur ennemi à la longue-vue et à l'œil nu.
De plus, en raison du danger d'interception des communications par l'ennemi lors des combats, ils préféraient encore communiquer avec leurs navires à l'aide de drapeaux de signalisation.
Plus tôt dans l'après-midi, aucune des deux marines n’avait une idée de la taille de la flotte ennemie qui approchait rapidement. Nous pensions que l'escadron allemand était en mer, et les Allemands n'avaient aucune idée qu'ils étaient sur le point d'affronter l’intégralité de la Grande Flotte britannique.
La flotte de l’amiral Beatty est repérée pour la première fois par les navires allemands vers 14h, alors qu'ils se trouvent à 75 miles des côtes danoises. Cela donna lieu à une confrontation navale épique qui restera à jamais connue comme la bataille de Jutland.
Les premiers coups de feu furent tirés 15 minutes plus tard, entre de petits vaisseaux d'éclaireurs qui naviguaient devant les flottes principales. C'était un jour brumeux. Le soleil caché derrière les navires allemands leur permit de mieux voir l'ennemi en approche. Nous avons avancé pour engager les forces allemandes. À ce moment-là, il était déjà 15h30. Nous savions que la Grande Flotte britannique arrivait derrière nous, et que nous serions seuls pendant plusieurs heures.
Les Allemands savaient qu'ils devaient attirer les navires de l’amiral Beatty dans les mâchoires de la flotte de haute mer qui se trouvait derrière eux. Comme ils l'avaient fait à l'époque de l’amiral Nelson à Trafalgar, les deux flottes naviguaient en ligne, l'une après l'autre, en formation serrée.
À 16h, les croiseurs de combat commencent à se tirer dessus. Les chances semblaient être de notre côté. Nous avions six croiseurs de combat et les Allemands seulement cinq. Les tirs sont incessants et chaque escadron doit se frayer un chemin dans l'épaisse cascade des éclaboussures d'obus. Dans le no man’s land qui sépare les flottes, un petit voilier est immobile. Ses voiles pendent mollement tandis que des obus mortels sifflent et hurlent au-dessus des têtes des infortunés marins à bord.
La supériorité des canons et des navires allemands semble évidente. Douze minutes seulement après le début des combats, l'un de nos croiseurs de combat est la première victime majeure de la journée. Les Allemands avaient tiré simultanément trois obus sur le navire. Le HMS Indefatigable disparut dans un vaste nuage de fumée noire, deux fois la hauteur de son mât. Il était sorti de l'alignement lorsque deux autres obus avaient explosé sur son pont. Quelque chose de terrible était en train de se produire, je regardais les flammes brûlantes engloutir ses munitions. Trente secondes après le deuxième obus, le vaisseau entier explosa, projetant d'énormes fragments de métal dans les airs.
Le navire se retourna et coula un moment plus tard.
Plusieurs autres navires britanniques avaient été touchés, dont celui de l’amiral Beatty, le croiseur de combat HMS Lion. Un obus avait explosé sur la tourelle centrale et avait soufflé la moitié du toit, tuant tout l’équipage en charge du canon. Les canons rugissaient et les obus sifflaient autour d’eux, c'était suffisant pour distraire quiconque de ce qui se passait aux alentours. Nous avions à peine remarqué la perte du HMS Indefatigable. Nous avions assez de problèmes comme ça. Six autres obus des Allemands touchèrent notre navire à quatre minutes d'intervalle, et les incendies faisaient rage sur le pont et en dessous. Trente minutes plus tard, une autre explosion provoquée par les feux à combustion lente s'est élevée jusqu'à la tête de mât. Mais nous avions survécu et nous continuions à nous battre.
D'autres navires britanniques participant aux combats faisaient face à des problèmes similaires. En moins d'une heure, le croiseur cuirassé Queen Mary explosa, se brisant en deux et coulant en moins de deux minutes. Les réserves de munitions avaient explosé. Les énormes tourelles de canon avaient été soufflées à 30 mètres dans les airs. Seuls huit hommes de tout l’équipage avaient survécu.
Je voyais le Queen Mary couler, et je sentais au plus profond de mes entrailles que je devais m'échapper. Je plongeais dans l'eau glacée et huileuse et nageais aussi vite que possible pour m'éloigner du navire. Une minute plus tard, il y eu une énorme explosion, et des morceaux de métal se mirent à tomber autour de moi. Je plongeais profondément sous les vagues pour éviter d’être touché par les retombées. Je refis surface en haletant. Je fus à nouveau aspiré sous l'eau par le navire qui coulait.
Sous l'eau, je me sentais impuissant et résigné à mon propre sort. Mais quelque chose me poussa à remonter vers la surface. Au moment où je pensais que j'allais perdre conscience, j'ai surgi des vagues. Je vis un morceau de débris flottant et j’enroulais mon poignet autour de la corde qui en dépassait avant de perdre conscience. J'ai fini par être secouru, mais pas avant qu'un autre navire qui m’avait laissé pour mort n'ait recueilli d'autres survivants.
Par la suite, l’amiral Beatty a commenté la destruction du Queen Mary. À la manière prétentieuse de la classe supérieure britannique en guerre, il a déclaré : « Il semble y avoir un problème avec nos fichus navires aujourd'hui. »
Il y avait un problème avec les navires britanniques. Ils étaient mal conçus. Les navires de guerre allemands avaient des cloisons solides que l'on ne pouvait traverser qu’en se rendant au pont supérieur, puis en descendant dans la section suivante. Les navires britanniques avaient des cloisons avec des portes qui permettaient le passage entre les sections. C'était beaucoup plus pratique, mais une sérieuse faiblesse quand une explosion massive déchirait le vaisseau. Les Britanniques avaient également une attitude beaucoup plus négligente à l'égard de leurs munitions.
Les Allemands entreposaient leurs munitions et leurs obus dans des conteneurs à l'épreuve des explosions jusqu'à ce qu'ils soient prêts à être tirés tandis que les artilleurs britanniques empilaient les obus à côté des canons. Il était donc beaucoup plus facile de les amorcer et de les faire exploser accidentellement si le navire était touché.
Peu après le naufrage du Queen Mary, la flotte allemande de haute mer fut repérée à l'horizon, se dirigeant vers nous pour rejoindre l'escadron de cuirassés. Le reste de la Grande Flotte britannique était encore à une bonne douzaine de miles. C’était le moment de tester les limites du sang-froid de l’amiral Beatty. Il avait en face de lui toute la puissance de la marine allemande et avait déjà perdu deux croiseurs cuirassés. L’amiral Beatty donna le signal de virer à 180 degrés.
Le plan allemand était d'attirer les Britanniques dans les mâchoires de leur machine de guerre. Les navires allemands nous suivirent. L’amiral Beatty les avait attirés vers la puissance de feu de la Grande Flotte britannique. Peu après 17h, les Allemands s'étaient suffisamment rapprochés СКАЧАТЬ