Glossaire du patois normand. Du Bois Louis François
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Название: Glossaire du patois normand

Автор: Du Bois Louis François

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ rendue en 230 par Septime-Sévère, que l'on parlait une langue différente du grec et du latin; il l'appelle langue gallicane 4. Dans le Ve siècle, l'historien Sulpice-Sévère 5 distingue la langue celtique de la langue gauloise.

      A propos de langues parlées dans les Gaules, M. Amédée Thierry (dans le tome Ier de son Histoire des Gaulois) regarde le basque ou dialecte néo-latin et le bas-breton ou dialecte néo-celtique comme des langues originales, primitives et non importées. Quant au celtique, MM. Pictet, Eichoff et autres orientalistes ont cru reconnaître évidemment l'intime affinité de ce dialecte avec le sanscrit. Au surplus, suivant M. Pierquin de Gembloux, qui dit que c'est une vérité acquise (ce qui n'est pas aussi certain qu'il se l'imagine) «le sanscrit, le gothique, l'allemand, l'irlandais, etc., sont singulièrement facilités par les dialectes de la Bretagne, tandis que le zend l'est par celui de l'Alsace et de la Lorraine, le grec et le latin par ceux de la Provence et du Languedoc, le celte par les dialectes de la France centrale et de l'Armorique, les troubadours par le languedocien, les trouvères par le picard.»

      § VI

      Le plus célèbre des Glossaires patois est celui que La Monnoye fit, en 1701, imprimer avec ses Noëls bourguignons 6. Plusieurs érudits en composèrent aussi pour d'anciens ouvrages qu'ils mirent au jour.

      En 1629, la Bibliothèque bleue, que donnait à Troyes le fameux Oudot, vendait un petit dictionnaire d'argot, d'après lequel Grandval fit un lexique à la fin de son poème de Cartouche, en 1723.

      En 1649, un petit poème en vers normands parut à Rouen.

      On eut, en 1655, le recueil de Ferrand.

      En 1672, Moisant de Brieux fit imprimer à Caen ses Origines de quelques coutumes anciennes et façons de parler triviales.

      En 1780, Harduin lut à l'Académie d'Arras des Recherches sur le langage art3sien.

      En 1786, le Dictionnaire du vieux langage, contenant aussi la langue romance ou provençale et la normande, fut mis au jour en deux volumes.

      En 1841, les patois et dialectes de la langue d'Oil (bourguignon, normand, picard et walon) fournirent la matière de plusieurs articles dans les Mémoires de l'Académie de Douai.

      Quant à l'origine des patois, le savant Jérôme-Jacques Oberlin, qui composa, en 1775, un Essai fort abrégé sur le patois lorrain des environs du comté du Ban de La Roche, reconnut judicieusement que «le patois des provinces de la France, fort différent en lui-même, remonte, quant à son origine, partout aux changements que la langue latine, introduite autrefois par les Romains et corrompue ensuite en rustique et romane, eut à essuyer depuis le XIe ou le XIIe siècle environ». L'altération du langage des Gaules et l'amalgame de la langue latine commença bien plus tôt, presque dès la conquête, sous l'administration de Rome, par la fréquentation et le mélange des vaincus avec les vainqueurs. Oberlin qui avait été précédé par Dom Jean-François en 1773, et par Gabriel en 1777, trouva encore à glaner après eux en 1794, et remarqua que «les termes les plus obscurs du moyen-âge se retrouvent dans le langage usuel des habitants de la campagne.»

      C'est chez les paysans, encore aujourd'hui, qu'il faut surtout aller chercher, étudier et constater les patois; et c'est ce que nous avons fait pendant un grand nombre d'années.

