La fiancée du rebelle: Épisode de la Guerre des Bostonnais, 1775. Joseph Marmette
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Название: La fiancée du rebelle: Épisode de la Guerre des Bostonnais, 1775

Автор: Joseph Marmette

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 4064066085148

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СКАЧАТЬ contraire, cette décision du Parlement Anglais devait merveilleusement, dans ses résultats, servir nos franchises menacées. Sous prétexte que la dernière guerre l'avait forcée d'augmenter sa dette, l'Angleterre s'ingéra de taxer les colonies sans leur consentement; elle passa la loi du Timbre et imposa une taxe sur tous ses sujets américains. A l'annonce de cette nouvelle, les anciennes colonies protestèrent. Le Canada et l'Acadie Nouvelle-Écosse, seuls, gardèrent momentanément le silence.

      A la vue des difficultés que cette opposition des provinces américaines allait amener, l'Angleterre fut force d'adopter, envers le Canada une politique moins oppressive. Elle modifia ses instructions, changea ses principaux fonctionnaires, en un mot employa la pacification afin d'avoir au moins une province pour elle dans le Nouveau-Monde, puisque toutes les autres colonies de l'Amérique du Nord se mettaient en guerre ouverte avec la métropole et préparaient déjà la révolution qui devait amener leur indépendance.

      La Virginie fut la première à s'opposer à la loi du timbre. A Boston la population démolit les bureaux. Un congrès, composé des députes de la plupart des Provinces, s'assembla à New-York et, protesta contre les prétentions du gouvernement impérial. On brûla publiquement les marchandises estampillées, et les négociants brisèrent leurs relations commerciales avec l'Angleterre.

      Effrayé, le gouvernement anglais révoqua cette malheureuse loi du timbre qui provoquait d'aussi terribles colères.

      L'abrogation de cette loi suspendit pendant quelque temps l'opposition des provinces coloniales. Mais en 1773, le gouvernement anglais ayant mis inconsidérément un nouvel impôt sur le thé, le feu de la révolte se ralluma avec encore plus d'intensité qu'auparavant.

      Le Parlement fut outré d'une récidive qui s'accentuait de plus, en plus, et eut recours aux mesures coercitives pour faire rentrer dans le devoir les colonies révoltées. D'un autre côté, pour s'attacher le Canada, il vota le rétablissement des lois françaises en ce pays, y reconnut le catholicisme comme religion établie, et donna à la province un Conseil représentatif où les catholiques étaient admis à prendre place.

      Cette loi souleva de vives réclamations en Angleterre, et surtout en

       Amérique, où douze provinces protestèrent violemment, par la voix d'un

       Congrès général siégeant à Philadelphie, contre cette loi de Québec qui

       reconnaissait la religion catholique.

      Protestation des plus inhabiles. En se déclarant contre les lois françaises et contre le catholicisme, le congrès s'aliénait la population du Canada qui devait être ainsi perdue à la cause de la confédération depuis longtemps rêvée par Washington et Franklin.

      Pourtant, par une singulière inconséquence, le même congrès adopta une adresse aux Canadiens, où se trouvaient exprimés des sentiments tout-à-fait contraires à ceux manifestés dans les premières résolutions.

      Cette adresse fut assez froidement reçue au Canada, où la population, satisfaite des récentes concessions du parlement impérial, n'avait qu'à se défier des fallacieuses promesses cachées sous les belles phrases du congrès. "Dans leur juste défiance," remarque M. Garneau, "la plupart des meilleurs amis de la liberté restèrent indifférents ou refusèrent de prendre part à la lutte qui commençait… Beaucoup d'autres Canadiens, gagnés par la loi de 1774, promirent de rester fidèles à l'Angleterre et tinrent parole. Ainsi une seule pensée de proscription mise au jour avec légèreté; fut cause que les États-Unis voient aujourd'hui la dangereuse puissance de leur ancienne métropole se consolider de plus en dans l'Amérique du Nord."

