Contes et légendes. 1re Partie. Guerber Hélène Adeline
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Название: Contes et légendes. 1re Partie

Автор: Guerber Hélène Adeline

Издательство: Public Domain

Жанр: Культурология

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СКАЧАТЬ j'ai soif, donnez-moi à boire, s'il-vous-plaît." Mais le pauvre prince était si surpris de sa beauté, qu'il resta là, la bouche ouverte, et oublia de lui donner à boire. La seconde princesse le regarda d'un air de reproche, et disparut aussi. Alors le prince pleura et se lamenta, et dit au moins deux cents fois: "Je suis stupide, très stupide," mais la princesse avait complètement disparu.

      Après avoir pleuré longtemps, le prince se décida à couper le troisième citron, et une troisième princesse, plus belle que les deux autres, se présenta devant lui: "Prince," dit-elle, timidement, "j'ai soif, donnez-moi à boire, s'il-vous-plaît."

      Le prince lui donna à boire immédiatement. Alors la princesse s'assit à côté de lui, et quand il lui demanda si elle voulait bien être sa femme, elle rougit, et dit, "Oui."

      Le prince la regarda avec admiration, et dit: "Que vous êtes belle! Vous êtes la plus belle personne du monde, j'en suis sûr! Mais votre robe n'est pas belle. Elle est trop modeste. Attendez ici, et j'irai au château de mon père, chercher une belle robe de satin blanc et une voiture pour vous présenter à mon père comme une grande dame."

      La princesse était très timide; elle avait peur de rester seule, mais enfin elle consentit à rester près de la fontaine, et le prince partit. Il alla au château de son père, dit qu'il avait trouvé une princesse, blanche comme la neige, belle comme le jour, et aimable et intelligente comme un ange, et promit de la présenter dans une heure.

      Alors le prince alla demander une belle robe de satin blanc à sa sœur favorite, donna ordre de préparer la plus belle voiture, et fit tous les préparatifs nécessaires pour recevoir la princesse avec honneur. Quand tout fut prêt, il monta en voiture pour aller chercher la belle princesse qu'il était impatient de revoir.

      Pendant son absence, la princesse, qui avait peur de rester là toute seule, grimpa dans un grand arbre, près de la fontaine, et se cacha dans le feuillage. Tout son corps était complètement caché, mais sa jolie figure était visible, et se reflétait dans l'eau pure de la fontaine, comme dans un miroir.

      Quelques minutes après, une négresse arriva à la fontaine pour chercher de l'eau. Elle avait une grande cruche, elle se pencha sur l'eau, vit la jolie figure, et regarda à droite et à gauche pour découvrir la personne à qui cette jolie figure appartenait. Mais elle ne vit personne, et décida bientôt que l'image qu'elle voyait dans l'eau était celle de sa propre figure:

      "Oh, que je suis jolie," dit-elle avec joie. "Que je suis jolie. Je suis aussi jolie qu'une princesse. Ma maîtresse dit toujours: 'Lucie, vous êtes laide, laide à faire peur,' mais ce n'est pas vrai. Je suis jolie, et ma maîtresse est jalouse parce que je suis plus jolie qu'elle. Je suis trop jolie pour porter de l'eau!" Et la négresse cassa sa cruche sur les pierres, et retourna chez sa maîtresse, qui attendait l'eau avec impatience.

      "Où est la cruche?" demanda-t-elle. "Où est l'eau que je vous ai dit de m'apporter?"

      "J'ai cassé la cruche, je suis trop jolie pour porter de l'eau," dit la négresse.

      "Vous! Jolie!" dit la dame avec étonnement (surprise), "vous êtes laide à faire peur!" Et la maîtresse, en colère, battit la pauvre négresse, lui donna une autre cruche, et la renvoya, en pleurant à la fontaine.

      La négresse retourna lentement à la fontaine, se pencha sur l'eau, vit la même jolie figure, et dit: "Oh, que je suis jolie! Je suis sûre que je suis la plus jolie personne du monde! Je ne porterai pas l'eau pour ma maîtresse," et elle cassa la seconde cruche et retourna à la maison sans eau.

