Mémoires d'un cambrioleur retiré des affaires. Galopin Arnould
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Название: Mémoires d'un cambrioleur retiré des affaires

Автор: Galopin Arnould

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066083403

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СКАЧАТЬ anxieux...

      —Quand je te le dis... tiens, prends la lanterne, tu vas voir... je vais te montrer l'endroit où...

      Bartissol n'acheva pas...

      Un craquement bien distinct cette fois, sonore, indéniable, venait de se faire entendre et, comme l'avait dit le Breton, il paraissait s'être produit en l'air, à hauteur d'homme.

      —Hein? balbutia Logarec, tu vois bien que ce n'est pas le parquet?...

      —Ça vient des portes, alors, jeta Bartissol en se hâtant vers la sortie.

      Logarec, tenant en main la lanterne sourde, rejoignit son compagnon.

      Ils examinèrent successivement les deux portes de dégagement, placées vis-à-vis l'une de l'autre.

      Elles étaient d'ailleurs fermées.

      —Ça a pu craquer tout de même, hasarda Bartissol.

      —Ici, peut-être...

      Et Logarec désignait la grande vitrine qui fait face aux fenêtres.

      Ils s'approchèrent.

      Le rayon projeté par la lanterne sourde fit scintiller les dorures d'un autre sarcophage vide, celui-là, et placé debout à gauche de la baie.

      A l'instant même où la projection mettait en lumière l'effigie du personnage égyptien qui avait été enseveli dans cette haute boîte, un nouveau craquement retentit... Et celui-là sonnait le creux... il provenait sûrement du sarcophage!...

      Les deux gardiens s'arrêtèrent et, d'un même mouvement, se montrèrent le couvercle sommé d'une face grimaçante et surchargé de lamelles d'or.

      Le sourire figé du Pharaon semblait rivé sur eux!

      Puis, ce sourire s'effaça... les yeux d'émail brillèrent et parurent glisser comme des yeux vivants qui suivent la fuite d'une image...

      C'était maintenant un grincement continu... la figure virait à gauche d'une seule pièce...

      Et les gardiens n'avaient conscience que d'une chose... c'est que le sarcophage allait s'ouvrir!...

      De son mouvement lent et régulier, le couvercle continuait de tourner.

      Cela ne dut pas en réalité durer plus de quelques secondes, mais, dans l'état de surexcitation où se trouvaient les deux témoins de cet effarant spectacle, ces secondes-là valaient une éternité.

      J'ai déjà expliqué que le sarcophage était placé debout sur le côté gauche de la porte vitrée qui fait communiquer les deux salles...

      D'ailleurs tous les visiteurs du Louvre qui ont traversé ces galeries avant leur réinstallation, se rappellent certainement cette gaine oblongue, habillée de haut en bas de signes polychromes et terminée par une effigie de roi mort qui vous regarde de façon inquiétante. Pour peu qu'ils veuillent prendre, à cette heure nocturne, la place de mes deux gardiens, ils conviendront sans peine du tragique de la situation.

      Logarec n'avait pas lâché la lanterne, et le tremblement qui agitait son bras faisait courir sur le mur, au-dessus du sarcophage, à sa droite, à sa gauche, des ombres fantastiques...

      Un heurt sourd!...

      Le couvercle venait de se rabattre sur le chambranle de la porte vitrée...

      Les deux gardiens comprirent, plutôt qu'ils ne le virent, que la cavité de la bière béait devant eux.

      La lumière, dans les mains de Logarec, dansait de façon désordonnée et à cette lueur incertaine et mouvante, ils distinguaient dans la boîte funèbre une vague forme humaine, toute droite, et qui bougeait.

      Un bras noir se dressa soudain et, aussitôt, une silhouette démesurée se profila sur la muraille.

      Alors, ils n'y tinrent plus... Le Breton laissa choir sa lanterne et tous deux prirent la fuite avec le sentiment très net que le Ramsès au grand bras tendu les poursuivait.

      Dans sa chute, la lumière s'était éteinte... En revanche, la clarté de la lune entrait maintenant à flots par les fenêtres et étendait, de distance en distance, de grands rectangles blancs régulièrement coupés de croisillons noirs.

      Et tandis que se multipliaient, se heurtaient, au profond des ténèbres, les échos soulevés par les pas précipités des fugitifs, dans le pâle rayon lunaire, un homme avançait sans bruit...

       Table des matières

      L'ALERTE

      Logarec et Bartissol traversèrent en courant la salle où grimacent dans les vitrines les innombrables divinités égyptiennes, la salle des Colonnes, la salle des Bijoux Anciens... Ils franchirent la Rotonde d'Apollon et se jetèrent comme des fous dans l'escalier que domine la Victoire de Samothrace.

      Là, Logarec osa se retourner.

      Rien!...

      Rien que les immenses ailes éployées de la colossale déesse décapitée.

      Bartissol se devait de paraître audacieux jusqu'au bout.

      —Il faut prévenir le chef, dit-il résolument.

      —Vas-y... toi... fit Logarec...

      —Non... suis-moi... il nous croira mieux si nous sommes deux.

      Logarec se rendit d'autant plus volontiers à cette excellente raison que ce vaste escalier sonore et vide le glaçait d'épouvante.

      Ils montèrent.

      Quelques minutes après, trois hommes arrivaient devant la Victoire de Samothrace, puis grimpaient les marches qui précèdent la Rotonde d'Apollon.

      —C'est là, chef, indiqua Logarec en tendant une main qui tremblait dans la direction des salles obscures.

      Ils allaient poser le pied sur le seuil de la première galerie, lorsqu'un autre veilleur, affolé, fit soudain irruption en bousculant le gardien-chef qui fut projeté contre le mur.

      —Quoi?... qu'est-ce qu'il y a encore? s'écria une grosse voix enrouée.

      Logarec et Bartissol se tenaient prudemment l'un derrière l'autre.

      L'homme, bouche bée, regardait son chef sans parvenir à articuler un mot.

      —Expliquez-vous à la fin, ordonna le supérieur... Vous avez vu quelqu'un?...

      —Eux... chef, bredouilla le veilleur... en désignant Logarec et Bartissol... Je les ai aperçus... ils couraient... et puis, derrière eux, un moment après... quelque chose est apparu... on aurait dit un homme, mais je ne suis pas bien sûr... cela ne СКАЧАТЬ