      Le général Carleton avait à peine eu le temps d'inaugurer au Canada la nouvelle constitution, lorsque son attention fut attirée vers les frontières que menaçaient déjà les Américains insurgés. Pendant que le colonel Arnold s'avançait contre Québec par les rivières Kennebec et Chaudière, mais lentement, retardé qu'il était dans sa marche par les obstacles sans nombre que lui offrait la forêt vierge, le général Schuyler, nommé par le Congrès au commandement de l'armée du Nord, marchait, conjointement avec Montgomery, contre Montréal qui ne devait pas tarder à succomber Aux premières nouvelles de l'invasion, le gouverneur Carleton avait envoyé vers le lac Champlain le peu de troupes dont il pouvait disposer, c'est-à-dire deux régiments qui formaient huit cents hommes, tout ce qu'il y avait dans le pays. Comme l'hiver approchait, il fallait renoncer à l'espoir d'en voir arriver d'autres de l'Angleterre avant le retour du printemps.

      Le gouvernement se vit donc forcée d'appeler la milice sous les ordres.

      Si la majorité des Canadiens ne penchait pas du côté de la révolution, son désir formel était bien aussi de ne se point mêler activement au conflit et de garder la neutralité. La population resta sourde aux appels réitérés de Carleton.

      Alors celui-ci tenta de lever des corps de volontaires. Il offrit les conditions les plus avantageuses. Mais ses offres firent peu de prosélytes.

      Aussi manquant de troupes, ne put-il secourir les forts de Chambly et de

       Saint Jean qui se rendirent bientôt à l'ennemi.

      A peine maître de Saint-Jean, Montgomery se porta sur Montréal. Carleton Quitta précipitamment cette place où il se trouvait et s'embarqua en toute hâte pour la capitale. Il ne parut qu'un: instant, et en fugitif, aux Trois-Rivières, et continua sa retraite précipitée pour ne s'arrêter qu'à Québec le 13 novembre 1775.

      Pendant ce temps, Montréal et Trois-Rivières avaient ouvert leurs portes aux insurgés, et Montgomery, qui suivait de près le gouverneur, rejoignait le général Arnold. Celui-ci, après six semaines d'une marche pénible, avait paru en face de Québec le jour même de l'arrivée du gouverneur; mais comme il ne lui restait plus que six cent cinquante hommes valides et qu'il ne pouvait songer attaquer Québec avec ce petit nombre de combattants, il était remonte jusqu'à la Pointe-aux-Trembles où il opéra sa jonction avec le général Montgomery. Les deux corps réunis, mille ou douze cents soldats environ, vinrent investir Québec. Mais n'anticipons point sur des évènements dont nous allons maintenant exposer les détails de la manière la plus intéressante qu'il nous sera possible.

       Table des matières

      UN DISCOURS QUI NE CONVAINC PERSONNE.

      Le soir du dix-neuvième jour de novembre, dix-sept-soixante-et-quinze, la Ville de Québec, d'ordinaire paisible à cette heure, présentait une animation inaccoutumée.

      Dans les rues tortueuses, sombres et rendues humides par une froide bruine qui enveloppait la capitale, se glissaient nombre de gens soigneusement fourrés dans leur manteau. A la faveur de quelques pâles rayons de lumière qui, de ci et de là, jaillissaient d'un volet mal clos, vous auriez, pu voir les passants surgir un instant du brouillard et y rentrer aussitôt pour disparaître dans l'ombre brumeuse.

      Ils venaient de tous les côtés: des faubourgs, de la haute de la basse

       Ville, et convergeaient sur un même point, la chapelle de l'évêché.

      Le palais épiscopal, qui s'élevait alors sur l'emplacement actuel de l'Hôtel du Parlement provincial, était encore habité par l'évêque, qui n'en devait être dépossédé, par le gouvernement anglais, que trois ans plus tard, moyennant la rémunération dérisoire de £150 СКАЧАТЬ