      "Où est l'eau de la fontaine, esclave?" demanda la maîtresse impérieusement.

      "L'eau est dans la fontaine, et la cruche est cassée. Je ne serai plus votre servante. Je suis trop jolie. Je suis assez jolie pour épouser le prince."

      Alors la maîtresse commença à rire, et dit: "Que vous êtes absurde, Lucie; vous êtes laide, laide à faire peur; retournez à la fontaine!"

      La négresse retourna à la fontaine avec une troisième cruche et se pencha sur l'eau. Quand elle vit la jolie figure, réfléchie dans l'eau limpide, elle dit: "Oh, que je suis jolie!" et cette fois elle parla si haut que la princesse dans l'arbre l'entendit. Amusée par ces exclamations, elle se mit à rire. La négresse, surprise, leva la tête, et vit la jolie princesse: "Ah," pensa-t-elle, "c'est cette personne-là qui a causé tout mon malheur! Je me vengerai!"

      Alors d'une voix bien douce, elle, dit: "Ma jolie dame, pourquoi êtes-vous dans cet arbre?"

      "Pour attendre le prince, mon fiancé, qui est allé au palais du roi, son père, chercher une belle robe de satin blanc, et une voiture."

      "Ma jolie dame, vos beaux cheveux blonds sont en désordre, voulez-vous me permettre de grimper dans l'arbre et de vous les arranger?"

      La princesse consentit, la négresse grimpa sur l'arbre, prit une grande épingle, et perça la tête de la pauvre princesse, qui jeta un cri terrible et disparut. La négresse, surprise, leva la tête et vit un joli pigeon blanc qui s'envolait en poussant des cris plaintifs. Alors la négresse s'assit à la place de la princesse et attendit le retour du prince.

      Quelques minutes après le prince arriva avec toute sa suite. Il regarda à droite et à gauche, et ne vit personne. Il commença à appeler:

      "Ma princesse, ma belle fiancée, ma bien-aimée, où êtes-vous?"

      "Ici," répondit la négresse.

      Le prince courut à l'arbre avec empressement. Mais quelle ne fut pas sa surprise et son chagrin quand il vit la vilaine négresse, au lieu de sa charmante fiancée.

      "Où est ma princesse, ma fiancée, une dame belle comme le jour et blanche comme la neige?" demanda-t-il.

      "Je suis votre fiancée," dit la négresse; "je suis la belle princesse, je suis votre bien-aimée. Mais pendant votre absence une méchante fée est venue et m'a changée en négresse, comme vous voyez."

      Le prince était un homme d'honneur, et comme il avait demandé la main de la jolie princesse, il pensa: "Je suis forcé d'épouser cette personne, parce qu'elle déclare qu'elle est ma fiancée."

      Alors il aida la négresse à descendre de l'arbre et appela les dames d'honneur, qui regardèrent leur nouvelle souveraine avec dégoût. Le prince leur ordonna de vêtir la négresse, et elles lui donnèrent la belle robe de satin blanc, le voile de mariée, et la couronne de fleurs d'oranger. Mais toute cette belle toilette la faisait paraître plus laide que jamais.

      Quand la toilette de la négresse fut complètement finie, le prince la conduisit à la voiture, prit place à côté d'elle, et alla au château. Le vieux roi, anxieux de voir la beauté de sa future belle-fille, la reçut à la porte. Il regarda la négresse avec surprise, se tourna vers son fils et dit avec colère:

      "Mon fils, êtes-vous fou? Vous avez dit que la princesse que vous aviez choisie était plus blanche que la neige, plus belle que le jour, intelligente et aimable comme un ange, et maintenant vous arrivez avec une vilaine négresse, qui est laide à faire peur."

      Le roi était si en colère contre son fils qu'il lui tourna le dos, et alla dans sa chambre, où il pleura de rage.

      Le prince conduisit la négresse à l'appartement qui avait été préparé pour elle. Il plaça le château et tous les domestiques à sa disposition, et lui dit que leur mariage aurait lieu seulement le lendemain.

      Alors le prince alla trouver son père, lui raconta toutes ses aventures, et déclara qu'il ne se consolerait jamais СКАЧАТЬ