      Contrairement au désir de la Convention nationale en 1794 7, on avait depuis long-temps, ainsi que nous l'avons dit plus haut, senti la nécessité de conserver ce qui nous restait de nos anciens patois. Ronsard, auquel Boileau a précisément reproché son hellénomanie, Ronsard suppliait les poètes de n'être plus tant latiniseurs et grécaniseurs, et de prendre pitié, comme bons enfants, de leur pauvre mère naturelle. Le savant Henri Estienne dit que nous devrions faire notre profit des mots et des façons de parler que nous trouvons dans notre pays: opinion très-sage que Malherbe émit aussi peu de temps après.

      Les savants lexicographes anglais 8 n'ont pas, comme notre Académie française, dédaigné les patois de leur pays. Fléming et Tibbins les ont admis dans leur excellent dictionnaire de la langue anglaise; et Burns, Walter-Scott, entre autres écrivains distingués, se sont servi avec succès de ces pittoresques vocables.

      § VII

      Enfin l'Académie celtique, qui devint l'Académie des antiquaires de France, s'adressa à notre ministre de l'intérieur; il s'empressa d'écrire, le 13 novembre 1807, une circulaire aux préfets pour leur recommander de faire recueillir et de lui adresser ce qu'il serait possible de rassembler de mots patois conservés dans leur département. C'était réparer le mal fait par le rapport de Grégoire.

      L'appel de l'Académie celtique et du ministre fut entendu et fit naître plusieurs recueils de ces termes jusqu'alors dédaignés, tels que le Patois roman du pays de Vaud 9, le Vocabulaire vendéen, etc.

      § VIII

      Pendant le XVIIIe siècle et au commencement du XIXe, les ouvrages sur les patois se multiplièrent. Nous n'allons citer que les principaux:

      1753. Essai d'un Dictionnaire franc-comtois, publié par Mme Brun. Réimprimé en 1755.

      1756. Dictionnaire languedocien, par l'abbé De S. (De Sauvage); nouvelle édition, 1785. 2 vol. in-8º.

      1777. Dictionnaire roman, walon, celtique et tudesque, par Gabriel.

      1787. Dictionnaire walon, par l'abbé Cambresier.

      1807. Dictionnaire lorrain, par Michel.

      1809. Nouvelles recherches sur le patois ou idiomes vulgaires de la France, et en particulier sur ceux du département de l'Isère, par J. – J. Champollion-Figeac.

      1822. Dictionnaire du patois du Bas-Limousin, par Béronie; augmenté et publié par Vialle.

      1835. Patois de l'arrondissement de Bayeux, par F. Pluquet; deuxième édition, 1834.

      1826. Dissertation sur la langue basque, par Lécluse.

      1834. Dictionnaire rouchi, par Hécart; troisième édition.

      1840. Tableau synoptique et comparatif des idiomes populaires ou patois de la France, par J. – F. Schnakenburg. Berlin.

      1841. Des patois et de l'utilité de leur étude, par M. Pierquin de Gembloux.

      1842. Vocabulaire du Berry et des provinces voisines; seconde édition.

      1849. Dictionnaire du patois normand, par MM. Duméril.

      1851. Glossaire étymologique et comparatif du patois picard ancien et moderne, par M. l'abbé Jules Corblet.

      1852. Dictionnaire du patois du pays de Bray, par l'abbé Decorde.

      § IX

      Nous ne nous sommes pas borné aux simples vocables patois; nous avons rassemblé les différentes façons de parler, certains proverbes particuliers à notre province, divers jurons, beaucoup d'articulations et de lettres euphoniques ou prétendues telles, que le peuple introduit СКАЧАТЬ



<p>4</p>

Lingua gallicana. Digest, l. XXXII, t. i.

<p>5</p>

Dialogue I.

<p>6</p>

Noel Borguignon de Gui Barosai.

<p>7</p>

16 prairial, an 11 (4 juin 1794).

<p>8</p>

La langue romane, importée par la conquête de notre duc Guillaume en 1066, fut bannie des tribunaux anglais, où elle s'était maintenue pendant près de trois siècles, par un arrêt du Parlement de 1361.

<p>9</p>

Emmanuel Déveley fit imprimer, en 1824, la seconde édition de ses Observations sur le langage du pays de Vaud.