L’inconnu Tsarévitch Alexis. Souvenirs de la famille de Filatov au Tsesarevitch Alexis. Oleg Vasiljevitch Filatov
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СКАЧАТЬ manifestement pris une direction opposee: celle de la gare de Chartach.

      Pourquoi les freres Strekotine deciderent-ils de se lancer a la recherche d’Alexis? Les circonstances entourant sa disparition du camion demandent a etre eclaircies. Et Vassili Filatov ne parlait que rarement, et a contrecoeur, de cette partie de l’histoire. Cependant, ses enfants, Oleg, Olga et Angelika Petrovna Temach, la femme d’Oleg, ont eux-memes reconstitue les faits relates par Vassili en septembre 1984.

      Sur le trajet menant au site d’ensevelissement, Alexis se reveilla a l’arriere du camion, sans doute a cause de la pluie, se glissa peniblement a terre, rampa vers un petit pont, puis s’achemina tant bien que mal jusqu’a Chartach en suivant la voie ferree. C’est la que les Strekotine le trouverent, avant de le conduire plus tard a Chadrinsk, оu il vecut dans la famille d’un cordonnier.

      Les Filatov, qui vivaient au 5 de la rue Nikolaevskaya (rebaptisee rue Lenine), a Chadrinsk, adopterent Alexis Romanov. Ksenofont Filatov allait bientot enterrer son propre fils, emporte par la grippe espagnole. Pour Alexis, commen^ait une nouvelle vie sous le nom du defunt, Vassili Filatov.

      SOUVENIRS DE LA FAMILLE DE VASSILI FILATOV

      Souvenirs personnels d’Oleg Vassilievitch Filatov

      Contraint de dissimuler ses origines véritables, il dut remodeler sa culture et son éducation en s’efforçant de passer inaperçu.

      En 1988, alors qu’il se mourait, monpère nous déclara: « Je vous ai dit la vérité etvous devez être conscients de la situation dans laquelle les bolcheviks ont conduit la Russie. “Nous, ses enfants, sommes convaincus qu’il ne nous a pas trompés. Malheureusement, il nenous a pas révélé grand-chose et nous nous aperce vons que nous avons encore une foule de questions à lui poser. Quoi qu’il en soit, son esprit semble être avec nous. Nous l’interrogeons et nous avons l’impression de voyager àtravers le temps et de communiquer avec lui. Tant que nos parents sont vivants, on l’acceptecomme un dû, sans jamais penser qu’ils ne sontpas immortels. C’est la raison pour laquelle nous devons réunir les bribes de ses récits encomblant les lacunes grâce à nos pensées et aux faits récemment mis au jour. Aussi l’histoire demon père, telle que je la relaterai, sera-t-elle entremêlée de mes propres réflexions. Lesenquêtes ne sont pas achevées.

      Nos amis, nos parents, nos compagnons d’armes et les expertsqui se sont intéressés à cette affaire nous ont aidés à porter cette lourde croix placée sur nosépaules. J’espère qu’en conséquence, nous finirons tous par découvrir la vérité.

