Cara. Hector Malot
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Название: Cara

Автор: Hector Malot

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066089252

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      Exactitude, assiduité.—Bonnes.

      Zèle, activité.—Suffisants.

      Fermeté.—Mal appliquée.

      Santé.—Bonne; menacé d'une maladie des yeux.

      Rapports avec ses chefs.—Officiels et froids.

      Rapports avec les autorités.—Officiels et froids.

      Rapports avec le public.—Affables.

      Habitudes sociales.—Homme de bonne compagnie, mais ses relations artistiques l'obligent à fréquenter des personnes qui ne sont pas dignes de lui.

      Capacité.—Réelle.

      Sagacité.—Grande.

      Jugement.—Droit.

      Style.—Simple, ferme.

      Élocution.—Facile.

      S'il est propre au service de l'audience civile.—Oui.

      S'il est propre au service de l'audience correctionnelle.—Oui.

      S'il est propre au service de la cour d'assises.—Oui.

      S'il convient à la magistrature assise.—Non.

      S'il se livre à des occupations étrangères à ses fonctions.—À la musique, à la poésie.

      S'il jouit de l'estime publique.—Oui.

      S'il a encouru des peines disciplinaires.—Non.

      Si ses liens de parenté apportent quelque obstacle au service.—Non.

      S'il a droit à quelque avancement.—Non, à cause de ses goûts artistiques qui le distraient de ses fonctions et l'entraînent dans la fréquentation de gens peu convenables.

      

      Faits particuliers.

      Ses goûts d'artiste lui font mener une vie difficile.

      Embarras d'argent.

      Dettes.

      Magistrat intègre.

       Table des matières

      Le train marchant à grande vitesse avait dépassé Poissy et ces stations qui sont sans nom pour les express; Léon, le front appuyé contre la vitre, regardait machinalement et sans les voir les coteaux boisés devant lesquels il défilait.

      La lecture entière de cette lettre ne l'avait pas tiré de la stupéfaction dans laquelle l'avaient jeté ses premières lignes; et son esprit était emporté dans un tourbillon comme il était emporté lui-même dans l'espace.

      Mais si extraordinaire, si inimaginable que fût cette résolution de suicide chez un homme tel que son oncle, il fallait bien cependant s'habituer à la considérer comme réelle:—«Demain tout sera fini pour moi.»

      Le seul point sur lequel l'espérance était encore possible était celui qui avait rapport au moment où ce suicide s'accomplirait; à l'heure présente, neuf heures quarante minutes, était-il ou n'était-il pas accompli? Tout était là?

      Après quelques instants de douloureuse réflexion, il se dit que dans dix minutes, le train allait s'arrêter à Mantes, où se trouve un bureau télégraphique, et qu'il fallait saisir cette occasion pour envoyer une dépêche à Madeleine.

      Il avait dans son sac papier, plume et encre; sans perdre une minute, il se mit aussitôt à rédiger sa dépêche:

      Mademoiselle Madeleine Haupois, maison Exupère Héroult. Saint-Aubin-sur-Mer, par Bernières. (Avec exprès).

      «Je viens de voir un médecin de Rouen qui me dit qu'il est dangereux de laisser mon oncle sortir seul; veille sur lui; ne le quitte pas; je serai près de vous vers quatre heures de soir.

      «LÉON HAUPOIS.»

      Il eût fallu être plus précis, mais cela n'était possible qu'en disant la vérité entière; or, cette vérité, il ne pouvait la dire qu'en commettant un abus de confiance.

      De là cette dépêche étrange.

      C'était cette étrangeté même qui faisait précisément son mérite;—si elle arrivait à Saint-Aubin avant que son oncle sortit de chez lui, elle était assez claire pour que Madeleine ne le laissât point partir, ou tout au moins pour qu'elle l'accompagnât; si au contraire, elle arrivait trop tard, elle était assez obscure pour ne pas révéler le suicide et permettre des explications telles quelles.

      D'ailleurs les minutes s'écoulaient, et il n'avait pas le loisir de prendre le meilleur; il fallait prendre ce qui se présentait à son esprit; cette première dépêche terminée, il en écrivit une seconde adressée au chef de la gare de Caen pour le prier de lui retenir une voiture attelée de deux bons chevaux, qui devrait l'attendre au train de deux heures dix-huit minutes, et le conduire aussi vite que possible à Saint-Aubin.

      Il écrivait ces derniers mots lorsque le sifflet de la machine annonça l'arrivée à Mantes: avant l'arrêt complet du train, Léon sauta sur le quai et courut au télégraphe; il n'avait que trois minutes.

      En sortant du bureau, ses dépêches expédiées, il passa devant la bibliothèque des chemins de fer, et ses yeux tombèrent par hasard sur un paquet de journaux parmi lesquels se trouvait le Journal de Rouen. Instantanément le souvenir lui revint qu'au temps où il passait une partie de ses vacances chez son oncle, il lisait dans ce journal un bulletin météorologique donnant l'heure des marées sur la côte. Il acheta un numéro et, remonté dans son compartiment, il chercha vivement ce bulletin; l'heure de la pleine mer allait lui dire si son oncle pouvait être ou ne pas être sauvé par sa dépêche: la pleine mer était annoncée pour six heures au Havre; par conséquent; c'était à midi qu'avait lieu la basse mer, et c'était entre onze heures et une heure que son oncle devait accomplir son suicide.

      La dépêche arriverait-elle à temps?

      Si elle arrivait avant que M. Haupois fût sorti, il était sauvé; si elle arrivait après, il était perdu; sa vie dépendait donc du hasard.

      Comme la plupart de ceux qui n'ont point eu encore le coeur brisé par la perte d'une personne aimée, Léon repoussait l'idée de la mort pour les siens; que ceux qui nous sont indifférents meurent, cela nous paraît tout naturel, non ceux que nous aimons.

      Et il aimait son oncle, bien qu'en ces derniers temps, par suite de la rupture survenue entre les deux frères, il eût cessé de le voir. Pourquoi son oncle et son père s'étaient-ils fâchés? Il le savait à peine. Ils avaient eu de sérieuses raisons sans doute, aussi bonnes probablement pour l'un que pour l'autre; mais pour lui il n'avait jamais voulu prendre parti dans cette rupture, qui n'avait СКАЧАТЬ