Название: La Première Guerre Mondiale
Автор: Daniel Wrinn
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Жанр: Историческая литература
isbn: 9788835425656
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Après la guerre, les gens réalisèrent que la plupart des informations concernant la guerre et l'ennemi allemand étaient des mensonges purs et simples. Les journaux avaient perdu la confiance aveugle de leurs lecteurs. Cette attitude persista jusqu'au début de la seconde guerre mondiale. Cela signifie que lorsque les histoires des camps de la mort allemands apparurent pour la première fois dans les journaux, elles furent largement contestées. Elles ressemblaient de trop près à l'histoire de l'usine de cadavres, 20 ans auparavant.
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Noël dans les tranchées
Pour la plupart des gens, Noël est un moment de fête et signifie une abondance de nourriture et de boissons, l'ouverture des cadeaux avec la famille et les vœux de bonheur et de santé pour la nouvelle année.
Maintenant, essayez d'imaginer les dispositions d'hommes épuisés par quatre mois de combats acharnés. Ils avaient le mal du pays, leurs femmes et leurs enfants leur manquaient et ils passaient le réveillon de Noël en grelottant et dans la boue dans des tranchées inondées, vivant dans un monde cafardeux de froidure, de faim et de haine.
Noël occasionne parfois une étrange magie, même dans des conditions comme celles-ci, en décembre 1914.
La veille de Noël, les canons allemands du front occidental se sont tus peu après la tombée de la nuit. Pas d'obus, pas de cliquetis meurtrier de mitrailleuse, pas même le souffle occasionnel d'une balle de tireur d’élite. Les soldats britanniques suivirent leur exemple.
C'était une nuit claire et froide et les étoiles brillaient de mille feux. Le silence tomba sur les tranchées, créant une atmosphère sinistre. Puis, le long de certaines sections des tranchées, les guetteurs du côté britannique virent d'étranges lumières vaciller, se balançant le long de la ligne de front allemande. Des coups de feu furent tirés. Mais lorsque les officiers utilisèrent leurs jumelles pour voir de quoi il s’agissait, ils furent stupéfaits de constater que ces lumières étaient des décorations de Noël illuminées. Il y avait même quelques petits arbres de Noël suspendus avec des bougies. Au début, beaucoup de soldats étaient méfiants. Après tout, le commandant en chef britannique, le Field Marshal French, avait ordonné à toutes les unités d'être en état d'alerte pour une attaque allemande à Noël et au Nouvel An.
Puis j’entendis des chants de Noël venir du côté des soldats allemands. Puis certains des soldats britanniques commencèrent à chanter des chants de Noël. Nous nous sommes fait des sérénades en partageant des souvenirs de Noël. Avoir écouté et chanté ces chansons familières a probablement conduit aux évènements étonnants du jour suivant.
C'était maintenant l'aube du matin de Noël et une brume épaisse était tombée sur certaines sections du front. Une fois le brouillard levé, la scène la plus extraordinaire se révéla. Tout le long du no man’s land, et aussi loin que je pouvais voir, des soldats marchaient à la rencontre de l'ennemi.
Ils marchent les uns contre les autres en petits groupes, avec généralement l’un d’entre eux parlant la langue de l'autre. Parfois, le français était la langue commune. Parfois, il n'y avait pas de langage commun du tout. Nous communiquions juste avec des sourires et des gestes. Nous avons échangé des cigarettes, du chocolat, du whisky et de la bière. Parfois, j'ai même remarqué des échanges d'équipements : boucles de ceinture, insignes, voire casques. Avant la guerre, de nombreux Allemands avaient travaillé en Angleterre, et certains ont même donné des lettres à faire passer à des connaissances ou des petites amies.
Plusieurs hommes prirent des photos, montrant les groupes de soldats britanniques et allemands serrés les uns contre les autres, gelés mais détendus en compagnie des autres.
Des réunions de ce genre avaient lieu lorsqu'une trêve était conclue entre les officiers pour enterrer les morts laissés entre les tranchées. Les groupes d'enterrement s'arrêtaient pour discuter entre eux dans d'autres parties du front. Surtout lorsque les tranchées adverses étaient proches. Un soldat les appelait simplement, et promettait de ne tirer s'ils venaient à leur rencontre
J'étais lieutenant au 133ème régiment royal de Saxe. Mes soldats s’étaient audacieusement avancés dans les sections marquées par des repères entre les tranchées pour discuter avec l'ennemi. J'ai été étonné lorsqu'un de mes soldats écossais est sorti en courant de sa tranchée avec un ballon de football, et quelques secondes plus tard, des casques posés sur le sol gelé marquaient l’emplacement de deux jeux de poteaux de but. Je me souviens encore très bien de ce match. Malgré la barrière de la langue et le fait que les mêmes hommes avaient essayé de s'entretuer la veille, le jeu était remarquablement bon enfant.
Les deux équipes jouèrent avec une volonté farouche de gagner mais en respectant scrupuleusement les règles. Même sans l'aide d'un arbitre. Les Allemands ont été étonnés de découvrir que nos soldats écossais ne portaient rien sous leurs kilts. Chaque fois qu'une passe musclée ou qu’une forte rafale de vent révélait les fesses d'un de nos Écossais, ils sifflaient comme des écoliers.
La partie s'est poursuivie pendant au moins une heure et la nouvelle a vite filtré jusqu'au haut commandement allemand local. J'ai entendu dire que les officiers supérieurs désapprouvaient fortement notre match et que les officiers subalternes avaient reçu l'ordre de rappeler leurs hommes aux tranchées immédiatement. Même si nous n'avons pas été en mesure de terminer le match, nous avons quand même gagné par un score de trois buts à deux.
Toutes les rencontres ne furent pas été aussi amicales. D'autres matchs ont été joués avec animosité. Nous avons organisé un match de boxe entre deux champions régimentaires opposés, et à la fin, les deux hommes se sont proposés de s'achever dans un duel à cent pas.
Le 30 décembre, un bataillon du Yorkshire reçut un message de ses homologues allemands, les avertissant qu'ils devaient commencer à tirer. Le message expliquait que des généraux allemands effectuaient une inspection cet après-midi-là et qu'ils devaient faire preuve d'agressivité. Lorsque la batterie d'artillerie britannique reçut l'ordre de détruire la ferme derrière les lignes allemandes le 1er janvier, elle envoya un message aux Allemands, les avertissant de quitter le bâtiment.
Les soldats alliés français et belges faisaient face à leurs homologues allemands en bien moins grand nombre, et pas avec la même harmonie. Peut-être est-ce parce que les Allemands se battaient depuis le territoire français ou belge et que les sentiments entre adversaires étaient plus profonds.
L'avertissement du maréchal French concernant СКАЧАТЬ