Название: La Première Guerre Mondiale
Автор: Daniel Wrinn
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Жанр: Историческая литература
isbn: 9788835425656
isbn:
Juste avant la signature du traité de paix à l'été 1919, la flotte de haute mer reçoit l’ordre de se diviser et de remettre ses navires aux nations victorieuses. Mais c'était trop dur à supporter pour les équipages squelettiques des marins allemands restés à bord des navires. Ils sabordèrent et coulèrent délibérément leur flotte. La plupart de ces vastes et magnifiques navires de guerre ont finalement été repêchés du fond de la mer et remorqués pour être mis à la ferraille.
Mais certains subsistent à ce jour sur le plancher marin et sont une source de fascination pour les plongeurs.
|
|
L’hécatombe dans la Somme
Mon aventure commence dans les premiers jours qui suivent le début de la guerre. La plupart des soldats qui ont pris part à cette grande bataille étaient pour la plupart des volontaires qui se sont engagés dès le début. Nous étions surnommés l'armée de Kitchener, d'après le secrétaire d'État britannique, Lord Kitchener, qui était sur des affiches de recrutement enrôlant des volontaires dans toute la Grande-Bretagne.
Des millions d'hommes ont afflué pour le rejoindre. Nous avons été séduits par la promesse de pouvoir servir aux côtés de nos amis dans ce que l'on appelait les bataillons « Pal » (copains). C'était une excellente idée en théorie. Les soldats au sein du régiment étaient composés d'hommes originaires du même village, de la même ville ou du même lieu de travail. Nous avions été entraînés et avions travaillé ensemble, et quand le moment serait venu, nous allions aussi combattre ensemble.
Je venais de la ville industrielle brumeuse de Lancashire. Nous avons fourni un bataillon de copains pour le Régiment East Lincolnshire. Lorsque la guerre a éclaté, la ville connut des temps difficiles. Il y eu une grève à l'usine locale de machines textiles dans l'usine de coton qui avait licencié plus de 500 hommes. La plupart des hommes s'empressèrent de s'engager pour le bénéfice de la solde des soldats ainsi que pour tout autre motif patriotique. Après tout, le salaire était le double de ce que nous recevions à l'usine. Si nous n’étions pas tentés par l'aspect financier, nous faisions face à des pressions plus subtiles. Je me souviens d'une affiche de recrutement qui disait :
« Te battras-tu pour ton roi et ton pays, ou te cachera-tu dans la sécurité que tes pères et tes frères ont lutté pour maintenir ? »
Une autre affiche de recrutement portait un message beaucoup plus personnel ; il s'agissait d'un jeune homme qui se faisait humilier par le père de sa petite amie. Il disait :
« Si tu es assez vieux pour sortir avec ma fille, tu es assez vieux pour te battre pour elle et ton pays. »
Quelles que soient les autres raisons qui nous ont poussés à nous engager, beaucoup d'autres hommes l'ont fait aussi juste pour jouer la corde du patriotisme - c'était un sentiment de devoir et d'amour pour la patrie. Le Lancashire était très pauvre, et un bon nombre de ceux qui affluaient pour s'enrôler étaient chétifs et mal nourris. De nombreux hommes échouèrent à l'examen médical et furent rejetés comme recrues, à leur grande humiliation et déception. Après des protestations dans la région, l'armée britannique décida d’abandonner les normes.
Au lieu d'exiger des recrues qu'elles aient au moins 18 ans, qu'elles mesurent plus d'un mètre soixante-cinq avec un tour de poitrine de 88 centimètres, les règles ont été assouplies pour qu'elles ne mesurent plus qu'un mètre soixante et qu'elles aient un tour de poitrine de 85 centimètres. L'âge n'a jamais été un problème ; il était toujours assez facile pour un jeune de 16 ans de se faire passer pour un soldat, et cela était rarement vérifié.
Lorsque l'heure du départ a sonné, nous nous sommes alignés sur la place du marché et avons défilé jusqu'à la gare en granit, sous les yeux de toute la ville. Nous nous tenions sur les quais bondés et attendions le train à vapeur qui allait nous arracher à notre monde familier. Je me souviens et je vois des photos de moi et d'autres hommes souriant pour l'appareil photo. En réalité, nous n'avions aucune idée dans quoi nous nous embarquions.
Alors que l'année 1915 s'achève, les commandements militaires britannique et français sont convaincus que la fin de la guerre passe par une seule grande poussée. Cela serait une attaque massive, sur un large front, qui suffirait à percer les lignes allemandes et à former une brèche dans laquelle la cavalerie pourrait s'engouffrer. Cette tactique rétablirait une guerre de mouvement au lieu de l'impasse des tranchées.
L'endroit choisi pour cette grande poussée était la Somme, une région calcaire du nord de la France près de la frontière belge, nommée d'après le fleuve qui la traverse. La Somme n’avait en elle-même aucune valeur stratégique. Elle avait été choisie simplement parce que c’était la zone du front occidental où se rencontraient les lignes britanniques et françaises. C'était l'endroit le plus pratique pour une attaque combinée
Au début de l'année 1916, les Allemands ont leurs propres plans : ils ont l'intention d'épuiser l'armée française par des attaques constantes. Les Allemands lancent un siège sur la forteresse française de Verdun. Elle débute en février 1916 et ne réussit que trop bien, mais à un coût terrible pour leur armée.
L'armée française ne s'est jamais remise des combats de Verdun. Elle ne fut certainement pas en mesure de nous offrir plus qu’un soutien symbolique lorsque leur propre grande poussée a commencé en été.
Notre commandant, le maréchal britannique Haig, commandait les troupes britanniques dans cette section du front, et il devait décider du plan final de la bataille de la Somme. Le maréchal Haig avait la responsabilité du commandement général des armées, soit 58 divisions. La plupart de ces hommes étaient des recrues de l'armée de Kitchener qui s’étaient engagés en 1914. Nous étions entraînés et prêts à nous battre et nous avions envie de montrer ce dont nous étions capables.
Dès le début, il y avait quelque chose de peu imaginatif dans la tactique du maréchal Haig. Le maréchal Haig était convaincu que Dieu l'avait aidé dans ses plans de bataille. La date de notre première attaque fut le 1er juillet à 7h30 du matin, après une période de cinq jours de bombardements par plus de mille pièces d'artillerie. C'était bien trop évident pour l'ennemi. Le bombardement de cinq jours indiquait une attaque dans ce secteur aussi clairement que si vous l'aviez écrit à la plume. Ceux qui, comme moi, se sont précipités pour s'engager dans un premier élan d'enthousiasme pour la guerre, étaient sur le point de découvrir la véritable nature de la guerre du 20ème siècle.
Le soir avant l'attaque, nous avons été emmenés dans les tranchées de la ligne de front. On nous fit passer devant des fosses communes ouvertes, fraîchement creusées en prévision des lourdes pertes à venir.
J'étais plus proche de l'ennemi que je ne l'avais jamais été, et j'ai essayé de m’installer dans ma position inconfortable СКАЧАТЬ