      Lorsque j’ai commencé à envisager sérieusement de raconter l’histoire de mon père, j’ai parlé à des amis, des collègues et des connaissances et j’en suis venu à la conclusion qu’ilfallait la rapporter comme lui-même l’avait fait, non pas comme quelque figure historiqued’une époque lointaine mais comme notre contemporain, un homme né au début du siècle, ayant connu toutes les épreuves, les procès, la famine et les répressions avec son peuple. Il estdifficile d’imaginer comment il a vécu tout cela en sachant qui il était et en gardant le silence pendant tant d’années. Il a vu et enduré tant de choses pour sauver sa vie et celle de safamille, de ses enfants. Nous ne saurons peut-être jamais toute la vérité, mais c’est à l’évidence ce vers quoi nous devons tendre. Non progredi estra gredi – Qui n’avance pas recule. Mon père a vécu longtemps. Il a compensé ses déficiences physiques par un effort constant visant à atteindre à un développement et un savoir harmonieux. Cette volonté lui adonné la motivation nécessaire pour continuer coûte que coûte. Il était déjà loin d’être jeune lorsque nous, ses enfants, sommes nés et notre venue le stimula en donnant un nouveau sensà sa vie. Quand ses petits-enfants naquirent à leur tour, il s’ouvrit finalement et relata à leurmère, ma femme, Angelika Petrovna, son sort tragique. C’était en 1983, cinq ans avant samort. Auparavant, il nous avait révélé les faits selon un mode allégorique quelques bribe schacun. À présent, nous rassemblons tous ces récits et nos souvenirs de lui afin de mieux comprendre ce qui s’est passé. Les souvenirs de plusieurs membres de notre famille – ses enfants, sa femme, Lidia Kouzminitchna Filatova (grâce à laquelle il a survécu si longtemps) – ont déjà fait l’objet de publications dans des journaux et ont été à l’origine d’une active recherche menée par des experts, qui se poursuit aujourd’hui encore. Malheureusement, ces réminiscences comportent de nombreux hiatus. Il ne s’étendait jamais et parce que nousétions enfants, nous ne posions pas de questions inutiles, nous bornant à le croire. Commentne pas croire un père lorsque vous le voyez souffrir et comprenez que sa vie aurait pu tour-ner tout à fait différemment?

      Je serais peut-être contraint de me répéter dans ce récit, mais j’espère qu’on me pardonnera. L’important est d’être honnête. Le principe de base est simple: dire la vérité, quellequ’elle soit. Bien sûr, les archives peuvent suggérer des tas de choses, tant les archives connues que les inconnues (auxquelles nous n’avons pas accès pour divers motifs, notamment le manque d’argent, la bureaucratie ou la peur qui hante encore certains). En attendant, si nous ne lisons pas cette page de l’histoire qui nous oblige tous à empêcher la répétition d’événements similaires, nous ne saurons jamais le chemin que notre nation aurait pu prendre s’il n’y avait pas eu la révolution. Si nous parlons de repentir, nous devons encore déterminer qui a assassiné le dernier empereur russe, Nicolas II, pourquoi, jusqu’à ce jour, aucun des leaders du pays, ni expert médico-légal ni avocat, n’a proposé une version officiellede ces événements de juillet 1918 et comment s’est en définitive déroulée la vie de ceux quiont pris part à la tragédie d’Iekaterinbourg.

      Mon père ne nous a pour ainsi dire rien révélé à propos de ses parents. Quand nous luidemandions où étaient les photos de nos grands-parents, il nous répondait: « Il n’y en a pas. Tout a été perdu.” Rien de surprenant à cela. Il y avait eu une guerre civile et tout avait brûléet disparu. Mais lorsque nous l’interrogions plus avant, il sombrait dans le silence. De sonpère, il disait simplement qu’il avait été soldat toute sa vie, qu’il avait fait une ultime marchede 60 kilomètres, qu’il avait bu l’eau glacée d’un puits, qu’il avait attrapé froid et qu’il étaitmort en 1921. Selon lui, sa mère était institutrice, elle enseignait le russe et la musique et elleavait été tuée en tant que socialiste-révolutionnaire de l’aile gauche lorsqu’il était tout jeune. Il affirmait aussi qu’il avait d’autres parents mais qu’il ne les avait pas connus parce que ceux-ci l’avaient abandonné à Soukhoumi au moment où ils étaient partis à l’étranger durant laguerre civile. Lorsque ma mère s’exclamait à l’occasion, dans un accès de colère: « Tu disqu’ici, on fait tout de travers, mais où sont les gens de ta famille?”, il s’éloignait et se réfugiait à nouveau dans le silence. D’ailleurs, il lui arrivait de ne pas proférer un mot durant delongues périodes – plusieurs jours, voire un mois! À d’autres moments, il se comportait comme un enfant, surtout quand il ne se sentait pas bien. Muet, le regard lointain, mais sanstristesse, il ruminait quelque chose.

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