Histoire de la musique. Henri Lavoix
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Название: Histoire de la musique

Автор: Henri Lavoix

Издательство: Bookwire

Жанр: Изобразительное искусство, фотография

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isbn: 4064066080174

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СКАЧАТЬ Sont-ce des dieux, sont-ce des hommes, que ces musiciens mythiques comme Orphée, Amphion, Eumolpos, Linus, Philamnon et son fils Thamyris, ou Hyagnis, père de Marsyas? Tous sont dignes d'être placés à côté de Demodocus, qui, dans Homère, chante la chute d'Ilion, de Phémius qui, bien malgré lui, charme au son de sa phorminx les prétendants de Pénélope.

      Mais descendons des nuages mythologiques pour entrer dans la réalité. Sans que cette division soit bien absolue, on peut marquer cinq périodes dans l'histoire de la musique grecque. Pendant les deux premières, Sparte paraît avoir été le centre musical et artistique de la Grèce. A partir de la seconde période, Athènes dispute à Thèbes l'empire musical; toute la Grèce retentit de musique, depuis les îles asiatiques jusqu'aux confins des Barbares, et c'est la ville de Pallas qui semble donner le signal; enfin, dans les dernières périodes, l'art prend une prodigieuse extension: des artistes grecs brillent en Égypte, en Italie, à Rome même, jusqu'au moment où l'art hellène pur vient se perdre dans l'immensité du monde romain, comme un fleuve dans l'Océan.

      Les musiciens de la première période, entre 730 et 665, se confondent presque avec les dieux. On ne sait rien, en effet, de bien précis sur Terpandre, Clonas, Archiloque et Olympe.

      Mais, entre 665 et 510, le jour se fait un peu sur la deuxième période: nous y trouvons Thaletas de Gortyne, Xénodame de Cythère, Stésichore, Xénocrite de Locres, Polymnaste de Colophon, et surtout Sacadas d'Argos, le premier vainqueur aux jeux pythiques dont le talent sur la flûte réconcilia Apollon avec la mémoire de Marsyas.

      Pendant la troisième période, de 510 à 450, l'ancien art grec pur, je dirais presque religieux, paraît être arrivé à son plus haut point de perfection. Nous rencontrons Simonide de Céos, Phrynique, Mélanippide, Lampros, Pythoclide, Agathocle d'Athènes, surtout Pronomos de Thèbes et Lasos, le maître de Pindare, enfin Pindare lui-même, peut-être aussi grand musicien que sublime poète.

      La quatrième période, de 430 à 338, est une époque de lutte et d'évolutions. De hardis novateurs jettent le trouble dans l'art ancien et hiératique, changent l'ordre des tons, en inventent de nouveaux, ajoutent des cordes à la lyre. Les philosophes, gardiens des traditions, fulminent contre les impies qui attentent à la dignité de l'art; les musiciens se font entre eux une guerre acharnée; l'aulodie (fig. 19) (l'art de jouer de la flûte en solo et en concert) et la citharodie, qui représentent la musique instrumentale, prennent un immense développement. Timothée, audacieux novateur, proclame bien haut ses hardiesses; criblé de sarcasmes par ses ennemis, il ne s'arrête pas et dit fièrement: «Je ne chante pas le suranné, car le nouveau est de beaucoup préférable à l'ancien. Place au jeune Zeus, adieu Cronos et la vieille muse!» A côté de lui, dans la même période, on peut compter Phrynis, Antigénide, Cinésias, Dorion, Téléphane, etc.

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      FIG. 19.—AULODIE.

      Le poète comique Phérécrate nous a laissé de ces luttes et de ces révolutions artistiques un tableau qui est une vraie page d'histoire musicale. Il montre en scène la musique, couverte de haillons et le corps déchiré de coups: «Qui t'a donc ainsi maltraitée? lui dit la Justice.—Je te l'apprendrai volontiers, répond la Musique. Celui que je considère comme la première source de mes maux est Mélanippide, qui a commencé à m'énerver par le moyen de ses douze cordes et m'a rendue beaucoup plus lâche. Cependant cet homme ne suffisait pas encore pour me réduire à l'état malheureux où je suis maintenant. Mais Cinésias, ce maudit Athénien, m'a perdue et défigurée, en introduisant dans les strophes de ses dithyrambes des inflexions de voix dépourvues de toute harmonie; Phrynis, par l'abus de je ne sais quels roulements qui lui sont particuliers, me faisant fléchir et pirouetter à son gré, m'a habilement corrompue. Toutefois, ce n'était pas encore assez d'un tel homme pour achever ma ruine, car s'il lui échappait quelques fautes, du moins savait-il les réparer; mais il fallait un Timothée, ma très chère, pour me mettre au tombeau, après m'avoir honteusement déchirée.—La Justice. Quel est donc ce Timothée?—La Musique. C'est ce rousseau, c'est ce Milésien qui par mille outrages nouveaux, et surtout par ses fredons extravagants, a surpassé tous ceux dont je me plains. Me rencontrait-il marchant seule en quelque lieu, il me démontait aussitôt et me partageait en douze cordes.» (Plutarque, Dialogue sur la musique, trad. Burette.)

      Enfin la quatrième période, de 338 à 50 av. J.-C., est moins riche en artistes producteurs; mais nous y trouvons d'habiles théoriciens, qui, avec les philosophes, nous instruisent encore aujourd'hui sur l'état de l'art antique. On connaît de reste Pythagore, Platon, Aristote; mais, pour être moins universellement célèbres, les théoriciens comme Aristoxène, Euclide, etc., n'en ont pas été moins utiles. Plus tard, à l'époque romaine, la Grèce nous donnait encore dans la science musicale Alypius, Bacchius le vieux, Aristide Quintilien, Claude Ptolémée, etc.

      Nous avons résumé aussi rapidement que possible l'histoire de la musique grecque, telle que nous l'ont apprise les monuments figurés, les auteurs anciens et les commentateurs modernes; mais, pour finir comme nous avons commencé, nous devons avouer en toute franchise qu'en dépit des textes les plus étendus et des hypothèses les plus ingénieuses, tant que l'on n'aura pas retrouvé quelque œuvre entière de musique antique de la bonne époque, bien authentique, bien claire et bien interprétée, nous ne saurons rien, ou du moins nous saurons peu de chose sur le véritable art musical grec.

      Ambros. Geschichte der Musik, t. Ier.

      Croiset (Alfred). La poésie de Pindare et les lois du lyrisme grec, in-8o, 1880.

      Fétis. Histoire de la musique, t. II.

      Gevaert. Histoire et théorie de la musique grecque, 2 vol. grand in-8o, 1875-1881.

      Westphal (Rud.). Allgemeine Theorie der Musikalischen Rhythmik, 1880.

      Westphal (Rud.). Geschichte der alten Musik. 1865, in-8o.

      Ruelle (Ch.-Em.). Collection des auteurs grecs relatifs à la musique. Traduction française: 1o Aristoxène; 2o Nicomaque de Gérase; 3o Cléonide et Euclide; 4o Aristote, problèmes musicaux; 5o Alypius, Gaudence, Bacchius l'ancien, 1870-1895.

      Reinach (Théod.) et Weil (H.). Inscriptions de Delphes (Bulletin de correspondance hellénique, 1894-1895).

      Tiersot (J.). Musique antique. Les Nouvelles Découvertes de Delphes (Ménestrel, 1896).

      Bourgault-Ducoudray. Étude sur la musique ecclésiastique grecque, in-4o, 1877.

      Montargis. De Platone musico, in-8o, 1886.

       ROME ET LES PREMIERS CHANTS DE L'ÉGLISE

       Table des matières

      La musique romaine: les sacrifices, la flûte, la trompette.—Théâtres: la musique dans les comédies de Térence, les troupes dionysiaques; pantomimes et ballets, concerts publics et privés.—Dilettantes: les amateurs, les empereurs, Néron.—Artistes: chanteurs, virtuoses et théoriciens.—L'orgue.Musique chrétienne: ses origines, saint Ambroise, saint Grégoire.—Le plain-chant: l'antiphonaire, la notation dite grégorienne, fin de l'antiquité.

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